DIDIER AUDINOT
(1956-2011)
Chasseur de Trésors et de Dames blanches

Didier Audinot
Didier Audinot

Le Chercheur de trésors
Sympathique chevalier de l'aventure et du mystère, Didier Audinot était toujours en quête de trésors fabuleux à découvrir, de phénomènes curieux à étudier, d'énigmes à élucider.

Parallèlement à sa quête du mystère qui l'entraînait souvent aux frontières de l'irrationnel, Didier Audinot gardait les pieds sur terre. Sa véritable spécialité était la chasse aux trésors.

Aussi ne partait-il jamais en voyage sans emporter dans ses bagages une ou deux «poêle à frire», ces instruments qui permettent de détecter des objets métalliques. S'il n'en était pas l'inventeur, il avait perfectionné l'outil en travaillant, disait-il, avec une entreprise spécialisée étrangère.

Il avait commencé, à l'âge de vingt ans, par se faire la main le soir, avec une vieille machine sur les plages de Saint-Tropez. Il y a trouvé quelques bagues, de la menue monnaie, des clés perdues.

Comme la possession de ces instruments et la recherche de trésors devint réglementée en France, l'utilisation et la possession d'une «poêle à frire» doit être déclarée. Didier faisait-il partie des rares utilisateurs autorisés de détecteurs ? Je ne sais. Il restait plutôt évasif à ce sujet. En tout cas il prospectait. En voyage, ses outils étaient dissimulés dans de somptueux étuis de cannes à golf.

Il me souvient que dans les années 70, lorsque je l'accompagnais prospecter en Forêt de Fontainebleau ou sur les berges du Loing, il ne récoltait généralement que des vieux clous forgés, des boîtes de conserves rouillées, des clés et d'innombrables plombs de chasse égarés.

Prospecteur

À ma demande, il passa au crible le sol et les murs très anciens de ma ferme de Bourron-Marlotte, et, descendit au fond d'un vieux puits asséché de ma propriété, sans faire d'autre trouvailles qu'un tire-bouchon.

Un matin je le vis rentrer tout excité de son expédition matinale en forêt, sortant de la poche de sa gabardine, quelques pièces de monnaie anciennes, dont une en argent et plusieurs de bronze. Du sable de la grotte Béatrix il extirpa un trousseau de clés et un pied de biche.

À la même époque, hébergé dans la cuisine d'été de Mme Giton où il dormait à la dure sur un vieux sommier défoncé surmonté d'un matelas de crin, Didier se passionna pour les plantes vénéneuses et les poisons, notamment celui des champignons.

Il étudia les ammanites, le venin des vipères, la grande cigüe envisageant d'amasser documents et expériences sur «les plantes de pouvoir».

Son premier ouvrage sur Les Trésors de France, accompagné d'une carte où la tradition indiquait la présence probable d'un trésor enfoui, eut un énorme succès et lança des milliers d'aventuriers en herbe et de vieilles barbes sur les pistes qu'il dévoilait.

Dans les années 90, il m'avoua qu'il gagnait mieux sa vie en vendant ses «poêles à frire» à des prospecteurs en herbe qu'en les utilisant lui-même !

Le véritable jackpot Didier Audinot le trouva dans la publication de ses nombreux ouvrages sur la chasse aux trésors, vendus chacun à milliers d'exemplaires.

Dame blanche
Dame blanche

Passionné de «petite histoire» locale et de traditions populaires, Audinot s'était intéressé aux «dames blanches» lorsqu'un membre de sa famille fut témoin d'une telle manifestation.

Dès lors il se mit en chasse, se constituant une base de données informatique incomparable de ces curieuses apparitions.

Il recueillit une masse impressionnante de témoignages, souvent confirmés et authentifiés par la gendarmerie ou la police locale ayant enquêté sur le terrain. Il constata que les cas étaient souvent répétitifs et se produisaient au même endroit.

Il répertoria, rien qu'en France, près de 300 cas d'apparitions de Dames Blanches, méritant d'être pris en compte.

Il mena son enquête de manière identique dans chaque département, mais il apparut clairement que ces manifestations sont plus fréquentes sur la façade atlantique, en Bretagne et en Vendée, avec résurgences en Poitou et jusqu'au Pays Basque.

On a avancé l'idée d'une sensibilité régionale au phénomène, la tradition celtique et le contact avec le monde des morts étant un héritage culturel dans ces contrées, mais il y en eut également en Suisse, en Belgique, en Allemagne, en Italie.

De la quête au trésor, sujet bien galvaudé, Didier Audinot passa aux «Lieux de l'Au-delà» qu'il collectionna avec le même sérieux. Dans cet ouvrage publié pour la première fois en 1999, complété dans une nouvelle édition aux éditions JMG, en 2005, il dressa un état quasi exhaustif des lieux de France, Belgique et Suisse où apparitions et fantômes se sont manifestés.

Comme pour les «trésors», Audinot étudia le phénomène sur le terrain, avec conscience et sérieux, parcourant des milliers de kilomètres, interrogeant des centaines de présumés témoins.

D'où pouvaient bien surgir et qui étaient ces mystérieuses jeunes femmes vêtues de blanc qui hantent les routes d'Europe, en faisant du stop ?

Qui sont ces auto-stoppeuses souvent sans visage qui s'évadent à chaque fois des véhicules en marche après avoir proféré de sibyllines mises en garde ?

Dame blanche
Si le phénomène est bien connu des traqueurs de fantômes, il est minimisé dans les comptes rendus de leurs recherches.

À ma suggestion d'imaginer lui-même une apparition et de la publier, Didier inventa une «dame blanche bourguignonne», la déclara à la gendarmerie comme un père va déclarer son nouveau né à la mairie. À sa grande surprise, des dizaines de témoignages vinrent corroborer et renforcer le sien dans les jours et les semaines qui suivirent ! Il eut droit à une véritable épidémie !

Selon Didier, «nous nous trouvons face à un phénomène identique à celui des fées d'autrefois, hantant des lieux où, dans le passé, une personne mourut de mort violente, et dont l'âme errante tentait de se rappeler au souvenir des vivants.»

Sous l'Ancien Régime, la Révolution et jusqu'au Second Empire on parlait parfois «d'un petit homme rouge». Celui qui apparut à Napoléon Ier puis, à la fin du Second Empire à l'impératrice Eugénie est resté mémorable. Cf: Petit homme rouge

«J'ai découvert, me disait Didier, qu'au XIXe siècle, à la période romantique, c'était dans les trains ou dans les gares que l'on signalait parfois des «Dames blanches»; que les premières auto-stoppeuses fantômes du XXe siècle sont apparues en même temps que l'automobile et les premières victimes de la route. Le plus ancien cas que j'ai recensé date de 1907.

Aujourd'hui, il est bien difficile de fournir une explication scientifique à ces apparitions qui souvent alternent avec celles d'extraterrestres ou d'OVNIS.

Après de longues enquêtes sur le terrain, Didier Audinot estime que le nombre et la qualité des témoignages ne laissent aucun doute sur la réalité du phénomène même s'il conçoit que la plupart sont des illusions d'optique, le produit de rêveries, de somnolences comme les soucoupes.

Disparition
Didier Audinot nous quittait à l'âge de 55 ans, le 6 juin 2011. Son décès ne fut annoncé que plusieurs jours plus trard.

Dans le cercle restreint des initiés (ou soi-disant initiés) circule une rumeur qui affirme que Didier est mort suite à la découverte d'un fabuleux trésor.

Ainsi sa légende continue. Dames blanches

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