RÊVES PRÉMONITOIRES
recueillis par le célèbre criminologue italien


CESARE LUMROSO

lombroso

Oscar a disparu !

A Chicago, il y a un siècle, dans les années 70, miss Loganson voit assassiner en songe son frère Oscar, qui demeure dans une ferme à 80 km de chez elle. Le rêve est tellement précis, qu'elle reconnaît dans l'assassin un cultivateur, voisin de son frère. Le lendemain, inquiète, elle envoie une dépêche chez son frère à laquelle la famille répond :

Oscar a disparu !

Miss Loganson se rend alors au pays avec un autre de ses frères et demande aux policiers du lieu de l'accompagner. En état second, revivant son rêve, elle les conduit directement à la ferme d'un certain Bedford, où l'on découvre des traces de sang dans la cuisine. Miss Loganson ne s'y arrête pas et se dirige tout droit vers les communs. Derrière le poulailler, elle désigne un emplacement pavé et affirme : "c'est ici que mon frère est enterré."

Les policemen lui font remarquer que le pavage ancien semble intact, mais, devant son insistance, ils consentent à entreprendre des fouilles. On ne trouve rien tout d'abord et les agents vont renoncer lorsque l'on découvre un manteau. Miss Loganson en proie à la plus vive agitation s'écrie : "il est bien là !" et, on finit par retrouver le corps du disparu à deux mètres sous terre.

Le rêve de La Malibran

Au cours d'une nuit de 1832, la Malibran qui devait créer quelques semaines plus tard un nouvel Opéra de Bellini au Théâtre de La Fenice, fit un cauchemar épouvantable. Elle se voyait sur la scène entourée de flammes, et sa robe ayant pris feu, elle sentait qu'elle allait mourir brûlée vive. Affolée par son rêve, elle alla dès le lendemain prévenir le directeur du théâtre, qu'elle ne chanterait pas ce soir-là. Il la menaŤa d'un procès pour rupture de contrat. Mais la chanteuse s'obstina. Quelques jours plus tard le théâtre de La Fenice fut totalement détruit par les flammes et la représentation n'eut pas lieu.

Mon père va mourir

Vers 22 heures 30, dans un théâtre, une femme se met à crier, et veut partir, disant qu'elle voit son père malade en train de mourir. Rentrée à la maison, elle trouve un télégramme annonçant sa mort.

Le Théâtre en feu

En 1888, Lombroso reçoit une lettre du professeur Giuseppe Sanctis où il lui dit:

«Je me trouvais à Rome sans ma famille restée à la campagne. La maison ayant été cambriolée l'année précédente, mon frère venait y coucher. Un soir, il m'annonce qu'il va au théâtre Constanzi. Rentré seul je me couche et je me mets à lire.

Mais soudain, je me sens pris d'une sorte d'épouvante. Je vois le théâtre où se trouve mon frère, en feu. J'essaye de me raisonner, de réagir mais la pensée que mon frère est en péril m'obsède. Je finis par éteindre la lumière, mais de plus en plus angoissé, je rallume et me rhabille, décidé à attendre le retour de mon frère debout.

A minuit et demi, j'entends ouvrir la porte et voici mon frère qui apparaît tout retourné, me racontant la panique causée parmi les spectateurs par un début d'incendie. L'événement avait exactement coïncidé avec le commencement de mon inquiétude.»


Le crâne de Giuseppe Pinatello

Une nuit, veille d'une importante réunion de criminologie à l'université de Turin où il enseignait la "médecine légale", Cesare Lombroso, fit un rêve extrêmement précis qu'il nota dès son réveil.

Dans son rêve il se promenait dans les Catacombes de Rome lorsque, examinant sans le toucher un amoncellement de crânes, l'un d'eux se détacha de la pile et tomba à ses pieds. Il le ramassa pour le remettre en place, mais la tête refusa obstinément de s'engager dans son logis entre les autres ossements.

Lombroso insista, mais sans déranger tout l'ossuaire, lorsque, peu à peu, dans sa main, le crâne reprit figure humaine, avec sa peau, ses cheveux, ses yeux vifs et que de la bouche vivante il entendit ces paroles bien audibles :

Je suis le sergent Giuseppe Pinatello, condamné à mort pour parricide, mais je ne suis bien vivant... d'ailleurs, Dottore, vous pourrez vous en rendre compte dès demain...

Le songe s'interrompit, la figure, perdit ses couleurs, ses cheveux, et le crâne reparut avec sa bouche grimaçante, ses orbites creuses.

Quelques heures plus tard, dans le grand amphithêtre de l'université où se tenait le Congrès, Cesare Lombroso saluait des confrères, serrait des mains, lorsque Paul Topinard, l'un de ses adversaires - parmi les plus célèbres criminologistes étrangers, l'interpella joyeusement :

Dottore, venez que je vous présente la preuve vivante que vous avez tort de prétendre que l'homme naît criminel. Voici Giuseppe Pinatello, condamné à mort. Il vient d'être libéré de prison après que j'aie réussi à prouver au tribunal qu'il était victime d'une erreur judiciaire...

Pour en savoir plus:
  L'Homme délinquant - L'homme de génie et la folie
de Cesare Lombroso
dans la collection «Études nouvelles»
Éditions Jean-Michel Grandsire
Pour prévenir la récidive Lombroso proposait de remplacer les prisons par des institutions qui utiliseraient les criminels au même degré que l'homme normal, au grand avantage de tous les deux. (Le Crime, causes et remèdes).
(Delitti vecchi e delitti nuovi, 1899)


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