ALOÈS
 une plante magique

ALOÈS UNE PLANTE MAGIQUE

    Dans toutes les civilisations de la planète, sous toutes les latitudes, l'Aloès fut considéré depuis la plus haute antiquité, comme une plante magique aux innombrables vertus.
    «Cette plante, que l'on trouve aussi bien sur les côtes méditerranéennes que dans les appartements des régions au climat plus froid, facilite la grossesse et atténue les douleurs d'un accouchement si la parturiente en tient dans la main. Suspendue aux portes, elle a le pouvoird'éloigner les mauvais esprits.»

 
Dennis Derriad: Amulettes et Talismans, Paris, Solar 1986.
Roland Villeneuve : Dictionnaire du Diable, Pierre Bordas & Fils, Barbizon, 1989.

 
    En Afrique, d'où il est originaire, l'aloès  protège des morts qui voudraient importuner les vivants. Suspendu au toit des cases, il chasse les esprits, porte chance au village. (Mali) et met à l'abri les femmes des accidents qui pourraient survenir pendant les tâches ménagères ou le jardinage (Cameroun).

 
    Dans certaines parties du Mexique, «on purge au suc d'aloès les femmes soupçonnées d'adultère. L'examen des selles par une devineresse révèle si oui ou non, elle a trompé son mari.

 
Scott Cunningham : L'encyclopédie des herbes magiques, Paris Sand.

 

SOURCE :
Eloïse Mozzani : Le livre des superstitions Robert Laffont: Collection Bouquins.


LE VIN D'ALOÈS

        Le père Czeslaw Andrzej Klimuszko, mort dans les années 70, était un personnage célèbre dans toute la Pologne. A la fois radiesthésiste, magnétiseur, homéopathe et phytothérapeute, ce thaumaturge publia plusieurs livres de recettes empiriques et de principes d'hygiène de vie.
        A propos de l'Aloès, dont vous avez publié dans le N° 36 l'article Le Miracle du Miel et de l'Aloès, je vous transcris ci-après la recette du père Klimuszko très proche de celle du père Romain de Bethléem:
    Cueillir une feuille d'un aloès adulte (âgé de 5 ans). L'entreposer à plat durant 5 jours dans un endroit sombre, frais et aéré, enroulé dans du papier de journal.
    Le 6e jour, débarrasser la feuille de ses épines, la couper par le milieu et en recueillir le gel translucide (parenchyme) qui se trouve au centre, dans un pot (de verre ou de terre). Le mélanger à l'aide d'une spatule de bois à un volume équivalent de miel naturel. Ajouter du bon vin rouge pour en faire un sirop. (On peut étendre le mélange moitié miel et moitié gel d'aloès pur du même volume de vin.)
    Fermer le bocal à l'aide d'un couvercle de liège ou de terre. (Ne pas le fermer hermétiquement). Laisser macérer le sirop durant douze jours avant de le consommer.

 

Cure de 3 semaines.


Première semaine : une cuillère à thé à jeûn avant les 3 repas de la journée.
Deuxième semaine : une cuillère à entremet à jeûn avant les 3 repas de la journée.
Troisième semaine : une cuillère à soupe à jeûn avant les 3 repas de la journée.
 


SOURCE : Mme Grazyna Gerlicz-Silly
Correspondante à Paris de Nieznany Swiat (Varsovie)


 


LE MIRACLE DU MIEL ET DE L'ALOÈS

 
 

    "Une livre de pur miel d'abeilles, deux ou trois feuilles d'aloès (aloe vera) bien nettoyées et débarrassées de leurs épines pesant en tout  une autre livre, quatre cuillerées à soupe de whisky, d'arak ou d'eau de vie de fruit, le tout passé au mixeur, et vous obtiendrez ce sirop naturel grâce auquel le père Romain, franciscain de Bethléem, a guéri plus d'un cancer.

    Brésilien de souche italienne, le père Romain Zago est né en 1932 à Lajeado dans le diocèse de Porto Alegre. Entré au service de la custodie de Terre Sainte, il réside à Bethléem où il enseigne le latin et la philosophie aux futurs étudiants en théologie du couvent Saint-Sauveur à Jérusalem. D'un naturel simple et avenant, le père Romain n'a rien d'un alchimiste ou d'un thaumaturge. Nul alambic dans sa cellule, point de formule incantatoire. A vrai dire, il ne dispose d'aucun laboratoire et, lorsqu'il désire préparer son élixir d'aloès pour un malade, il s'installe à la cuisine du couvent et emprunte le mixeur et une marmite à la soeur cuisinière.

Ni médecin, ni sorcier, ni faiseur de miracles

    S'il n'est ni médecin, ni sorcier, ni faiseur de miracles, d'où vient donc au bon père ce mystérieux pouvoir ? C'est à l'école des pauvres, aux temps de sa jeunesse brésilienne qu'il apprit cette recette de la médecine du Bon Dieu.
     ”Au Brésil, la plupart des gens ne peuvent se procurer les remèdes sophistiqués et coûteux de la médecine moderne ; aussi s'adressent-ils directement au bon Dieu, qui a créé les plantes et, en particulier, l'aloès qui fleurit partout et que j'ai appris, tout jeune, à reconnaître au bord des chemins.”

Toi aussi tu peux le faire

    Si vous demandez au père Romain s'il est réellement capable de guérir le cancer comme le prétend le bouche-à-oreille,il répondra simplement : “Mais, toi aussi tu le peux. N'importe qui peut le faire. La force mystérieuse qui guérit les maladies se trouve dans la nature et donc à la portée de tous. L'important est de bien mélanger ces trois ingrédients : miel, whisky et aloès, et de ne pas oublier de bien agiter le flacon avant chaque usage. Quant à la dose recommandée, elle est de trois cuillerées par jour, à prendre à jeûn un quart d'heure avant les repas, une tôt le matin, une à midi et une le soir, de façon à permettre aux pepsines d'entrer en action et de  diffuser la préparation  jusqu'aux extrémités du corps. La cure dure habituellement dix jours.”

Patience et persévérance

    Bien sûr, il ne faut pas s'attendre à une guérison immédiate. Le Père Romain a d'ailleurs bien soin de nous mettre en garde contre toute illusion de type miraculeux. Si la première cure n'obtient pas le résultat souhaité, le patient devra se soumettre à une nouvelle série d'examens qui diront si l'on peut procéder à une seconde ou à une troisième cure jusqu'à complète guérison.
    Si bien des malades se sentent rapidement mieux, cela ne signifie pas qu'ils soient guéris. C'est au médecin traitant qu'il appartient de constater l'amélioration survenue. Patience et persévérance sont de rigueur. L'efficacité du remède est certaine et souveraine sur toute espèce de cancer, tant interne qu'externe : cancer de la peau, de la gorge, du sein, de l'utérus, de la prostate, du foie, etc. Le père Romain parle même de la guérison de plusieurs leucémiques.
    Tout cela paraît trop beau pour être vrai. C'est pourtant bien ainsi.
    “L'explication est simple”, souligne le père Romain, nullement découragé par les signes d'incrédulité qu'il lit sur votre visage, “le remède opère un nettoyage complet de l'organisme grâce au miel qui atteint les zones les plus lointaines de notre corps. L'aloès, à son tour, véhiculé par le miel, constitue un agent important de cicatrisation. Quant à l'alcool, en dilatant les vaisseaux sanguins, il facilte cette opération de nettoyage général. En l'espace de dix jours, le sang s'est lentement purifié. On peut même ajouter que le remède agit de façon préventive. En effet, grâce au sang purifié, tout l'organisme fonctionne à merveille.”

Un miracle à votre portée

    Le premier cas de guérison d'un cancer remonte à six ans. Un septuagénaire souffrant d'un cancer de la prostate en phase ultime est congédié de l'hôpital, les médecins ayant déclaré qu'il n'y avait plus rien à faire. On appelle le père Romain pour administrer les derniers sacrements au mourant. La cérémonie se déroule normalement : après quoi le père propose au patient son étonnant remède. Six ans plus tard le vieillard, devenu octogénaire, a toujours bon pied bon oeil.
    Une sœur franciscaine missionnaire du Cœur Immaculé de Marie résidant à Bethléem eut connaissance du médicament du père Romain. Elle en remplit un flacon qu'elle déposa dans une armoire.     A quelque temps de là, Soeur Silvana, infirmière de la communauté, apprend qu'une de ses amies est atteinte d'un cancer. Elle se souvient alors du remède enfoui dans son placard. Quelques mois plus tard, l'amie en question est bel et bien guérie. Aujourd'hui, rayonnante de santé, elle vous racontera volontiers elle-même sa surprenante histoire.

Le père Raphaël témoigne

    Un des secrétaires de l'Ecole de Terre Sainte de Bethléem souffrait d'un cancer de la gorge et n'avait plus qu'un filet de voix. Inquiet, le père Raphaël, directeur de l'Ecole, alerte le père Romain qui se rend chez leur commun ami, armé d'une bonne dose de son fameux sirop. Deux mois plus tard, le secrétaire avait retrouvé sa voix habituelle et repris son travail. Le père Raphaël est prêt à en témoigner !
    C'est d'un air serein et parfaitement détaché que le père Romain nous raconte tout ceci, mais lorsqu'il se met à vous parler du petit Gérard, il est visiblement ému. Ce jeune Argentin, âgé de 5 ans, Gérard souffrait d'une leucémie. Après des soins intensifs hélas toujours vains, les médecins de son pays n'entrevoient plus qu'une possibilité : une greffe de moëlle osseuse. L'opération a lieu à Barcelone, en Espagne. Après une brève amélioration, le mal réapparaît, à la consternation des parents. Pleins de confiance malgré tout, ceux-ci entreprennent un pélerinage en Terre Sainte. Les voici en prière à la grotte de la Nativité juste au moment où se déroule la procession quotidienne des Franciscains. Le père Romain, témoin de leur affliction, s'approche d'eux et reçoit leur confidence angoissée. Il ne leur promet rien, mais les engage tout de même à faire l'essai de son remède.

L'enfant repart guéri

    Durant le premier mois, une cure est réalisée à la perfection. Le mois suivant, le petit Gérard assiste à la procession en compagnie de ses parents et de son frère dont il a reçu la moëlle. Marchant et chantant derrière les frères, chantant avec ferveur les hymnes, tous se rendent à la grotte de la Nativité. La santé du petit est en nette amélioration. Le père Romain propose une nouvelle cure d'un mois. Mais bien avant la fin du mois, Gérard et les siens repartiront pour l'Argentine. L'enfant est guéri. Comme on comprend l'émotion du père Romain lorsqu'il évoque ce souvenir !
    Tout ce que nous confie le père Romain est empreint de simplicité. Non seulement il accepte, mais il se réjouit de voir ses propos imprimés dans notre revue. (Revue de Terre-Sainte). Non par amour-propre, car nous l'avons dit, il ne se prend ni pour un guérisseur, ni rien de semblable. Pas question non plus de lui faire le moindre cadeau. Ce qu'il souhaite, c'est que soient mis en valeur les remèdes fournis par la pharmacie du bon Dieu: miel, alcool et aloès. Et surtout, c'est que beaucoup sachent que l'on peut guérir du cancer.
    Souvenez-vous-en : ne criez pas au miracle. Et s'il y a miracle, sachez que vous pouvez l'accomplir vous aussi.
    “C'est tout simple”, nous lancera une dernière fois le père Romain, tandis qu'il s'engouffre dans sa fourgonnette pour aller faire sa provision hebdomadaire de fruits et de légumes au marché arabe, près de la tombe de Rachel.

Père Vittorio Boselle, ofm.
(Adaptation française
du P. Daniel  Bertrand)
Revue  Terre Sainte mai-juin 1994)


     Nous remercions la revue “Terre Sainte" et le Père Romain Zago, de nous autoriser cet emprunt. Par courtoisie pour l'oeuvre magnifique des Franciscains de Bethléem, qui soignent et soulagent d'infinies souffrances, nous demandons à tous ceux de nos lecteurs qui écriront au père Romain pour lui demander des précisions, d'adresser leur courrier avec deux coupons-réponse internationaux, une enveloppe-réponse à leur nom, et le montant de l'abonnement à la revue Terre-Sainte (15 EUROS pour un an 6 numéros) ou une obole pour la Mission. (A l'ordre de : “Délégation de Terre Sainte”) Ce n'est évidemment pas le père qui le demande, c'est nous qui le suggérons.
 
 

Dans son numéro de septembre-octobre 1994,
la revue Terre Sainte donne quelques précisions sur la recette du miel et de l'aloès :


 


1 - L'aloès utilisé par le père Romain est l'aloe vera, les feuilles des autres aloès ont tendance à se replier vers le haut et leur intérieur est sec, sans suc.
L'aloès est une plante des contrées chaudes, notamment du sud de l'Europe. Pour faire une pousse, il suffit de planter un bout de tronc, en mettant en terre le noeud où croissaient les feuilles.
2 -  Il n'y a ni poids ni mesures strictes pour les feuilles. Une “grande” feuille a environ 6 cm de large près du tronc et 25 cm de long. Rien n'empêche d'ajouter une ou deux petites feuilles.
3 - Les feuilles sont coupées contre le tronc. Elles perdront un peu de leur suc ; déposez-les à plat ; la plaie se cicatrisera bien vite. Ainsi, les feuilles peuvent rester deux mois, sans être mises dans l'eau. A consommer le plus tôt possible.
4 - Des feuilles nettoyées, débarrassées des piquants et coupées en petits morceaux, mélangées dans le mixeur avec le miel et l'alcool, on obtient un pot d'environ 9 cm de diamètre et 12 cm de haut, soit une cure de 12 jours environ (environ moitié miel, moitié suc de l'aloès et alcool).
5 - Bien secouer le pot avant l'emploi et, de temps en temps, avec une cuiller, mélanger le fond, où le miel a tendance à reposer.
6 - La cure n'est pas infaillible et il faut la recommencer généralement une ou deux fois.
7 - Il ne nous est malheureusement pas possible de nous charger de l'envoi de feuilles, mais on trouve en vente directe des produits correctement stabilisés.

    Nous souhaitons bonne chance à tous ceux qui utiliseront cette recette.

ALOÈS DÉTRESSE


    Robert Lavergne, professeur à Saint-Denis (Réunion) est l'un des meilleurs spécialistes de la Flore des Mascareignes. (Iles de l'Océan Indien).
    Il a publié un monumental ouvrage en dix volumes consacré à cette flore très riche, dont il lui-même dessiné chaque plante : "Fleurs de Bourbon".
    Il est également l'auteur de plusieurs livres qui font autorité, sur les guérisseurs, les tisaniers et les sorciers de l'Ile de la Réunion.


    Seule la foi en l'immortalité semble capable de rejeter l'amertume du néant dans les coulisses de l'invisible. Mais est-il si important d'échapper au tourbillon de la poussière, de refuser la dissolution minérale lente ou l'incinération brutale pour conserver toutes ses chances de goûter à l'éternité?
    Il fut un temps où il fallait appartenir à quelque caste royale ou divine pour avoir droit aux meilleurs aromates lors du processus d'ensevelissement. Myrrhe et aloès furent ainsi utilisés pour soustraire le corps du Christ aux miasmes de la corruption. De quel aromate de certitude serons-nous oints lors du transfert de la parole au monde sourd de l'invisible ? Fils de l'aridité, flambeau au suc amer, l'aloès est en passe de nous arracher aux turbulences de la détresse. C'est bien lui que j'absorbais, en petites quantités, quand il fallut frictionner ce poignet endolori par quelques fractures. Le résultat fut surprenant.
    Sur l'heure je goûte encore à cette résine brun-noir, si réputée pour accélérer la consolidation des os fracturés, que son amertume a quelque chose de magique. Je n'ai pas pour autant oublié le rhum, l'écorce de pamplemousse et les feuilles de patte-poule (macérées ensemble) qui servirent à revigorer mes tissus contusionnés.
    Sur les 38 aloès indigènes que compte la flore malgache c'est l'un d'eux, Aloe vaembe qui permit une découverte étonnante. Ce végétal était en effet ingéré ou appliqué sur des scarifications pour arracher à la mort des Antandroy et des Mahafaly «atteints de graves dépérissements physiologiques». L'expérimentation sur des souris montra que ce végétal était «immunostimulant», c'est-à-dire capable de renforcer les défenses naturelles de l'organisme face à des agressions microbiennes ou chimiques. Ainsi, les rongeurs se montrèrent dix à cent fois plus résistants à l'infection provoquée par la klebsielle de la pneumonie, s'ils avaient été au préalable traités à l'aloès.

Souverain contre les brûlures

    Le suc visqueux contenu dans les feuilles charnues d'Aloe barbadensis Miller = A. vera (L) Burm. = A. flava Pers. ne se contente pas de calmer démangeaisons et inflammations, de déterger plaies et ulcères infectés, d'activer la maturation d'abcès et furoncles, il est même - à l'ère de l'atome délirant - capable de traiter les brûlures opérées par une source radioactive (comme il le fait d'autres brûlures occasionnées par le froid ou la chaleur).
    Nous sortirons des corolles tubulaires des aloès (convoitées par insectes et oiseaux nectarivores) pour nous adresser à la floraison nocturne des sansevières, au panache blanc ou rosé des cordylines et dracénas, à la surprenante « queue » foliaire du beaucarnéa. Tous ces végétaux s'apparentent aux lys, quand on s'adresse à l'esprit conservateur des fleurs. Nous ne ferons que rêver aux scilles, jacinthes, tulipes, fritillaires, colchiques... qui n'ont pas réussi à s'acclimater sur les flancs pierreux de notre France mascarine. Des tropiques mêmes teintés de multiples microclimats ne sont pas forcément propices à tous les exils souhaités.

« Aloès vrai » et paresse intestinale

    Même quand suc d'aloès et amertume semblent indéfectibles, il arrive que des confusions botaniques puissent nécessiter un distinguo entre chokas ou faux aloès, et  « aloès vrai » ici désigné « aloès amer » ou « mazambron » quand on s'adresse au suc médicinal extrait de ses feuilles charnues.
    Plante grasse, à feuilles vert-gris disposées en rosette, Aloe barbadensis Miller a des fleurs jaune verdâtre, d'abord dressées puis pendantes. Il est çà et là cultivé comme plante ornementale ou plante médicinale. Il en existe quelques touffes à Château-Morange, parmi les espaces verts de la station service située à l'angle des rues Malartic et Général-de-Gaulle, à Saint-Denis.
    Cette liliacée est «probablement indigène des Iles du Cap Vert, des Canaries et peut-être aussi de Madère». Très anciennement elle fut largement cultivée autour du bassin méditerranéen et en Amérique Latine.
    Les Assyro-Babyloniens l'utilisaient, avec l'absinthe vraie, contre la paresse d'estomac. Les anciens Egyptiens, ces inventeurs du clystère, l'employaient en lavements purgatifs.
    Le suc foliaire, à raison de 0,5 à 1,5 g, pour 50 à 100 ml d'eau, mélangé à un jaune d'œuf, est encore utilisé en lavement, en Haïti, pour traiter les oxyures des enfants.
    L'aloès médicinal correspond en fait au suc desséché d'une dizaine d'espèces botaniques, à fleurs jaunes, rouges ou orangées, pollinisées par les abeilles, les papillons et divers oiseaux nectacivores. La pharmacopée française utilise essentiellement le suc foliaire des Aloe ferox et barbadensis qui sont présents dans une trentaine de préparations pharmaceutiques. L' « aloïne », principe amer découvert en 1851 par T. et H. Smith dans l'aloès des Barbades, se. retrouve dans cinq spécialités appelées «Boldine Houdé», «Cuscutine» «Intélaxine», «Néo-Boldolaxine» et «Permucyl».

    Il est dit qu'à petites doses l'aloès est «un stomachique des plus actifs, fort utile dans les dyspepsies atoniques caractérisées par la perte de l'appétit, les digestions lentes, la constipation». A la dose moyenne de 0,15 à 0,60 g, il agit comme laxatif et cholagogue. Il provoque alors des «selles bilieuses et c'est, sous ce rapport, un désobstruant du foie». Absorbé à doses plus élevées (0,6 g à 1,5 g) il se comporte comme un purgatif drastique. Il a cependant l'avantage d'être «sans danger réel même à dose exagérée».
    «Il existe en pharmacie des comprimés dosés de 0,05 g à 0,3 g qui permettent une défécation indolore, molle, et n'entraînent pas la constipation par la suite, On considère ces comprimés, élaborés par Kneipp, comme l'un des meilleurs laxatifs naturels» .


Aloès et pharmacopées locales


 
    Dans le volume sur la tisanerie réunionnaise Marie Josée Hubert Delisle précise que «le mazambron délayé dans du rhum était prescrit pour le saisissement, les règles, les efforts, toutes les indispositions dues au sang caillé, bloqué, entassé : ce produit noir, très amer, avait la propriété de faire fondre et de racler le sang».
    Sorciers et tisaneurs font absorber la glu, contenue dans ses feuilles vertes épluchées, à ceux qui ont bu un « sort ». Serait-il un antidote efficace contre de réels maux d'esprit ?
    Je revois l'un de mes frères qui se rongeait les ongles jusqu'au sang. Je ne crois pas que la teinture d'aloïne qui servait à lui badigeonner le bout des doigts fît grand effet pour le soustraire à sa manie. La chose semble apparemment plus efficace chez les jeunes enfants qui mettent bien souvent leurs doigts à la bouche et persistent à sucer leur pouce.
    Aux Antilles, il est dit que « les crises d'asthme se calment en faisant prendre au malade trois cuillerées à café de jus toutes les cinq minutes. On renouvelle les jours suivants, si cela s'avère nécessaire».
    Pour traiter le diabète, il faudra absorber, chaque matin à jeun, la pulpe translucide contenue dans une feuille verte épluchée avec soin. Le jus foliaire, en compresses sur le front «guérirait les maux de tête, la fatigue des yeux et ferait tomber la fièvre». Mélangé à du vinaigre, il servirait à frictionner le cuir chevelu pour prévenir la chute des cheveux.


Aloès et homéopathie


 
    Agissant lentement et congestionnant les organes du bas ventre, l'aloès est contre-indiqué aux femmes enceintes, à celles qui souffrent d'inflammation utérine et ovarienne, de métrorragie, à celles et à ceux qui déplorent des hémorroïdes, des fissures anales, des calculs de la vessie, du sang dans les urines, une inflammation de la prostate.
    Utilisé à doses infimes, donc homéopathiques, il sera capable de lutter contre les divers troubles qu'il pouvait occasionner à doses allopathiques. Il sera alors un remède contre les diarrhées brûlantes avec beaucoup de mucus, l'insécurité de l'anus avec selles involontaires et parfois la sortie de la muqueuse anale, les hémorroïdes faisant saillie comme une grappe de raisin, avec démangeaisons. On l'utilisera si le ventre est chaud, pesant et gonflé, objet de flatulence et de pulsations rectales après les repas. Il sera remède contre le mal de tête, alternant avec lumbago, hémorroïdes, troubles intestinaux et utérins.
    Rougeurs des yeux, vives douleurs orbitaires, céphalée frontale, avec pesanteur sur les yeux qui oblige à les fermer partiellement, aversion pour le travail intellectuel, extrémités refroidies, bout de nez froid... sont aussi de son ressort.

 

Source
Robert Lavergne Fleurs de Bourbon  Tome  9 - Editions Cazal 1986 St-Denis (La Réunion)


ALOÈS DIABÈTE

    Le diabète (mellitus) se caractérise par une incapacité à utiliser correctement le sucre et d'autres substances présentes dans le sang. Ce grand désordre chimique élève la concentration de sucre dans le sang et entraîne l'apparition de sucre dans l'urine. Dans le cadre du diabète juvénile, le pancréas ne secrète pas suffisamment d'insuline. Dans le diabète adulte (ou gras), la production d'insuline est suffisante mais, pour des raisons encore mal expliquées, l'insuline a des difficultés à passer dans le sang ou à faire son travail d'assimilation des sucres.
Une grosse question : peut-on régulariser le glucose sanguin avec l'aloès ?
    Plusieurs personnes ont témoigné qu'en prenant quotidiennement du jus d'Aloe vera, elles avaient constaté une certaine baisse du taux de sucre sanguin et qu'elles avaient pu diminuer leur dose quotidienne d'insuline. Dans quelques rares cas, l'amélioration était remarquable. Mais il s'agit alors de diabète adulte (ou gras). On rapporte peu ou pas du tout de cas d'amélioration avec le diabète juvénile et structurel.
    Le diabète gras est une forme de diabète qui se déclenche en vieillissant et survint à la suite d'excès alimentaires divers, de stress excessif ou de violentes épreuves morales. Cette forme de diabète est essentiellement une maladie de dégénérescence. Étant donné que l'Aloe vera régénère et rééquilibre l'ensemble de l'organisme, il peut donc régulariser les divers facteurs de dégénérescence impliqués dans le diabète adulte.
    Bien entendu, les témoignages restent des témoignages et il en faut plus pour convaincre le corps médical.
    Il existe au moins une étude sérieuse sur la capacité de l'Aloe vera de régulariser le taux de glucose sanguin. Il s'agit de l'étude du Dr. Agarwal sur l'athérosclérose (voir page 153).
    Dans cette étude, 2/3 des 5.000 patients étaient diabétiques. Les valeurs du glucose sanguin à jeun et post-prandiales sont revenues à la normale exceptées chez 177 patients.
    A ces exceptions près, les patients diabétiques ont pu se passer de tous les hypoglicémiants oraux au bout de deux mois de traitement.
    La prescription quotidienne comprenait cent grammes de pulpe d'Aloe vera et 20 grammes de gousses d'Isabgol, un anti-constipant classique dans la médecine indienne.
    Dans le cas des témoignages que l'on m'a rapportés, les quantités employées variaient entre quelques cuillères à soupe et un petit verre d'Aloe vera Bien sûr, dans tout cela, il faut tenir compte aussi des différentes qualités offertes sur le marché.


Aloe vera et les blessures chez les diabétiques


 
    Un ami journaliste, Jean-Pierre Legrand,  m'a rapporté le cas intéressant d'un homme d'un certain âge qui souffrait de diabète et de complications circulatoires. A la suite d'une simple plaie, la gangrène s'installa dans le pied (ce phénomène est courant avec le diabète, puisqu'il provoque des problèmes circulatoires). La gangrène s'aggrava au point que les médecins parlèrent d'amputer le pied. Mon ami suggéra à cet homme d'employer l'Aloe vera. Ce qu'il fit avec succès.
    Je n'en fus guère étonné. Plusieurs études récentes prouvent en effet que l'Aloe vera peut agir très efficacement sur les blessures des diabétiques. Ces études ont été réalisées par l'équipe du podiatre Robert Davis, du College of podiatric Medecine de Pennsylvanie. (Une équipe de chercheurs dont nous avons déjà parlé à propos de l'arthrite).
    Les podiatres s'évertuent en effet à trouver des moyens pour traiter efficacement les diabétiques souffrant de blessures aux pieds. Chez un diabétique, un simple ulcère peut conduire à l'amputation du pied ou même mettre en danger la vie du patient.

L'une de ces études se conclut ainsi :

     (...) comme agent favorisant la guérison des blessures chez les diabétiques, l'Aloe vera a augmenté de presque 100% le réduction de la taille des blessures dans les groupes d'essai traités avec de l'Aloe vera par comparaison avec les groupes non traités.
    Au niveau de l'analgésie, l'Aloe vera a permis aux souris diabétiques traitées avec l'Aloe vera de tolérer un stimulus douloureux trois secondes plus longtemps que celles du groupe contrôle jumelé sans éliminer la réaction aux stimuli. En plus, les souris normales traitées avec l'Aloe vera avaient trois fois plus de tolérance aux stimuli douloureux que les animaux non traités.
    Comme agent anti-oedémique, l'Aloe vera a réduit de cinq fois la réaction oedémique chez des animaux traités à l'Aloe vera par rapport à ceux non-traités. Il a été prouvé que l'Aloe vera est un agent efficace dans le traitement des blessures, des douleurs et des oedèmes associés au diabète.

 

Source : Robert Dehin : Le Docteur Vert,
ouvrage de référence sur l'aloe vera,

Marc Schweizer :

ALOÈS LA PLANTE QUI GUÉRIT
disponible en langue française (4e édition revue et complétée, 2007)
allemande, anglaise, arabe, espagnole, italienne, russe.

ALOÈS, HYGIÈNE ET SANTÉ DES ANIMAUX

Envoi Franco Europe : 9 euros
Éditions APB  235, rue du Faubourg St Honoré 75008 PARIS

Pour tout renseignement, demande de catalogue, où et comment acheter livres et produits:


 
Marc Schweizer


Accueil Science et Magie         Sommaire

Dernière mise à jour 20 novembre 2007
© Marc Schweizer