Médecines hérétiques et Guérisons étranges

 

 

AMAROLI : LA SANTÉ PAR L'URINE
     En 1994, nous avons reçu d'un de nos correspondants, un témoignage où il nous disait comment il avait miraculeusement guéri d'une maladie psychologiquement traumatisante, grâce à une cure d'urine. Il nous décrivait avec une précision clinique comment il buvait son urine et l'utilisait en bain de siège. Il appelait cette thérapie: AMAROLI. Nous avons évidemment souri de ce nous considérions comme un canular et avons bêtement jeté le courrier au panier. Or, notre lecteur était un précurseur et nous avons sûrement eu tort de mépriser son témoignage.

 
Qu'appelle-t-on «faire amaroli» ?

 
     Amaroli est le nom poétique d'une technique de santé vieille comme le monde, remise au goût du jour par des thérapeutes dans la mouvance Nouvel Age fervents partisans des médecines naturelles. Il s'agit tout simplement de recycler son urine en la buvant. Les adeptes de cette pratique affirment que l'urine a un remarquable pouvoir de guérison et de rajeunissement de l'organisme.
     Toutefois, avant d'entreprendre cette curieuse thérapie, ils conseillent d'épurer l'organisme par un mode de vie plus sain, notamment par une alimentation végétale, légère et variée, voire par un jeûne de deux semaines, car ainsi l'urine ne sera plus nauséabonde, mais une eau d'or, subtilement parfumée.
     L'idée de boire son urine entraîne chez la plupart des gens une réaction de répulsion et de dégoût. Or, bien des médicaments que nous acceptons pourtant d'avaler sans rechigner, ont bien plus mauvais goût. D'ailleurs, en cours de pratique, notre urine deviendra de jour en jour plus limpide et de meilleure saveur.
     Autre prévention: la réputation de sa toxicité. Or, les médecins sont unanimes à dire que si la fonction rénale et les voies urinaires sont normales, il n'y a pas d'inconvénient à boire sa propre urine.

 

Témoignage

GUÉRISON MIRACULEUSE

     Un cas de guérison miraculeuse d'une tumeur au sein, déjà grosse comme un œuf de poule, est allégué par le propagateur de l'urinothérapie. La malade refusa toute opération, opta pour le jeûne. Elle se mit à boire sa propre urine et à se faire masser les seins par son mari, deux heures par jour, avec son urine à lui. En dix jours, la tumeur avait disparu. Ô bienfaits de l'urine et des massages entre époux...
     En fait, rétorque dans son ouvrage Médecines parallèles et cancers (L'Horizon chimérique, 1992) le docteur Olivier Jallut, éminent spécialiste, une grosseur de cette taille qui disparaît en dix jours, tous les sénologues le savent bien, c'est toujours un kyste et non un cancer, qu'on aurait pu faire disparaître plus simplement et plus hygiéniquement par une simple ponction à l'aiguille.

 
Christophe Baroni :
Compréhension et Ouverture

 
AMAROLI CONQUIERT LE MONDE

     John William Armstrong publia en 1944 en Angleterre The Water of Life, A treatise of urine therapy, un des premiers ouvrages relatant à travers sa propre expérience et de nombreux témoignages, les bienfaits de cette thérapeutique. S'il fut la risée des scientifiques de l'époque mais une bénédiction pour les journalistes à scandale et les humoristes en mal de copie, ce livre n'en fit pas moins réfléchir quelques esprits curieux de par le monde. Et la méthode d'Armstrong qui paraissait paradoxale et farfelue trouva vite quelques adeptes qui avaient vérifié ses bienfaits.
     Selon les travaux des professeurs Mills et Faunce, de l'Université de Newcastle (Australie), il apparaît qu'en Inde certains yogis fidèles à la médecine ayurvédique, préconisent de boire quotidiennement un bol d'urine pour obtenir le calme et la sérénité de l'esprit favorables à la méditation et la bonne santé nécessaire à l'harmonie physique.
     Un article du Courrier International du 19 décembre 1992, affirme que l'urinothérapie  (ou urothérapie) compte aujourd'hui plus de deux millions d'adeptes au Japon. Selon l'Indian Express de Bombay du 9 octobre 1992, la vogue de l'urinothérapie a gagné Hong-Kong et Taïwan où, plus de 200.000 personnes boivent chaque jour leur urine. Aux États-Unis il existe aujourd'hui un véritable engouement chez les chauves et les obèses pour ce nouveau traitement miracle.

 
LA LÉGENDE AMAROLI

     Au Japon, tout est parti de l'étonnante expérience vécue par un pilote japonais au cours de la seconde guerre mondiale. Anoki et ses camarades furent bloqués sans eau et sans nourriture durant plusieurs semaines dans une casemate souterraine. Suivant les conseils du médecin militaire enfermé avec eux, ils auraient survécu en buvant leur urine. Une fois libéré, Anoki poursuivit cette cure et l'aurait enseignée à Chen Ching Chuan, un Chinois qui, enthousiasmé par les effets obtenus, devint un zélé propagandiste de cette méthode.
     Personnage charismatique, Chen s'est forgé une belle légende. Il raconte notamment comment, après avoir bu durant trois mois de son urine, il aurait rajeuni de vingt ans, si bien que le jour où il voulut refaire sa carte d'identité, les policiers le prirent pour un fraudeur: au lieu des 64 ans de son état civil, il paraissait tout au plus avoir quarante ans ! Chen prétendait aussi avoir retrouvé toute sa vigueur sexuelle, et recouvré une excellente mémoire grâce à amaroli.
     De l'Asie, l'urinothérapie a traversé le Pacifique, essaimé en Amérique, puis en Europe. Pour ne pas effaroucher les cœurs sensibles, l'urine a pris des noms poétiques tels l'eau magique, l'eau de vie, l'eau dorée, eau de l'ange, et son usage thérapeutique s'appelle désormais amaroli ou orinage (qui vient du vieux verbe français oriner = pisser).

 
Les témoignages affluent

 
     En 1991, après avoir chaviré en mer des Caraïbes, Nancy Smith, une navigatrice solitaire, dériva durant un mois et demi sur son canot pneumatique. Retrouvée saine et sauve, elle affirme que c'est à amaroli qu'elle doit sa survie. Non seulement elle se frottait le visage et le corps exposé au soleil avec son urine, mais elle la buvait.

 
     Vince McKaye, un Australien qui s'était égaré pendant un mois dans le redoutable désert de Gibson, après que sa jeep fût tombée  en panne, recourut aux bienfaits d'amaroli pour rester en vie. A court de vivres et de boisson, Mc Kaye avoue avec humour à ses sauveteurs qu'après avoir bu l'eau du radiateur, son urine avait une saveur merveilleuse !

 
URINE ET STÉRILITÉ

     «Un Indien se désespérait de ne pouvoir avoir d'enfants avec son épouse. Des analyses montrèrent une concentration insuffisante de spermatozoïdes dans le sperme de cet homme.
     Après de longs mois d'essais de diverses thérapeutiques qui ne donnèrent aucun résultat, cet Indien consulta un médecin ayurvédique qui lui conseilla de boire l'urine de sa femme et de lui donner son urine à boire, si possible directement, sans passer par un récipient. En outre, il suggéra des lavages des testicules et du pénis avec l'urine féminine.
     L'urinothérapie est connue des Indiens depuis des siècles comme moyen de guérison; c'est pourquoi ce couple accepta facilement les suggestions qui lui étaient faites... et deux mois plus tard ils attendaient leur premier enfant ! Ils s'aperçurent également que ces pratiques avaient intensifié leur plaisir sexuel et amélioré l'état général de leur santé.»

 
Arthur Lincoln Pauls
Shivambu Kalpa, Ortho-Bionomy Publishing, 1978.

 
Témoignages historiques :

 
     Voici une anecdote qui défraya la chronique de l'Ancien Régime et rapportée dans les Souvenirs de Charles-Henri, baron de Gleichen  (Paris 1868):

 
     Féru de sciences occultes et plus particulièrement d'alchimie, un certain Duchanteau, franc-maçon adepte de la loge des Amis réunis, créée en avril 1773 par la Grande Loge de France, imagina un curieux procédé de fabrication de la «pierre philosophale»:

 
     Tous s'accordent à dire, qu'on doit réunir sans cesse l'inférieur avec le supérieur, et que le feu, le vase et la matière doivent se trouver dans le même sujet.
     Or, Duchanteau disait: Ce sujet mystérieux, c'est moi, et tout homme mâle, qui est bien constitué, a le pouvoir, depuis l'âge de vingt ans jusqu'à cinquante, de faire la pierre philosophale, sans avoir besoin d'autre chose que de lui-même. Qu'on me fasse entrer tout nu dans une chambre, qu'on m'y enferme ou qu'on m'y surveille, sans me donner la moindre chose à boire ni à manger, et j'en sortirai au bout de quarante jours avec la pierre philosophale!

 
     Voilà ce qu'il a entrepris de prouver à la loge des Amis réunis... Son procédé et son secret consistaient à se nourrir uniquement de son urine; il buvait sans cesse ce qu'il rendait: Voilà la coovation (sic) du supérieur avec l'inférieur, nous disait-il, mon urine est la matière, mon corps est le vase, et ma chaleur est le feu; c'est ainsi que ces trois choses principales se trouvent dans le même sujet.

 
     Duchanteau ayant été mis dans une chambre, des frères se relayaient pour le surveiller... Dans les premiers jours, il souffrait cruellement de la faim et de la soif... toutes les facultés de son esprit s'exaltèrent; tous les jours il devint plus gai, plus spirituel, plus éloquent; sa force corporelle augmenta prodigieusement. Mais tout cela était accompagné d'une fièvre qui devint si forte qu'elle parut dangereuse...

 
     Le conseil de la loge força Duchanteau à quitter son entreprise. Il l'avait soutenue jusqu'au vingt-sixième jour, sans avoir rien pris que son urine, laquelle s'était réduite à la valeur d'une demi-tasse; elle était d'un rouge extrêmement foncé, épaisse, gluante et d'une odeur balsamique et excellente; on l'a déposée et conservée précieusement dans nos archives, mais la Révolution a détruit cette urine anoblie qui, peut-être, était une médecine admirable, et je n'ai jamais pu apprendre ce qu'elle est devenue.»
Source : Eloïse Mozzani
Magie et superstitions
de la fin de l'ancien régime à la Restauration
Robert Laffont (Paris 1988).

 
MORARDJI DESAÏ
(1896-1995)

 

 
Dans ses Mémoires de 7 vies, Jean-François Deniau, ambassadeur de France et ancien ministre, raconte :

     «L'Inde a été le meilleur exemple de l'utilité des conversations préparatoires. J'avais été contacté par M. Desaï que j'avais connu à Bruxelles quand il était ministre des Finances. Il ne mangeait ni viande, ni poisson, ni lait, ni œuf, rien de ce qui s'arrache à la terre et rien de ce qui est rouge. Seuls quelques fruits dont il était permis de supposer qu'ils étaient tombés naturellement de l'arbre et les céréales dont les épis mûrs se courbent vers le sol, étaient admis.

 
      Quand il m'invitera en Inde en 1978, pour relancer les relations franco-indiennes, il était Premier ministre. Octogénaire, très alerte, il avait une peau de nouveau-né et entendait le moindre murmure.

 
     Son secret, me confia-t-il, était de boire un verre de sa propre urine deux fois par jour. Malheureusement, des dizaines d'années auparavant, par un geste de distraction dans une réception diplomatique, il avait bu une gorgée de bière et ne cessait de la recycler.

 
     Dès qu'on parlait chiffres, projets industriels, rentabilité, contrôle, il était l'un des interlocuteurs les plus sérieux que j'aie eus. Puis il fut battu à son tour par Indira Ghandi (l'Inde est la plus grande démocratie du monde).»

     Morardji Desaï fut un homme politique indien de tout premier plan. Il participa au mouvement de désobéissance civile contre les Britanniques et devint un membre influent du parti du Congrès dans son fief l'État du Gujerat. Ministre du Commerce et de l'Industrie en 1956, puis des Finances en 1958, il démissionna en 1963, conformément au plan Kamaraj.

 
     A la mort de Lal Bahadur Shastri, en janvier 1966, Desaï ne sera pas désigné à la tête du gouvernement face à Indira Gandhi mais deviendra l'année suivante son vice-Premier ministre et ministre des Finances.

 
     Représentant de l'aile conservatice du parti du Congrès, il entrera en conflit avec Indira Gandhi qui lui retira son portefeuille en juillet 1969.

 
     Lors de la scission du Congrès, il forma avec la vieille garde du parti le Old Congress et deviendra un des chefs de l'opposition.

 
     Réélu député en 1971, il rejoignit le mouvement de protestation de J.P. Narayan et fut arrêté en 1975 par Indira Gandhi lors de la proclamation de l'état d'urgence. Relâché le 18 janvier 1977, il fut membre de la coalition du Janata avec l'Old Congress, lors du retour des élections libres.

 
     Premier ministre de l'Union indienne du 24 mars 1977 au 15 juillet 1979, il dirigea le premier gouvernement de l'histoire de l'Inde formé sans la participation du parti du Congrès, et succède à Indira Gandhi, après la fin de l'état d'urgence.

 
     Toutefois les dissensions au sein de la nouvelle coalition gouvernenentale le poussèrent à la démission deux ans après sa nomination.

 
CHRISTIAN TAL SCHALLER

 

 
Le Dr Christian Tal Schaller, éternel chercheur, curieux de toutes les thérapies naturelles, a lui aussi étudié amaroli, sous tous ses aspects, et nous offre un livre très sérieux, qui se lit pourtant comme un roman.
     Avec son enthousiasme coutumier, Schaller nous dit dans sa préface:

     «Partout dans le monde, une nouvelle conscience est en train de naître. On comprend que l'écologie ne doit pas être seulement la protection de l'environnement extérieur mais aussi la sauvegarde de notre immunité: c'est l'écologie intérieure. Dans ce fantastique mouvement d'éveil, amaroli, cette technique millénaire, peut jouer un rôle important. Elle nous rappelle que nous sommes des êtres merveilleux, disposant d'un corps absolument prodigieux, fruit de l'intelligence cosmique universelle, doté de mécanismes d'auto-guérison et d'auto-régénération extrêmement puissants. Avec cette compréhension, la souffrance et les maladies ne sont plus des fatalités mais seulement le produit de notre ignorance. L'âge d'or de la santé et de la joie de vivre cesse d'être un rêve utopique pour devenir l'expérience que chacun peut faire, grâce à une dynamique de transformation... et à l'eau d'or que constitue amaroli!»
Mon expérience personnelle
     En 1970, j'eus comme patient un homme de trente-deux ans qui souffrait d'un psoriasis généralisé. Tous les traitements allopathiques avaient été essayés, sans succès durable. J'appliquai un traitement homéopathique et des conseils diététiques: il présenta une amélioration, mais pas une guérison complète.
     Quelques mois passèrent. Un jour, nous nous rencontrâmes fortuitement dans la rue. Il déclara alors n'avoir plus du tout de psoriasis! Je fus fort étonné et m'empressai de lui demander quel était le secret de sa guérison spectaculaire. Un peu embarrassé, il m'avoua avoir découvert le livre de J.W. Armstrong, The Water of Life, et mis en pratique ses conseils.
     Après un jeûne à l'urine de deux semaines avec des frictions d'urine sur la peau chaque jour, les lésions psoriasiques avaient disparu. Grâce au maintien d'une prise d'urine chaque matin et d'une alimentation hypotoxique, le psoriasis n'était plus jamais revenu, à la grande joie de cet homme qui avait souffert pendant de nombreuses années de cette pénible affection.
     J'achetai alors le livre d'Armstrong. Malgré mes réticences scientifiques et mon dégoût psychologique pour une thérapie aussi saugrenue, je décidai d'essayer l'urinothérapie sur moi-même. Je fus émerveillé de l'amélioration de ma vitalité et de ma santé globale et ne pus alors que conseiller cette méthode à ceux de mes patients qui semblaient capables d'accepter psychiquement une thérapie aussi peu conforme aux idées reçues.»

Christian Tal Schaller

 
     Pour rassurer les âmes sensibles mais néanmoins intéressées par la méthode Amaroli, le Dr. Schaller préconise de commencer cette cure par une dilution homéopathique de son urine. Car, si l'urine a mauvais goût, cela signifie que l'organisme est intoxiqué et qu'il a grand besoin de se nettoyer. Après désintoxication par le jeûne ou un régime végétalien, le goût de l'urine deviendra très agréable et elle pourra être consommée sans dilution.

 

Pour en savoir plus:
  Docteur Christian Tal Schaller:
Amaroli Editions Vivez Soleil - Genève (Suisse)

 

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