Témoignages sur Padre Pio

 

Un étrange cas de bilocation
L'INCROYABLE GUÉRISON DE ROSA K.
 


C'était pendant la dernière guerre. Ma grand-tante Rosa souffrait depuis plusieurs années de graves troubles biliaires, avec un foie en très mauvais état et une rate complètement délabrée. Les médecins ne parvenaient pas à guérir son mal, même pas à l'enrayer. Toujours malade, le plus souvent alitée, elle traînait une vie misérable passant du lit à son fauteuil, avec de temps à autre, une brève rémission qui lui permettait d'aller à la messe appuyée sur ses deux cannes, car tante Rosa était très pieuse.
Au printemps de 1945, sa maladie s'aggrava brusquement et les médecins de l'hôpital de Laufenburg ne lui donnèrent que peu de jours à vivre. La fièvre s'installa à demeure dans son corps boursouflé. Une fièvre grave, avec des pointes à 41 degrés, tandis que son visage doublait de volume, nous fit craindre le pire. En ce temps-là on ne connaissait pas encore la transplantation d'organes, opération qui l'eût peut-être sauvée. Un jour qu'elle se trouvait au plus mal, elle demanda à être ramenée chez elle pour mourir dans son lit.
Rentrée à la ferme, elle fit appeler le curé qui lui administra l'extême onction.
Elle pria beaucoup, et le lendemain, après une bonne nuit, elle allait un peu mieux. C'est alors qu'une voisine lui apporta une image pieuse, le portrait de Padre Pio. Je ne sais pourquoi, ma tante fut bouleversée par cette image et ne se sépara plus de ce fétiche, qu'elle gardait entre ses doigts quand elle priait et qu'elle glissait dévotement sous son oreiller avant de s'endormir.
Trois semaines avant les vacances d'été, ma tante apprit que le curé de Leibstadt, un village voisin, organisait un pélerinage à San Giovanni Rotondo en Italie, avec quelques malades. Prise d'un fol espoir, Tante Rosa supplia son curé d'intercéder auprès de son collègue de Leibstadt pour qu'il l'emmène avec ses ouailles chez Padre Pio. Le curé ne dit pas non mais voulut lui rendre visite avant de se décider.
En voyant l'état lamentable de la pauvre femme qui ne pouvait plus se mouvoir qu'avec des cannes, il hésita à l'emmener avec lui. En effet, juste après la guerre, les voies de communication italiennes étaient en piteux état. Beaucoup de routes, de ponts et de voies ferroviaires étaient complètement détruits. Il fallait presque trois jours de chemin de fer pour se rendre dans les Pouilles.
Renseignements pris auprès de la SBB (chemins de fer suisses), le brave curé jugea qu'il serait criminel d'entraîner la pauvre femme dans un aussi long et inconfortable voyage.
Désespérée, tante Rosa fit promettre au curé de parler d'elle à Padre Pio. Le prêtre emporta une photo de la malade dans son portefeuille, et partit avec ses pélerins.
Ma tante passa deux journées en prières. Parfois, elle tombait en larmes et restait prostrée. Le troisième jour, je pus demeurer auprès d'elle et lui tenir compagnie. A un moment donné, elle me dit:
«Voilà, ils sont arrivés, ils sont à la messe... Je les vois! Oh! que je voudrais être auprès d'eux.»
L'amie qui lui avait donné le portrait du Padre était là elle aussi et lui promit: «Tu verras, Rosy, le saint homme va te guérir! Il va exaucer nos prières!»

Un parfum de violettes et de roses


Soudain, je l'ai noté, il était 22 heures 10, la chambre de ma tante fut envahie par un étrange parfum de violettes et de roses. Pourtant, il n'y avait là aucun bouquet de fleurs, juste une plante verte. Tante Rosa tomba à genoux et, les grands yeux grands ouverts, les mains jointes sur l'image pieuse, elle s'écria: «Jésus, Marie! Merci il est venu! Il est là, je le vois!»
Durant un bon moment, son amie et moi nous la vîmes fixer un objet devant elle, mais qui restait invisible pour nous. La malade semblait en extase. Pourtant, à part ce parfum qui embaumait, nous ne ressentions et ne voyions rien.
A un moment donné, elle leva ses mains jointes et serra convulsivement un objet invisible, qu'elle baisa avec dévotion de ses lèvres tuméfiées. Puis elle tomba en avant sur le parquet, en gémissant:
«Jésus, Maria! Merci! Merci, Padre d'être venu!»
Et, sans notre aide ni celle de ses cannes, elle se remit debout, rayonnante, en s'écriant:
«Je suis guérie! Le Padre est venu, et m'a guéri!»
Même après toutes ces longues années qui nous séparent de ces événements, je puis en témoigner, à cet instant, tante Rosa était transfigurée. En quelques instants elle avait rajeuni de vingt ans.
Dès le lendemain elle se rendit toute seule à l'hôpital de Laufenburg par le train. Et les médecins qui la soignaient furent bien obligés eux aussi de constater qu'elle était totalement guérie.
Le plus troublant de ce miracle, c'est que tante Rosa affirma toujours que ce soir-là Padre Pio se trouvait devant elle en chair et en os, qu'il lui avait tendu ses mains stigmatisées et qu'elle les avait touchées, avant de les baiser.
Lorsque dix jours plus tard le curé fut revenu de son pélerinage, il fut extrêmement troublé en entendant le récit de cette guérison miraculeuse. En effet, d'après son souvenir, c'était le même jour, autour de 22 heures, que lors de la Bénédiction du soir, il avait remis la photo de tante Rosa au Padre en lui demandant de la guérir.
Ma tante vécut encore de nombreuses années, vive et alerte, aidant les pauvres et les malades dans le besoin. En 1950, elle fit à son tour le pélerinage de San Giovanni Rotondo pour remercier le Padre de l'avoir guérie. Elle ne tomba plus jamais malade et mourut de vieillesse à l'âge de 102 ans.

 
Albert K. Aargau (Suisse)

 

  GUÉRISONS MIRACULEUSES ET BILOCATION
Témoignage d'Hélène Bouvier, voyante.
 


 
Maman venait de mourir. Je l'avais soignée pendant 25 ans. J'étais très fatiguée. Jusque là, prise dans le tourbillon d'une vie active, occupée à résoudre les problèmes de centaines de consultants, je ne me posais pas trop de questions.
Maman venait de mourir. Je l'avais soignée pendant 25 ans. J'étais très fatiguée. Jusque là, prise dans le tourbillon d'une vie active, occupée à résoudre les problèmes de centaines de consultants, je ne me posais pas trop de questions.
Mais là, en 1962, me sentant vulnérable, je me trouvais prise de doute quant à ma vocation de voyante. Je ne savais plus s'il me fallait poursuivre la pratique comme je le faisais depuis plus de trente ans, toujours au service des autres, mais à un niveau le plus souvent si bassement matérialiste, que cela devenait difficilement supportable.
Les curés ayant démissionné, les bons confesseurs se faisant rares, c'étaient nous les médiums et voyants qui récupérions ces gens qui avaient besoin de se confier, d'avouer à une oreille discrète leurs turpitudes, leurs désastres intimes ou familiaux, voire leurs crimes, et attendaient en retour l'assurance de l'impunité, la certitude de n'avoir pas à payer. L'absolution de leurs péchés en quelque sorte.
Mais à force de prendre sur moi les problèmes des autres, je me sentais moi-même à bout. J'en avais assez de supporter la litanie cruelle des petites misères, des lâchetés, l'exposé de problèmes sordides, parfois affreux. Bref, je ne savais plus très bien où j'en étais.
Depuis les années vingt, j'avais beaucoup entendu parler de Padre Pio, ce prêtre stigmatisé qui faisait des miracles à la barbe du Vatican et de l'Église officielle qui le persécutaient.
Alors, un jour, je me suis décidée, j'ai fait ma valise et je suis partie pour l'Italie. Toute seule, comme une grande. C'était en 1962. Je voulais que le saint homme me bénisse, qu'il me conseille.
On disait qu'il lisait dans les âmes, j'allais bien voir si c'était vrai. S'il me disait que je devais changer de métier, eh bien je le ferais.
Le soir de mon arrivée, je trouvai une chambre au troisième étage d'un petit hôtel de San Giovanni Rotondo. Je me sentais très fatiguée, et il me sembla que des forces mauvaises essayaient de me déstabiliser. Au moment d'aller me coucher, je ressentis un violent choc dans me dos, comme si l'on m'avait rudement frappée. Au réveil, j'avais le visage tuméfié, le nez écorché.
Le lendemain, pour ma première messe, j'eus de la chance, car je me sentis comme portée par la foule, et sans l'avoir recherché, me voici poussée, au tout premier rang, devant l'autel.
Cette messe était extraordinaire. Il avait une façon inimitable de dire sa messe. Une messe en latin, traditionnelle, qui durait des heures. Car Padre Pio officiait littéralement en état second. Il lui arrivait de tomber en extase au milieu de la cérémonie, agenouillé, les mains jointes, les yeux au ciel, immobile, en plein ravissement...
Mais le moment le plus attendu, c'était celui de l'Eucharistie. A cet instant, les fidèles retenaient leur souffle. Par respect pour Dieu, le padre enlevait alors ses mitaines qui dissimulaient les stigmates de ses mains et le sang coulait librement de ses blessures.
Après la messe, les fidèles défilaient longuement, un à un, devant Padre Pio pour la bénédiction. C'était le moment où chacun pouvait lui demander d'intercéder pour obtenir une grâce céleste. Là, au cours de ce rituel émouvant, il n'était pas rare de voir un malade se lever, guéri, tomber à genoux et louer le seigneur.
Quand ce fut mon tour, je lui demandai si je devais poursuivre ma vocation, si c'était bien ma voie... Il m'a regardée de ses grands yeux lumineux, et je me suis sentie percée à jour, il avait tout compris de moi, dans la seconde même.
Il m'a souri, il m'a tendu sa main stigmatisée que j'ai baisée puis il m'a béni avant de passer à une autre pénitente. Pour seule réponse à ma question, j'avais vu un amour immense dans son regard intense et lumineux.
Puis il alla confesser les pélerins qui l'attendaient. Moi, je n'eus pas besoin d'aller me confesser, il avait immédiatement tout vu en moi.
Le soir, à la bénédiction, j'étais bonne dernière. En me voyant, il s'est mis à rire et m'a tendu à nouveau sa main stigmatisée. Mais il ne m'a rien dit. Pas un mot sur mes problèmes. Pourtant je me sentais complètement rassurée.
Au cours des jours suivants, j'ai refait la queue comme des centaines d'autres pélerins, dans l'espoir de recevoir la bénédiction du saint homme et peut-être, un mot, un signe qui me guideraient.
L'ambiance de San Giovanni Rotondo était extraordinaire. Les fidèles venaient du monde entier, se bouculaient, se piétinaient, se disputaient pour arriver les premiers, le plus près possible du prêtre, afin de voir ses stigmates, de voir couler son sang...
Il y avait là des aveugles, des invalides, de grands malades dans le coma, des enfants disgrâciés parfois terriblement meurtris dans leur chair. Tous venaient là avec l'espoir fou d'assister à un miracle, de bénéficier d'une grâce céleste.
Et cette foule, grouillante, de toute origine, parlant toutes les langues, se pressait en désordre, canalisée par les carabinieri, vers le sanctuaire pour assister à la messe de Padre Pio.
Je suis retournée à San Giovanni Rotondo cinq années de suite. J'avais besoin, après une année de consultations, de me retremper dans cette ambiance pure et forte, ce haut-lieu d'énergie et de grâce. La dernière fois, ce fut en 1968, quinze jours avant la mort du Padre.

Guérisons miraculeuses


Les guérisons miraculeuses de Padre Pio, c'était fou. Il a guéri une petite jeune fille, aveugle de naissance, qui n'avait pas de cornée. Pensez, tous les médecins disaient qu'elle ne verrait jamais, que toute opération était impossible, et il lui a donné la vue!
Pourtant, même là, en sa présence, il y avait des récriminations et des mécontents. Au cours ce certaines cérémonies, j'entendais des gens malgracieux lui demander: pourquoi avez-vous guéri celui-ci et pas celui-là, pourquoi ne m'avez-vous pas guérie, moi?
Alors il regardait simplement le perturbateur de son regard si doux, si bon, et disait: «Ce n'est pas moi qui guéris, c'est Jésus, c'est la bonne Vierge Marie, c'est le bon Dieu. Lui te connaît. Prie encore, et confesse-toi, s'Il le veut, il te guérira?ne autre fois!» Il y avait des milliers de guérisons à San Giovanni.

Bilocation


J'ai vu Padre Pio en bilocation. Un jour, je me trouvais dans ma chambre, au 3e étage de mon hôtel. J'étais allongée sur ma couche, très fatiguée. Soudain, je le vois debout dans ma chambre. Tout près de mon lit. Je ne l'avais pas entendu entrer. Sidérée, je dis:?laquo;Oh! Padre Pio...»
J'étais prête à me confesser à lui, mais il me regarda avec une telle intensité, que j'en fus bouleversée. Il étendit sa main sur moi et me bénit. Puis il recula vers la fenêtre et disparut si vite, que je fus prise de frayeur. Je crus qu'il était tombé! Alors, je me suis dépêchée d'aller à sa bénédiction où je l'ai retrouvé, comme si rien ne s'était passé. Il m'a souri de son inimitable et lumineux sourire lumineux, et m'a redonné sa bénédiction.
Je l'ai revu une seconde fois, en bilocation, ici même à Paris. Je recevais un psychiatre italien bien connu en consultation, lorsque soudain, Padre Pio apparut derrière lui, la main étendue au-dessus de sa tête, et dit:
« Cet homme est loyal, il est honnête. Il fera beaucoup de bien et réalisera de grandes choses.»
Il n'était pas rare de voir Padre Pio en deux endroits à la fois. Il lui arrivait d'être à méditer ou en prières dans la cellule de son monastère et, d'apparaître, au même instant, à des centaines de mètres ou des milliers de kilomètres de là. Il allait jusqu'en France et en Amérique pour guider des gens dans le désarroi ou guérir de grands malades...
Rien n'était plus émouvant que de voir Padre Pio en prières. Je voudrais rappeler que c'est lui qui, bien avant tous les autres, fonda les premiers Groupes de Prières que l'on voit fleurir partout aujourd'hui, le plus souvent sous des formes dévoyées.
Un jour, deux femmes qui avaient fondé un de ces groupes en souvenir de Padre Pio vinrent me trouver à Paris. L'une d'elles me dit: «Je vais vous donner une relique de Padre Pio.» C'était une photo du capucin et un bout d'étoffe qu'il avait porté sur lui. Il m'arriva de la perdre, dans cette pièce où nous sommes. J'eus beau la chercher, je ne la retrouvai pas.
Alors, comme j'y tenais beaucoup, j'ai simplement prié Padre Pio de me la retrouver.
C'était probablement un de mes chats qui l'avait cachée sous un meuble en jouant, - comme vous le voyez, j'ai recueilli beaucoup de chats, aujourd'hui il m'en reste huit, les autres sont partis de leur belle mort, mais je les retrouverai, car vous savez, les bêtes aussi se réincarnent?, et, quelques instants après ma prière, voilà que je retrouve la photo disparue, là, bien en vue, sous cette table. Un bien petit miracle parmi les milliers qu'il a faits.

Témoignage :
UNE JOURNÉE
A SAN GIOVANNI ROTONDO

 


 
En septembre 1966, après une visite à Venise, nous descendons vers le sud de l'Italie, voir Padre Pio, ce fameux moine dont on parlait beaucoup.
Voilà qu'en chemin, notre voiture tombe en panne. Mais tout de suite un de ces petits "sciuscias" italiens, gentil comme tout, part à bicyclette chercher un garagiste. Et, je ne sais pourquoi, avant même que le mécanicien n'arrive, voilà que le moteur de notre voiture repart. Nous avons tout de même attendu le dépanneur pour le défrayer de son déplacement.
Sept cents kilomètres plus loin, nous arrivons là-bas, dans les Pouilles, par une soirée superbe. La route en lacets qui gravit le mont Gargano embaumait, le ciel orange semblait magique, et le vent qui soufflait très fort, nous amenait de loin, par bouffées sonores, la musique émouvante des orphéons italiens accompagnant les groupes de pélerins, et jouaient dans la montagne. C'était très beau.
Nous sommes à San Giovanni Rotondo en fin de journée, avec notre chat, et nous partons aussitôt à la recherche d'un bon hôtel. Mais tout était plein, pas une chambre convenable dans tout le bourg. Nous avons fini par loger dans un hôtel très modeste, à l'écart du village, pas cher du tout et où nous avons très bien mangé.
La chambre monacale comportait deux lits de camp d'allure spartiate. Mais, finalement, nous n'avons pas regretté cette austérité, car nous nous sommes retrouvés dans l'atmosphère sympathique et chaleureuse d'un groupe de pélerins siciliens.
Ravis de cette exubérance naturelle, de ces attitudes théâtrales, à la fois tragiques et comiques, avec ces femmes vêtues de costumes noirs, des rires homériques et les petits drames de gens simples. Cette femme, par exemple, qui avait perdu "son pélerinage", qui gémissait avec des trémolos dans la voix:
Aïe! Aïe! Aïe! mi peregrino!, mais ne se laissait tout de même pas abattre, mangeait de bon appétit et se faisant servir deux verres de vin à la fois! Bref, une ambiance authentique et joyeuse qui nous ravit.
Après le repas et cette veillée folklorique, on nous a dit qu'on nous réveillerait à 4 heures du matin. Alors, timidement, je demandai à l'hôtelier: «Vous servirez un café, avant de partir?
- Non, non non! Après la messe, comme tout le monde!»
Quand nous nous sommes levés, il faisait encore nuit, une nuit claire et douce. Le vent s'était apaisé, des étoiles piquetaient le ciel de velours sombre au-dessus de nos têtes. Nous sommes montés vers le monastère des capucins sous les étoiles. Lorsque nous sommes arrivés sur la colline il y avait déjà une foule immense qui attendait sur la place, entre l'hôpital d'un côté, le sanctuaire et le monastère des capucins de l'autre.
Le bruissement de cette foule méridionale un peu excessive, les mouvements erratiques de ces centaines de pélerins qui se dirigeaient vers l'église, la grandeur du lieu, formaient un climat étrange qui nous impressionna. Gagnés par l'émotion, nous nous laissons porter par la multitude devenue silencieuse et nous voilà dans l'oratoire où nous assistons à une messe très belle, pas comme les autres.
Nous nous trouvions assez loin de l'autel, nous dit Josy V., et si je me sentais recueillie je n'avais pas du tout envie de prier, j'avais le sentiment de baigner dans quelque chose de très beau. En somme, je me sentais bien, il me suffisait d'être là.
Après la messe, pourtant, sur le parvis de l'église, Maurice et moi nous nous sommes dits "tout de même, nous ne sommes pas venus de si loin sans voir Padre Pio de près". Mais des barrières se dressaient pour préserver le saint homme de l'ardeur de ses admiratrices parfois un peu hystériques.
Alors, avant d'aller prendre notre petit déjeuner à l'hôtel, nous sommes retournés aux abords du sanctuaire. Je vois passer un moinillon, vif et alerte, paraissant sortir tout droit d'une fresque de Giotto, avec sa soutane au vent et son visage souriant.
Je lui dis: «Ne pourrions-nous pas voir Padre Pio?
- Vous êtes là depuis quand? me demande-t-il. (Il parlait un peu le français).
- Nous sommes là depuis hier soir!
- Et vous pensez déjà le voir, mais il y a des gens qui l'attendent depuis trois jours!»
Lisant la déception sur nos visages, il ajoute: «Bon, je vais voir Fra Giacomo.»
Quelques minutes passent, et voilà Fra Giacomo qui arrive, nous salue, et nous fait signe. Il nous emmène tous les deux dans la sacristie, tout seuls, et nous prie d'attendre là.
Surpris de cette faveur, nous nous sommes dits un peu émus, pourquoi nous? Nous avons entendu un bon moment avant qu'il ne revienne nous chercher. Moi, il m'a placée en bas, non loin des autres femmes, puis il est revenu chercher Maurice qu'il a conduit par l'ascenseur à l'étage, dans une galerie où Padre Pio allait passer pour venir bénir les hommes. (Pour la bénédiction, les hommes et les femmes étaient séparés.)
En bas, les femmes étaient parquées derrière une barrière, qui me séparait d'elles, et lorsque j'ai voulu les rejoindre, Fra Giacomo m'a dit: «Non, n'allez pas là! Venez de ce côté!» et il m'a placée sur le passage même où padre Pio allait venir bénir la foule.
A ce moment, devant cet étonnant privilège dont je me sentais gratifiée, j'entendis les murmures des femmes du premier rang qui semblaient outrées de ce passe-droit, et je crus que certaines allaient me sauter dessus! Elles me demandaient pourquoi j'étais là, si j'étais malade ou quoi?
Je me suis dis, faut faire l'idiote, je ne vais pas mentir ici, dans un tel lieu tout de même, alors, comme derrière moi il y avait une cage d'escalier, je me suis reculée, mise en retrait, un peu cachée là derrière, en bredouillant en français:?laquo;Je ne sais pas, je...», me disant en moi-même: « Je ne mérite pas ce privilège, pourquoi moi?et pas elles après tout?»
Padre Pio est arrivé sur ces entrefaites, bénissant la foule. Les femmes se sont précipitées en avant, bousculant la barrière, tendant leurs mains vers lui, essayant de le saisir, de le toucher, agrippant sa robe de bure... Le capucin est passé devant moi, sans me voir du tout, mais il a dû sentir ma présence.
Alors il s'est retourné, est revenu sur ses pas, m'a souri et m'a béni comme ça, d'un geste doux de sa main droite. Ainsi, je l'ai vu de tout près, comme dans un rêve. Il était très âgé déjà, mais malgré cette souffrance que l'on devinait en lui, il était beau, avec un visage bien construit sous ses cheveux clairsemés, un regard pénétrant qui semblait ailleurs. Je le vois encore, se retournant vers moi, souriant, et me bénissant. J'étais très émue, et comme dans un état second.»

Maurice V. lui aussi, se sentit favorisé.
Il raconte:


« Je me trouvais donc à l'étage, parmi un groupe d'une quinzaine d'hommes placés sur le passage que devait emprunter Padre Pio. Je me sentais un peu paumé, en retrait, dans ce groupe qui parlait haut et fort en italien.
A un moment donné, je ne sais pourquoi, un moine est venu me prendre par le bras et me ramena au tout premier rang, près de l'ascenseur.
En avant de ce groupe choisi, il y avait un de ces hommes qui faisait très important, très grand bourgeois italien, portant beau, donnant l'impression d'une noblesse éclatante. Pourtant, j'ignore encore pourquoi, le moine me mit devant lui, à sa place. A ce moment, je ne savais plus où se trouvait Josy, et elle ne savait pas non plus où j'étais.
Quand Padre Pio arriva, il me donna sa bénédiction, en premier, comme dans un rêve. Je ne me souviens même plus comment ma femme et moi nous nous sommes retrouvés après!
Aujourd'hui, avec le recul du temps, il me semble que nous avons été comme «privilégiés» au cours de ce bref pélerinage, ou du moins que nous avons bénéficié tous les deux, séparément, d'une singulière faveur.
Oui, ce voyage à San Giovanni Rotondo nous laisse à tous deux une impression étrange, un peu irréelle mais très pure, très forte. Dès notre arrivée, nous avons senti qu'il se passait quelque chose là, que ce n'était pas seulement un haut lieu de tourisme. Pourtant, nous n'étions pas vraiment venus là en pélerins. Ce voyage était avant tout un voyage de plaisir, mais aujourd'hui nous avons conscience que nous avons vécu un moment exceptionnel, là haut, sur les contreforts du mont Gargano.

 
Josy et Maurice Verdier
Paris le 11 décembre 1993 - Science & Magie (1993)

 

Témoignages :
WANDA POLTAWSKA
 


 
Voici une étonnante guérison, survenue lors de la seconde persécution infligée à Padre Pio, et dont certains témoins vivent encore:
A la fin de l'année 1962, Karol Wojtyla participait à la première cession du Concile Vatican II en tant que vicaire capitulaire du diocèse de Cracovie. Il apprit par une lettre que l'une de ses plus proches collaboratrices, Wanda Poltawska, docteur en médecine et en psychologie, professeur de psychiatrie, atteinte depuis de longs mois d'un cancer à la gorge, devait être opérée d'urgence mais sans grand espoir de succès.
Le futur pape se résolut à écrire personnellement à Padre Pio qu'il avait rencontré en 1947 et dont le charisme l'avait beaucoup impressionné, lui demandant simplement de prier pour Wanda. Il confia cette supplique en latin à Angelo Battisti, administrateur de la Casa, qui alla immédiatement la porter au père.
Arrivé au couvent, Padre Pio lui demanda de lui lire la lettre, écouta en silence le bref message en latin, et dit:
- A celui-là, je ne peux dire non", et il ajouta: "Angelino, conserve cette lettre, parce qu'un jour elle deviendra importante."
Quelques jours plus tard, Battisti remit une seconde lettre à Padre Pio de la part du prélat polonais.
"Vénérable Père, la femme habitant à Cracovie en Pologne, mère de quatre enfants, a retrouvé tout à coup la santé le 21 XI, avant l'opération chirurgicale. Deo Gratias. Et je vous remercie Vénérable Père, au nom de cette femme, de son mari et de toute sa famille. Dans le Christ. Karol Wojtyla, vicaire capitulaire de Cracovie. Rome, 28 novembre 1962."
A la veille de l'opération, Wanda Poltawska s'était trouvée instantanément et complètement guérie, à la stupéfaction des médecins et du personnel hospitalier qui la soignaient.

 
ANNA GERMA DI GIORGI

Une des plus extraordinaires guérisons de Padre Pio est certainement celle d'Anna Gemma di Giorgi, née dans la nuit de Noël 1939, à Ribera près d'Agrigente. Cette jeune Sicilienne, née aveugle de naissance, les yeux dépourvus de pupille, retrouva la vue grâce à lui.
Un jour, peu après la guerre, la grand-mère de Gemma, désespérée de l'état de sa petite fille, entendit une religieuse parler des miracles qu'accomplissait un certain Padre Pio. Elle mit la sœur au courant de la situation, et celle-ci, compatissant à son malheur, promit d'écrire au saint homme pour lui recommander l'enfant aveugle.
Elle reçut une carte en retour: «Chère fille, je t'assure que je prierai pour la petite fille, lui souhaitant du bien.»
Alors la grand-mère décide d'emmener sa petite fille à San Giovanni Rotondo. Dès leur arrivée, elles allèrent entendre la messe du padre, avant de prendre place dans la file d'attente pour recevoir sa bénédiction.
Arrivée devant le moine, la vieille femme s'agenouille et lui montre l'enfant. Padre Pio enveloppe la fillette dans un long voile et, l'ayant prise dans ses bras, "avec sa main couverte de plaies, il touche les yeux de Gemma en traçant un signe de croix sur chacun d'eux". Puis il dit à la grand-mère: «Aie confiance, ma fille. Ne pleure plus, et ne te fais plus jamais de soucis. Gemma voit!»
En effet, la fillette avait recouvré la vue pour toujours.
Lors d'une nouvelle visite chez le médecin, celui-ci constata avec surprise que l'enfant voyait, bien que ses yeux fussent toujours dépourvus de pupilles!
Devenue religieuse sous le nom d'Ancella della Divina Misericordia, elle vit encore et représente pour le corps médical, un phénomène inexplicable.

 
LA CROIX DU BAOU

Un jour de 1991, Madame Jeanne Aldi, une femme simple, âgée de 78 ans, demeurant à Saint-Jeannet (Alpes Maritimes), rend visite à son curé pour lui dire: «Padre Pio m'a demandé de venir vous voir pour qu'on élève une croix en pierre au pied du Baou, près de Notre-Dame-des-Champs.»
Le curé, surpris et intrigué par cette demande incongrue venant d'une simple paroissienne rétorque: «Comme c'est étrange... Pourquoi Padre Pio est-il venu le dire à vous, et pas à moi? Cela aurait été plus simple qu'il m'informe directement de son désir.»
La chose s'ébruite, fait le tour du village et des environs, les gens prennent parti pour ou contre la vision de Jeanne. Mais au fil des mois, malgré les réserves du Curé et de l'Évêque, les dons affluent et la croix est érigée à l'endroit prescrit par Padre Pio.
Depuis, des pélerins et des curieux affluent au pied de la Croix, et le nouveau curé n'a jamais vu autant de croyants à ses messes.

 
© by Marc Schweizer
Science & Magie (1993)

 


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