FULY DI CENTA
TCHANG-YOUNG-PAN

 

Une personnalité étrange

 
Fuly fut l'un des êtres les plus étranges qu'il m'ait été donné de rencontrer. En fait je sais très peu de choses de lui. Son identité même est incertaine. Son nom d'état civil est-il Fuly di Centa? Tchang-Young-Pan ou Ralph de Serres ? Est-il Autrichien, Yougoslave, apatride ? Fuly existe-t-il réellement ou bien n'est-il qu'un mythe ou une légende ? En tout cas il m'a fortement impressionné.
Au début des années 70, Michel Trécourt, mon associé, me transmit un jour un "tapuscrit" apporté par la poste, et me dit : - Lis ça, et dis-moi ce que tu en penses!
Il s'agissait d'un roman d'action, visiblement écrit par un auteur amateur et non par un écrivain professionnel, un ouvrage à la fois naïf et saisissant, rédigé sans "ficelles", bourré d'idées originales.
L'auteur habitait 3, boulevard Raimbaldi, à Nice. Son téléphone était le n° 85.11.24.
Si je donne ces précisions c'est que je souhaite retrouver des personnes ayant connu Fuly et qui pourraient m'en apprendre davantage sur lui.
Michel Trécourt se rendant peu après sur la Côte d'Azur prit rendez-vous avec l'auteur et le rencontra à son domicile. Le rapport qu'il me fit de leur entrevue aiguisa ma curiosité.

Une vie incroyable

Fuly di Centa affirmait être l'un des survivants de l'accident de Vinca (Yougoslavie) survenu le 15 octobre 1958, au cours duquel un réacteur expérimental uranium naturel-eau lourde connut un accident grave. Suite à une erreur humaine, le dispositif de mesure des rayonnements ayant été déconnecté du système d'alarme et de la commande de chute automatique des barres de contrôle, huit opérateurs de ce centre atomique furent gravement irradiés.
Six des huit victimes furent hospitalisées à l'Institut Curie à Paris et traitées par une équipe de médecins animée par le professeur Georges Mathé. Cinq des six victimes, dont Fuly, avaient reçu une dose létale.
Le professeur Mathé et son équipe tentèrent sur elles la première" greffe de moelle osseuse hétérologue" effectuée dans le monde, et la chance voulut que cette greffe prenne, maintenant la survie des patients en attendant son élimination par la moelle autologue en cours de reconstitution.

Un fantastique élan de solidarité

Rappelons qu'à cette occasion, la France connut, suite à un appel de détresse lancé à la radio, un fantastique élan de solidarité. En effet, l'unique chance de salut des accidentés résidait dans la possibilité que l'on trouvât suffisamment de donneurs compatibles de moelle épinière pour effectuer une greffe.
Or, tandis que l'avion transportant les six chercheurs irradiés s'approchait de Paris, des centaines de personnes ayant entendu l'appel à la radio convergèrent vers l'Institut Pierre et Marie Curie résolues à faire don à ces inconnus venus d'ailleurs, d'un peu de leur moelle épinière.
Un irradié décéda le 32e jour après l'accident. Fuly di Centa figura parmi les survivants.

Cobaye

Après des mois de traitement, il s'installa dans un appartement de Nice, convalescent acceptant de servir de cobaye aux équipes de savants dispersées dans le monde, qui étudiaient les traumatismes induits par une irradiation atomique et tentaient de trouver les remèdes appropriés pour les soigner. Le corps bardé d'électrodes le reliant à différents appareils de mesure et de contrôle, Fuly restait en liaison radio constante avec les chercheurs qui suivaient son cas.
Il souffrait beaucoup, mais cet homme douloureusement blessé dans sa chair, possédait une énergie incroyable, un moral d'acier et une force spirituelle rayonnante et communicative.
Nos conversations, lors de nos trop rares rencontres, furent parmi les plus enrichissantes et les plus passionnantes de ma vie.

Science tibétaine

Fuly di Centa affirmait avoir passé sa jeunesse à Lhassa au Tibet où demeurait son père, un des rares occidentaux autorisés alors à y séjourner. Il disait avoir étudié et pratiqué la médecine tibétaine et les sciences spirituelles sous la houlette du vénérable Chime Lin Dogo, lama et médecin à la cour du Dalaï-Lama, devenu ami de son père.
Durant des heures, il racontait ce qu'il avait vu, entendu, constaté autour de lui, parlait des fantastiques expériences vécues, tant dans le domaine naturel que surnaturel.
Fuly avait assisté à mille faits étranges : guérisons miraculeuses, opérations magiques, communications à distance, matérialisations et dématérialisations, projections mentales. Il avait vu de ses yeux léviter des lamas en prière, d'autres parvenir à neutraliser des assaillants par un cri ou un son émanant d'une cloche.
Dans son ouvrage Science tibétaine, publié en 1977 au C.E.L., sous le pseudonyme de Fuly Tchang-Young-Pan, Fuly di Centa annonçait des "Mémoires" à paraître. Je n'ai trouvé sur le web que la mention d'un ouvrage publié en 1981 à la Pensée Universelle: La résistance du petit Juif Fuly di Centa de Serres.
Je ne connais ni la date ni le lieu de naissance de Fuly, ni s'il est vivant ou décédé. Je ne sais s'il s'agit d'un mythomane ou d'un authentique initié. Mais peut-être grâce à cette page trouverai-je des internautes qui l'ont connu et qui me permettront d'en savoir davantage sur lui.

 
Marc Schweizer

 
SCIENCE TIBÉTAINE
En guise de préface

 
J'écris ce livre pour l'Être afin qu'il devienne celui qu'il doit être en vérité, en lui permettant de revenir aux sources de la vie. Pour lui qui est, qu'il le veuille ou non, entraîné dans le tourbillon de l'existence moderne. Se mouvant dans un monde de contraintes et de sujétions, il n'est qu'un rouage de la gigantesque machine, et il semble que pour lui le chemin qui mène à la libération mystique soit barré par un colossal écriteau : «Interdit». C'est pour lui et pour lui spécialement, que je trace ces lignes qui me furent enseignées par mes Maîtres du Tibet où j'ai passé les meilleures années de ma prime jeunesse.
J'écris pour celui qui, déjà spiritualiste ou non, ressent l'appel de l'Absolu ; qui souffre du désaccord fondamental qu'il découvre chaque jour davantage entre lui et son milieu ; qui constate que la vie, aussi bien en ce qu'elle lui accorde de bon qu'en ce qu'elle lui donne de mauvais, ne satisfait pas son désir.
C'est ce désaccord douloureux qui marque, dans l'évolution humaine, le point de départ pour le grand pèlerinage. Il ne faut pas confondre cette souffrance avec celle, toute humaine, qui résulte de désillusions d'intérêt ou d'ordre physique. Il ne suffit pas d'être malheureux parce que les choses, dans cette vie, ne vont pas comme nous le voudrions. Il faut que nous trouvions, même aux succès et aux bonheurs terrestres, une saveur amère, que nous nous sentions ici-bas comme des exilés, et que nous éprouvions, même aux heures les plus douces, la poignante nostalgie d'une patrie perdue. Mais malheur à celui qui, entendant au fond de lui cet appel, fait la sourde oreille ! Il se prépare une existence misérable et des renaissances pires.
Il ne faut pas s'attendre à trouver dans les pages qui vont suivre des révélations sensationnelles. On n'y trouvera qu'une méthode d'entraînement personnel qui permettra au lecteur, comme elle l'a permis à d'autres avant lui, d'atteindre par son propre effort les révélations nécessaires. Je me suis abstenu, autant que possible, de toute métaphysique, me bornant à indiquer, le plus sommairement possible, les hypothèses théoriques indispensables à l'intelligence des exercices.
Qu'il me soit permis ici de mettre en garde le lecteur contre certaines conceptions fausses, mais courantes, qu'on se fait de l'occultisme même dans les milieux d'adeptes.
Le terme «Occultisme» prête, en effet, à beaucoup de confusions. L'expression «Doctrine Secrète» est bien préférable. Il s'agit, en effet d'une Doctrine Secrète, qui n'est autre que la Loi fondamentale de la vie, qui peut se transmettre par tradition, mais que chacun de nous peut retrouver en lui-même, car c'est en même temps la Loi fondamentale de toute pensée.

Il ne faut pas confondre l'occultisme avec le métapsychisme

Les faits dits anormaux se produisent tout naturellement quand une personnalité humaine, soit par des dispositions innées, soit à la suite d'un entraînement approprié, vit simultanément sur deux plans. Les étudier avec les méthodes de la science ordinaire ne peut conduire qu'à des déboires. La science humaine n'est, et ne prétend d'ailleurs pas être autre chose, que l'analyse toujours poussée plus loin des phénomènes, c'est-à-dire des sensations. De cette analyse on déduit ou on induit des lois, que l'on fait rentrer dans le cadre de l'activité propre de notre pensée, qui est essentiellement mathématique.
La science humaine est périphérique. Elle étudie la surface du monde sensible, cette surface où, pourrait-on dire, la pensée se réfléchit sur elle-même. Elle est essentiellement centrifuge. La science secrète est essentiellement centripète. Elle étudie la pensée interne, de plan plus intérieur en plan intérieur, en se rapprochant de plus en plus de l'Absolu d'où émane toute vie, et qui est la seule réalité. Comme elle permet de couper court à la lente évolution qui ramène les monades aux plans divins et à l'Absolu, les Orientaux l'appellent le Chemin direct. Ce terme exprime excellemment ce qu'il veut dire aussi en ferons-nous un usage fréquent.
Il ne faut pas non plus confondre occultisme et érudition. Loin de moi de déconseiller l'étude des Maîtres et de leurs commentateurs, source d'informations fécondes d'où l'on peut tirer tant d'enseignements. Mais l'occultisme n'est pas affaire d'érudition. Il est essentiellement action, il faut le vivre et non l'apprendre. Et c'est en soi-même, non en autrui, qu'il faut chercher la fontaine féconde du développement psychique. Il y a une histoire de la philosophie et une critique de la littérature, mais elles ne constituent pas plus l'occultisme que l'histoire de la philosophie ne constitue la philosophie ni la critique littéraire ne constitue la littérature.

 

LE POTALA (Tibet)

Dominant la vallée de Lhassa, écrasant de toute sa hauteur les maisons qui se pressent à ses pieds, le Potala est le plus grand édifice du Tibet, l'un des plus impressionnants du monde. 250 marches, suffisamment larges pour que plusieurs cavaliers puissent les gravir de front, escaladent toute la moitié inférieure de la gigantesque façade blanche. Plus haut se dresse la partie médiane de l'édifice, de couleur brune, où pend une immense tapisserie en poils de yack de près de 30 mètres. Plus haut encore, l'or des pagodes et des pavillons édifiés sur le toit scintille dans le cadre incomparable des pics gris et blancs de l'Himalaya.
Ce vaste édifice de 135 mètres de haut et de 275 mètres de long renfermait une véritable ville. Après y avoir vécu des années, l'auteur avoue qu'il était loin d'en avoir pénétré tous les secrets. Il y avait là 18 étages, de passages obscurs et d'escaliers raides comme des échelles menant à un millier de chambres où vivaient toutes sortes de gens: prêtres, moines, médecins, lamas et fonctionnaires. On y trouvait des bibliothèques modernes et anciennes et des réserves remplies de livres enluminés, des magasins de vivres, des dépôts d'armes secrets, les trésors des premiers Dalai-Lama, les insignes d'or des anciens rois et la lamaserie-école de médecine, où l'auteur a fait ses études médico-scientifiques- spirituelles.
Avant l'invasion et l'annexion du Tibet par la Chine de Mao, le Potala était le siège du pouvoir spirituel et temporel. C'était là que le souverain et les membres de son cabinet exerçaient leurs fonctions.
Comme il est d'usage au Tibet pour les pièces principales, la salle du Dalaï-Lama donnait au sud ; elle surplombait la vallée, et, à 1500 mètres à l'est, Lhassa, la capitale, apparaissait comme une agglomération de maisons de poupées.
C'est dans ce cadre merveilleux que l'auteur passa sa jeunesse, étudia, pratiqua les sciences spirituelles ainsi que la médecine, sous la surveillance du vénérable médecin-lama, Chime Lin Dogo, un grand ami de son père qui fut un des rarissimes blancs à avoir accès au Tibet.

Occultisme et Religion

Il est plus difficile de distinguer l'occultisme de la religion puisqu'il n'est en somme que l'ésotérisme de toutes les religions et que le sentiment religieux, ou mystique, en constitue l'essence même et le ressort intime. Mais c'est un travers assez commun de vouloir faire de l'occultisme une religion particulière, avec ses dogmes, ses rites et son culte. Le dogme doit être, pour l'initié, remplacé par la perception directe des plans supérieurs ; les rites ne sont que des moyens mécaniques destinés à faciliter la concentration de la pensée ; le culte n'est plus qu'intelligence et amour.
Les religions ont joué et jouent leur rôle dans l'évolution de l'humanité. Mais si elles ont permis et permettent à leurs élus d'atteindre la libération par un chemin qui, bien que plus court que l'évolution normale, est cependant indirect encore, elles ont toujours, en fait et pour la masse, représenté un des plus redoutables instruments de servitude de l'esprit humain. Créer une religion nouvelle, pour excellente qu'elle soit, n'est que construire une prison nouvelle pour y enfermer l'esprit.
La doctrine secrète, toutes les fois qu'on a tenté de la transformer en religion particulière, n'a fait que dégénérer en dogmes morts. Tel a été, depuis l'origine de l'humanité, le point de vue invariable des Maîtres, qui se sont bornés, aux moyens de révélations partielles, à donner aux hommes, en certaines époques données, les impulsions nécessaires pour diriger leur évolution. Que la civilisation contemporaine, à l'ère de l'atome, ne nous fasse pas illusion : l'humanité est en régression, nous sommes sous le règne de la Bête et les hommes de nos jours sont moins aptes que jamais à recevoir la grande révélation. Voilà pourquoi j'ai limité mon ambition à donner un bâton de voyage solide à ceux qui ont senti et sentent l'appel de l'Absolu, pour qu'ils puissent franchir la grande tourmente dont les premiers coups de vent balaient déjà notre planète.
Ils trouveront ici une méthode d'entraînement essentiellement pratique, éprouvée par l'expérience de l'auteur, pour développer la semence mystique qui germe en eux. En tous temps des êtres se sont adonnés à cette pratique pour vivre et faire vivre mieux à chacune de leurs époques.
J'ai divisé cette méthode, pour la facilité de l'exposé, en entraînement physique et entraînement psychique, bien que cette division soit arbitraire, car la vie, sous ses manifestations diverses, n'est ni matière ni esprit. J'ai suivi le plus souvent la méthode qui me fut enseignée dans les lamaseries au Tibet en adaptant le tout aux conditions spéciales de vie occidentale de notre époque. En beaucoup de points, je l'ai complétée par la méthode traditionnelle occidentale. D'ailleurs, si l'on considère généralement les deux méthodes comme différentes, il faut y voir surtout la grande ignorance où l'on est d'ordinaire des procédés des anciens moralistes et spiritualistes occidentaux.
La méthode Tibétaine a toutefois le mérite de ne pas faire violence, dès le début, à la nature humaine pour entraîner l'adepte de plein pied dans l'anormal. Elle est sagement progressive, et pour l'initié de bonne foi, qui ne s'y astreint que dans le but d'atteindre la libération mystique et qui ne cherche pas à précipiter les résultats, elle est pratiquement sans danger.
Cependant qu'on ne s'y trompe pas, son apparente facilité n'est qu'une illusion, et les premiers exercices eux-mêmes, pour être exécutés correctement, constituent une des plus dures épreuves qui puissent être imposées à la volonté humaine.
Je ne vais pas, dans le cadre de cet ouvrage, donner une description minutieuse de certains exercices. Une telle description risquerait d'ailleurs d'entraîner l'adepte dans un ritualisme qui est tout l'opposé du véritable développement mystique. Les indications données sont dans tous les cas suffisantes pour qu'il comble par lui-même les lacunes de mon exposé, qui renferme tous les éléments essentiels de l'entraînement.
J'ajouterai que la méthode qui va suivre n'est pas une construction théorique, elle est le fruit de plus de quarante ans d'expérience personnelle, et l'auteur a suffisamment pu la vérifier dès sa jeune enfance et même en dehors de lui pour la livrer sans appréhension aux hommes de bonne volonté.
Un dernier avertissement, qui est de grande importance. Ayant constaté que de tous les phénomènes anormaux, les phénomènes curatifs sont les plus inoffensifs et ceux dont l'intervention dans la vie courante entraînent les moins graves perturbations, je m'y réfère fréquemment, en particulier comme moyen de contrôle des progrès dans cette science.
Mais l'entraînement mystique forme un tout, et il ne faut pas isoler la partie thérapeutique de la partie mystique. Celui qui voudrait prendre l'une et laisser l'autre commettrait une erreur dangereuse. Pour simples qu'ils paraissent à première vue, tous les procédés indiqués sont des procédés non courants, et leur emploi inconsidéré risquerait de trop bien réussir, et de déclencher toute une série de conséquences aussi désastreuses qu'imprévues pour l'expérimentateur imprudent.
Aucun des exercices décrits ne peut donc être considéré comme une fin en soi, mais tous tendent à nous faire pénétrer plus avant dans notre être intérieur, à nous faire sentir plus profondément la magnifique réalité de l'existence : notre identité avec le mystère de la VIE et du DIVIN. Si le lecteur sait envisager ceci sous ce point de vue, il sera à l'abri des inévitables dangers auxquels s'exposent ceux qui, sans préparation morale, ne voient dans sa pratique qu'une satisfaction d'ordre personnel ou phénoménal.
Fuly Tchang-Young-Pan

 
Suite à la parution de cet article, nous avons reçu plusieurs courriers dont un émanant de son fils, M. Yves DESCHAMPS BP 03 F-30140 TORNAC Tél: 06 98 03 50 77. Ce fils de Fuly di Centa, aurait, d'après ses proches, hérité les qualités de son père.

OUVRAGES DE FULY DI CENTA

Science tibétaine
L'écho de mes pas sur les hauts plateaux tibétains
Né pour être un autre
Le souffle purificateur tibétain
La Magie opératoire des moines tibétains


 


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