Témoignage

MAGIE ET POUVOIR
LE POUVOIR DE LA MAGIE


Un mage parle

«Depuis que les hominidés sont devenus des êtres humains à part entière, ayant pris conscience de leur existence et de leur essence, depuis qu'ils se sont mis à penser au-delà de la satisfaction immédiate de leurs besoins vitaux, ils ont cherché à dominer la nature qui leur était hostile, à acquérir des pouvoirs sur elle.

Durant des millénaires, la science et la magie procédaient de la même démarche : l'observation des phénomènes de la nature, puis, par tâtonnements, la mise au point d'un rite dont la stricte observance permettait à certains d'entre eux d'agir sur la nature, d'accomplir des actes miraculeux.

Ainsi, lorsqu'un homme réussit à reproduire à volonté ce feu mystérieux qui tombait du ciel lors de terrifiants orages, en frottant l'un contre l'autre deux bouts de bois, il devint l'égal d'un dieu et fut reconnu comme tel par ses semblables.

Cette maîtrise du feu permettait désormais à son détenteur de tenir les animaux sauvages à distance, de défier, de terrifier et d'éloigner ses ennemis.

Parfum de séduction

Un jour, par hasard, une femme découvrit qu'en frottant son corps de pétales de fleurs odorantes ou avec une herbe aromatisée, elle attirait les hommes. Ce fut la première magicienne et elle régna sur les mâles, gardant jalousement son secret qu'elle ne confia sans doute qu'à sa fille. Ce fut le règne du matriarcat.

Patriarcat

L'homme reprit le pouvoir sur la femme lorsqu'il découvrit que c'était sa semence qui la fécondait, que c'était lui qui semait la graine, le procréateur, que les enfants venaient de lui, que la femme n'était qu'un réceptacle, une couveuse, qu'il pouvait faire un enfant à toutes les femmes...

Savoir-faire

Grâce à d'innombrables tâtonnements, à de continuelles expérimentations, nos ancêtres acquirent peu à peu un savoir faire dans de multiples domaines. Ce savoir-faire transmis de génération en génération leur permit de devenir agriculteurs, éleveurs, puis potiers, bâtisseurs, forgerons, navigateurs, etc.

Parallèlement à ces activités physiques, quelques hommes exercèrent leur intelligence à forger des abstractions, des signes, à qui ils attribuèrent des pouvoirs.

Le signe remplace le pouvoir

Puis, au fil des siècles, le signe remplaça le pouvoir. On reconnaissait l'homme de pouvoir aux vêtements, aux signes distinctifs qu'il portait.

Dans son instinct pavlovien, la masse prenait le porteur du signe pour l'homme même du pouvoir, l'habit faisait le moine, d'où l'importance des insignes du pouvoir : le sceptre, la couronne, l'hermine, la pourpre, le bijou, etc.

La science prend le pouvoir

Au fil des millénaires, la science se dégagea des dogmes qui la paralysaient, devint expérimentale, elle remplaça la croyance, l'autorité, par le doute créateur. La science se sépara de la magie, l'astronomie de l'astrologie, les mathématiques de la numérologie, la physique de la métaphysique, etc.

Durant deux siècles la science classique refusa toute compromission avec la magie et la religion. Elle devint pure et dure, matérialiste et forgea de nouveaux dogmes aussi sclérosants que ceux qu'elle combattait.

Toute puissante la science voulut recréer le monde, domestiquer la nature, remodeler l'homme, commander aux éléments, éradiquer les maladies, les famines, les conflits.

Mais aujourd'hui, la nature prend sa revanche. Et les hommes qui ont cru à la toute puissance de la science tombent de haut.

Revanche de la nature

Or les nouvelles découvertes de l'anthropologie, des statistiques, des quanta, les notions de probabilité, d'incertitude, de chaos se substituant peu à peu à l'absolue et lumineuse fiabilité de la physique classique, remettant en selle des forces que l'on croyait éradiquées, mettant du baume au cœur des Mages.

Ainsi la trajectoire unique, prédéterminée, reposant sur l'enchaînement absolu de cause à effet des phénomènes, est aujourd'hui battue en brèche par les scientifiques eux-mêmes, et les nouveaux mages en profitent pour faire irruption dans la brèche.

La pratique

Voilà pour la théorie, dans la pratique, sur cent personnes venues me consulter pour un travail occulte : retour d'affection, attirance sexuelle, retournement de situation financière, élimination d'un parent, d'un associé, d'un concurrent, je constate que l'opération magique simulée engendre les mêmes 5% de réussite qu'une opération réellement effectuée.

Ces 5 personnes satisfaites sont ma meilleure publicité. Parmi les 95 % de clients non satisfaits, un tiers reviendra pour une nouvelle tentative. Un autre tiers ira voir un autre mage, un dernier tiers, échaudé, affirmera que la magie c'est de la foutaise et jure de ne plus tomber dans le panneau.

Le doute

Mais, une fois qu'on a touché à la magie, on est contaminé, le doute s'installe, et le doute, c'est, contrairement à ce prétendent les rationalistes, le ver dans le fruit.

L'homme qui doute de lui-même, des autres, de tout, n'est plus un battant, un conquérant, un vainqueur. Seule la foi engendre le miracle, provoque la chance, donne des ailes, procure la richesse. La foi en soi d'abord, dans les autres et en Dieu ensuite.

Le doute affaiblit et corrompt l'esprit. Dans tous les domaines, pour réussir, il faut la foi du charbonnier et le pouvoir magique procède de cette foi.

Retour de la Foi

Il arrive que cela fonctionne même si le mage lui-même ne croit pas et n'y croit pas. Il suffit que le consultant y croie. C'est un rapport de force psychique, à sens unique, comme l'amour. L'homme ou la femme aimé peut tout obtenir de celui ou de celle qui aime. La mise en phase est totale.

La foi dans un talisman, un porte bonheur, un maître, un gourou, un dieu, lie totalement celui qui croit à l'objet de sa foi. Lorsque le moindre doute s'insinue, la chaîne est rompue, il n'y a plus adhésion.

Voilà pourquoi "l'acte magique", que ce soit une guérison, une transformation intérieure, la réalisation de ses désirs ne fonctionne parfaitement que dans le "champ magique" induit par la foi dont l'amour et la haine sont les pôles positif et négatif.»

Karim Matopoulos

 
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