IVAN KATAZOV
Le nécrophile de la Loubianka
 

Au vingtième siècle, le régime communiste et le régime nazi peuvent être considérés comme des fabriques de monstres. Si les crimes nazis ont été mille fois décrits, analysés, dénoncés, les crimes communistes ont souvent bénéficié de l'indulgence accordée aux vainqueurs.
Pourtant, depuis l'effondrement de l'URSS, la vérité sur certains faits apparaît peu à peu, épouvantable.
Parmi les milliers de monstres forgés par le régime bolchevik, la personnalité d'Ivan Katazov demeure toutefois hors norme. Piotr Illitch est allé jusqu'à parler d'une certaine "poésie de l'horreur" en évoquant ses forfaits.
Né avec le XXe siècle Ivan grandit dans une famille russe tout à fait honorable. Élevé par des parents très pieux, instruit dans une école religieuse, le garçon témoigna dès le plus jeune âge d'une vive intelligence inextricablement mêlée à des pulsions morbides d'une cruauté inouïe.
Adolescent le jeune Ivan aimait torturer les animaux, se battre jusqu'au sang avec ses camarades, violenter les filles de son entourage. Son rapport avec les femmes était curieux.
Plutôt beau garçon, la parole facile, il n'avait aucune difficulté à trouver des compagnes. Mais, son caractère vicieux ne se contentait pas de belles créatures soumises et consentantes. Il avait le goût du viol.
C'étaient les filles vertueuses, celles qui lui résistaient qu'il voulait contraindre et il en contraignit plus d'une.
Doué d'une force phénoménale, il cherchait constamment la bagarre, rossait les passants qui le regardaient de travers mais échappait à toutes poursuites grâce à sa présence d'esprit, à son bagoût, à sa hypocrisie et à une chance insolente.
Vers l'âge de seize ans, il mit volontairement le feu à son école, entraînant la mort de plusieurs élèves, avant de s'enfuir et de gagner Saint-Pétersbourg, la capitale impériale.
Il y arriva au bon moment. Le pays était en guerre, le peuple affamé prêt à se révolter et la police impériale avait fort à faire pour réprimer le désordre.

La révolution lui évita toutes poursuites

Le soir du 2 mars, jour de l'abdication du Tsar, Ivan fit la rencontre décisive de sa vie. Dans la file d'attente où il avait pris place pour obtenir une écuelle de soupe offerte par des âmes charitables, il fit la connaissance de Youri Dementsov.
Youri était un étudiant de 19 ans, fort instruit, issu d'une famille bourgeoise dont il avait déserté le foyer pour se lancer dans le tourbillon révolutionnaire.
Les deux garçons devinrent inséparables. Youri entraîna Ivan à des meetings où il lui arrivait de prendre la parole. Jeunes, enthousiastes mais sans ressources, les deux jeunes gens vécurent d'expédients.
Youri s'était abouché avec des croque-morts et des gardiens de cimetières pour violer les sépultures de riches défunts. Ce fut au cours de cette activité plutôt répugnante que naquit chez eux l'attirance pour les jolies mortes.
Une nuit, ayant forcé la grille d'un riche mausolée et pénétré dans le caveau souterrain, ils découvrirent dans son cercueil embaumant le lys et la rose, Olga, une ravissante défunte dont le corps paraissait juste endormi et portait de riches parures.
Les deux garnements la délestèrent prestement de son collier de perles, de ses bracelets d'or sertis de pierres précieuses, de ses boucles d'oreilles en diamant avant de la violer à tour de rôle, sans être dérangés dans leur activité.
Ce fut leur premier exploit. Il fut suivi de beaucoup d'autres. Ivan et Youri prirent très vite goût à ce vice morbide.
Lorsque Lénine et ses camarades eurent pris le pouvoir, les deux nécrophiles se trouvèrent tout naturellement enrôlés dans un commando de choc, chargé de débusquer les nobles et les riches et de les livrer à un tribunal révolutionnaire. Ils avaient pour ordre de ne laisser échapper personne, de mâter toute tentative de rébellion par la force et d'abattre tout fuyard.
Les deux jeunes gens et leur sinistre commando s'en donnèrent à cœur-joie.

(suite fin juin 2004)


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