RONAN LE KERN
(alias Roland Le Cairn - Romain Le Cam - Robert Lecain)
 


 

Étrange destin d'un tueur en série collabo,
réhabilité par la résistance

 
Ronan Le Kern aimait les jeunes et belles noyées. Au besoin, il lui arrivait, pour assouvir sa passion, de pousser à l'eau des fillettes impubères, de jolies adolescentes imprudentes, ou, en cas de manque, d'impulsion subite, des jeunes femmes ayant atteint l'âge canonique de dix-huit ans, selon ses crières personnels. Ronan méprisait les vieilles.
Il noyait ses victimes, en les jetant à l'eau, maintenait sous l'eau la tête de celles qui savaient nager ou des récalcitrantes, puis, une fois qu'elles étaient mortes, il les aimait bibliquement puis les sodomisait, avec ou sans sévices supplémentaires.
Ronan Le Kern opérait entre les années 1938 et 1944 du siècle dernier, sur le littoral armoricain, entre Vendée et Normandie, privilégiant la Bretagne.
Il possédait plusieurs identités. L'époque trouble permettait cela. Ronan Le Kern pour l'état-civil, était tour à tour Ronan Le Cairn, Romain Le Cam pour la Gestapo ou Robert Lecain pour ses amis résistants.
Sous l'occupation, il accepta sans scrupules de servir les Allemands. Délateur et fournisseur de "chair fraîche" de gestapistes sado masochistes, il put poursuivre sans anicroche sa carrière criminelle, couvert par des protecteurs haut placés.
Le Kern ne fut jamais pris sur le fait ni emprisonné pour ses crimes sexuels. Arrêté par la police allemande pour trafic d'armes et marché noir, il fut maintenu en détention jusqu'à la Libération, sans être jugé, ce qui lui valut, vu les circonstances, de reparaître en héros.
Dans le tourbillon des féroces représailles exercées par les résistants de la dernière heure, Ronan Le Kern put poursuivre impunément ses sévices sur les jeunes malheureuses qui avaient eu l'imprudence d'aimer un soldat allemand.

Tondeur chef

Après avoir servi la Gestapo, Le Kern servit les FFI en tant que "tondeur chef" des milices communistes. Cela lui permit de sélectionner quelques jolies proies vulnérables et d'exercer sur elles un chantage criminel. Plusieurs jeunes filles disparurent ainsi sans laisser de traces.
Nous connaissons ses exploits par les confidences qu'il a faites en prison à Maxime Le Floch, un de ses co-détenus, appartenant à l'autre bord, celui des vaincus.
Aussi, dans les turbulences de la Libération, Maxime fut-il sommairement exécuté par les FFI pour collaboration avec l'ennemi et Ronan Le Kern porté aux nues pour hauts faits de résistance.
Le "Journal intime" de Maxime Le Floch ne disparut pas dans la tourmente. Il fut pieusement recueilli par sa famille qui tenta sans succès de l'éditer.
En ce temps-là, les souvenirs de guerre et de détention d'un "collabo" n'intéressaient personne.

Les années passèrent

Après quelques mois de gloire, Ronan Le Kern retourna à la médiocrité et retrouva ses habitudes de psychopathe.
Il fut pris sur le fait dans une affaire sordide de viol sur mineure, arrêté, jeté en prison avant d'être relâché, sous la caution morale de ses amis résistants.
A la fin des années 40, Valentine, la fille de Maxime Le Floch, fit tirer 100 exemplaires ronéotypés du journal intime de son père. Lorsqu'une publication bretonne annonça la parution prochaine dans ses colonnes de quelques bonnes feuilles de cet ouvrage, les communistes alors tout puissants exercèrent immédiatement des représailles et la revue privée de papier cessa de paraître.
Les crimes et les méfaits de Ronan Le Kern ne furent jamais jugés, et cet abominable personnage mourut de sa belle mort, dans son lit, dans les années 70.
Curieusement, les exemplaires du témoignage de Maxime Le Floch disparurent des bibliothèques auxquelles ils avaient été offerts par sa fille et, à notre connaissance, nul n'osa jamais porter plainte contre Le Kern.

(Source : Jimmy Karsten)


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