Alexis se consacra dès lors à la démonstration de ses dons, souhaitant prouver de manière incontestable face au matérialisme dominant le siècle, l'existence et la spiritualité de l'âme.
En quelques années, il acquit une réputation qui passa les frontières et il stupéfia par ses expériences tant le monde savant que les rois et les princes de l'Europe.
Pour donner libre cours à sa "lucidité", Alexis devait accéder à un état de conscience "second". Son corps offrait alors à l'observateur attentif, des tressaillements musculaires suivis d'une tension nerveuse spectaculaire qui convulsait ses bras et révulsait ses yeux à l'intérieur des orbites.
Demeurant cependant lucide, présent à lui-même, il était capable de dialoguer avec ses interlocuteurs, et même de plaisanter, comme un homme parfaitement éveillé.
Mais, une fois en pleine possession de ses moyens extralucides, il pouvait lire leurs plus intimes pensées dans l'esprit de ses consultants comme dans un livre ouvert et point n'était besoin qu'il ouvrît un livre pour en lire le contenu !
Capable de se projeter à distance dans lieu inconnu pour en ramener des informations vérifiables, il savait aussi, nous dit son biographe Bertrand Méheust, « voir les yeux aveuglés par un quadruple bandeau, prédire des évènements futurs, ou encore raconter l'histoire d'un objet, et des personnes qui l'avaient possédé, ou bien avec lesquelles il avait été en contact. Littéralement, Alexis donnait "l'âge du capitaine" : il pouvait, à partir d'un objet, donner des noms, des adresses, pénétrer dans le labyrinthe des destins individuels, avec une précision qui coupait le souffle de ses consultants. »
« Jeune premier réservé, timide, mais secrètement malicieux, avec quelque chose d'aristocratique dans le maintien, unanimement apprécié pour son humour, son honnêteté, et sa disponibilité, il donnait à sa pratique une sorte de hauteur nouvelle. »
Alexis Didier se rend à plusieurs reprises en Angleterre pour des séances de démonstration, devant un public choisi et passionné par le phénomènes paranormaux.
Alexis Didier se sacrifia totalement à sa vocation, épuisant une constitution fragile et, s'y ruina la santé. Il mourut en 1886.
Un de ses observateurs, le révérend Chauncy Hare Townshend, (que Wikipedia anglais qualifie de « English poet, clergyman, mesmerist, collector, dilettante and hypochondriac ! ») rapporte dans son ouvrage Facts in Mesmerism sa rencontre avec l'extra-lucide. (Compilation : M.S.)