PARAPSYCHOLOGIE
Le Mystère d'Edwin Drood
L'incroyable histoire de Patience Worth

LE MYSTÈRE D'EDWIN DROOD

 
En juin 1870, à l'âge de 58 ans, Charles Dickens, usé par le travail et la maladie, mourut dans son lit durant son sommeil, laissant un roman inachevé: Le Mystère d'Edwin Drood, un roman fantastique publié en feuilleton dans un magazine anglais, comme il était d'usage à l'époque.
Sa mort laissa ses nombreux lecteurs et admirateurs sur leur faim, et désespéra la direction du journal: ils ne connaîtraient jamais la fin de ce curieux roman dont ils attendaient chaque nouveau chapitre avec impatience.
L'esprit lui ordonne de terminer le roman
Or, deux ans plus tard, à la fin du mois d'octobre de l'an 1872, Thomas P. James, un jeune ouvrier typographe de l'État du Vermont (USA), affirma un matin à la stupéfaction de son entourage, que l'esprit de Dickens lui avait ordonné de terminer son roman inachevé.
Le jeune prote avait quitté les bancs de l'école à l'âge de 13 ans pour entrer en apprentissage chez un imprimeur et, tant son instruction que sa culture étaient restés rudimentaires. Bien qu'il eût lu David Copperfield, dans une version pour enfants, il ne possédait assurément pas le bagage nécessaire pour un travail littéraire de cette qualité.
La voix qu'il entendit durant la nuit, dans son lit, lui avait dit: Je suis Charles Dickens et je vous ai choisi pour terminer Le Mystère d'Edwin Drood que j'ai laissé inachevé. Ma première dictée aura lieu la veille de Noël. Je reviendrai chaque soir pour vous dicter les chapitres manquants.
Une étrange dictée
C'est ainsi que durant plusieurs semaines le jeune Thomas qui vivait dans une pension de famille, entrait en transe à son retour du travail, et écrivait sous la dictée du célèbre défunt, de nouveaux épisodes de l'oeuvre inachevée.
Les lecteurs de cette étrange dictée constatèrent que le roman commencé du vivant de Dickens ne subissait aucune rupture de rythme ou de style, que le médium respectait parfaitement l'orthographe très personnelle que l'auteur utilisait pour certains mots et qu'il n'écrivait pas de son écriture normale, plutôt fruste et malhabile.
Ces dictées pouvaient durer plusieurs heures d'affilée et le typographe affirmait que Dickens se tenait à ses côtés, la tête reposant sur ses mains, dans une attitude méditative. A la fin de chaque séance, l'auteur posait une main glacée sur l'épaule du médium, lui signifiant que la dictée était terminée, le réveillant ainsi de sa transe.
Plusieurs témoins purent assister à ces séances d'écriture automatique, parmi lesquels sa logeuse, Mrs Blanck, qui raconta comment le jeune typographe avait souvent de la peine à suivre la dictée, et qu'il n'effectuait ni correction ni rature, affirmant qu'il n'en avait pas le droit.
L'ouvrage fut achevé en mars 1973 et l'imprimeur chez qui travaillait Thomas James lui trouva un éditeur qui publia l'oeuvre médiumnique sous le titre Fin du Mystère d'Edwin Drood, avec le sous-titre Dicté de l'Au-delà à Thomas James par Charles Dickens
L'ouvrage eut beaucoup de succès
Evidemment, les premiers critiques qui eurent l'ouvrage en main crièrent au canular, à la supercherie. Mais, une lecture sérieuse et approfondie du roman démontrait à tout lecteur honnête et lettré que la seconde partie du roman était digne de la première, publiée du vivant de Dickens. On y retrouvait son style et son humour inimitables, si bien qu'un concert de louanges succéda aux premiers sarcasmes.
L'ouvrage eut d'ailleurs tant de succès que l'éditeur commanda un second livre à Thomas qui s'y refusa, affirmant toujours haut et fort qu'il n'avait été qu'un instrument choisi par Dickens pour écrire la fin de l'histoire sous sa dictée.
Cette histoire demeura longtemps inexpliquée, mais au début du XXe siècle, trois anciens étudiants de Burlington, Jonathan Craig, Barry Sheldon et Jefferson McCullogh, qui avaient fait carrière respectivement dans la magistrature, le médecine et le droit, révélèrent qu'ils avaient monté ce canular avec la complicité de Mrs Blanck et de Thomas. Pastichant en s'amusant le célèbre auteur dont ils avaient lu tous les livres, ils remettaient chaque jour leur oeuvre à la logeuse du jeune typographe. Mais le plus troublant c'est qu'en 1910, un journaliste menant une enquête sur cette étrange histoire, découvrit que les trois prétendus pasticheurs n'avaient jamais habité la bourgade où s'était déroulée l'affaire et que leur appartenance à un cercle rationaliste matérialiste et anticlérical entachait leur témoignage et les disqualifiait d'office.

 


 
Une dictée de l'Au-delà
L'INCROYABLE HISTOIRE DE PATIENCE WORTH
Au siècle dernier, un médium américain de St Louis dans le Missouri, Mrs John H. Curran, se passionnait pour le spiritisme et la médiumnité.
Avec l'aide de Mrs. Hutchings, son amie, elle fabriqua une sorte de «oui-ja» automatique en fixant sur la planchette un cadran alphabétique relié à une aiguille mobile permettant de converser avec les esprits avec plus de rapidité et de précision qu'avec la «planchette» ou le «guéridon».
Quand "l'esprit" était là, on pouvait lui poser une question et, lorsqu'on posait son doigt sur l'appareil, l'aiguille se mettait à tourner, se plaçant successivement devant les lettres que le médium notait fidèlement, reconstituant lettre après lettre, les mots et les phrases de la réponse.
Une femme simple
Précisons que Mrs Curran était une femme simple dont les connaissances littéraires et la culture générale restaient pauvres, sa scolarité s'étant achevée à l'âge de 14 ans.
Un soir, Mr. et Mrs Curran se livraient avec quelques amis, ­ parmi lesquels un éditeur ­, à une séance de oui-ja jusque là assez banale et sans grand intérêt, lorsque soudain la planchette se mit à bouger et que l'appareil se mit à épeler, intarrissable, un long et stupéfiant message qui débutait ainsi: «J'ai vécu il y a bien longtemps, aujourd'hui je reviens parmi vous. Mon nom est Patience Worth.»
L'esprit de l'inconnue affirma être né en 1649, dans le Dorsetshire en Angleterre et que bientôt il se ferait connaître par une oeuvre littéraire qu'il dicterait au médium. Pris au jeu, l'éditeur, un dénommé Yost, qui devait sous peu se rendre en Angleterre, demanda des précisions à l'inconnue, ce dont elle s'acquitta de bonne grâce, décrivant avec beaucoup de détails faciles à reconnaître, le pays où elle avait vécu.
Visitant le Dorsetshire, M. Yost ne fut pas peu surpris de retrouver le village et les collines décrites par l'esprit, ainsi que le monastère aujourd'hui en ruine, où selon lui, déroulèrent les épisodes décisifs de la vie de Patience Worth.
Telka
Au cours des mois suivants, l'esprit dicta plusieurs romans historiques, un drame et des poèmes lyriques à Mrs Curran. Le médium avait abandonné le oui-ja pour l'écriture automatique. Inspirée, elle improvisait à la demande, poèmes de genre, ou de circonstances.
Mais le phénomène le plus curieux, ce fut Telka, un long poème de plus de 5000 vers, en dialecte anglo-saxon, que Patience Worth dicta au médium.
Telka fut unique en son genre, non seulement par la pureté de la langue anglo-saxonne, mais aussi par les subtilités syntaxiques et grammaticales qui en faisaient un véritable pastiche de la langue de Shakespeare.
On observa que le poème n'utilisait aucun mot anglais postérieur à 1600. Les dictées de Patience Worth atteignirent la cadence de 110 mots à la minute, sans reprise ni hésitation, ce qui obligea de faire appel à une sténo.

 
D'après le récit du Dr Walter Franklin Prince

 


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