Portrait

 

CHRISTIAN TAL SCHALLER
La médecine holistique
 


 
Dr Christian Tal Schaller


Alliant les techniques de santé des traditions anciennes aux méthodes les plus avancées en matière de psycho-neuro-immunologie et de psychologie transpersonnelle, le docteur Schaller pratique et enseigne les médecines douces depuis 25 ans. Ses secrets: rire, channeling et diététique ! Dynamique et enthousiaste, c'est un adepte convaincu de la méthode holistique en matière de santé et les résultats obtenus semblent spectaculaires.

 
Je m'appelle Christian Tal Schaller. Je suis suisse. Mon premier prénom m'a été donné par mes parents, le second, Tal, je me le suis choisi pour que mon prénom ait une autre vibration. Ce n'est pas un prénom ésotérique donné par un gourou. Et puis "Chris... Tal", vous voyez le rapprochement... Alors disons que je suis mon propre gourou !
Je suis le pur produit du calvinisme genevois. Mon père étant pasteur et ma mère originaire d'une famille protestante française, j'ai reçu une éducation qui favorisait fortement l'intellect au détriment du corps et de ses pulsions.
Dès l'enfance on m'inculqua la notion que l'esprit doit dominer le corps, que le corps n'est en définitive que le suppôt de Satan. Je me suis donc retrouvé à 24 ans, jeune médecin, très intellectualisé, avec beaucoup de savoir mental, mais ayant une très mauvaise relation avec mon corps : une santé faible et une tendance à la répression complète de tout ce qui est émotionnel. On m'avait appris à bâillonner l'émotion : je ne pleurais pas, je ne riais pas, j'étais un homme instruit et sérieux.
Après mes études, jai commencé à pratiquer la médecine générale. J'ai très vite constaté que si je connaissais bien la maladie, je ne savais à peu près rien de la santé. Comme j'avais un esprit curieux, j'ai voulu apprendre autre chose que ce que l'on m'avait enseigné en Faculté.
Alors je me suis initié à l'homéopathie, puis à l'acupuncture. J'y ai découvert une pensée médicale beaucoup plus large que celle que j'avais apprise en Faculté. Mais, j'étais néanmoins insatisfait d'un rôle où le médecin détient tout le pouvoir.
Cherchant constamment à élargir ma pratique, je me suis intéressé aux "médecines douces", étudiant non seulement les thérapies déjà citées, mais aussi la diététique, la psychologie. Enfin, j'ai découvert le chamanisme, cette étrange médecine traditionnelle des peuples naturels.
Au fil des ans et de mes recherches je me rendis compte que la véritable vocation d'un médecin n'était pas, ce que les Chinois appellent "vendre des poissons" à ses patients, mais plutôt de leur fournir des cannes à pêche... Mon but n'était plus seulement de soigner des malades, de les soulager, mais surtout de leur donner les moyens de devenir indépendants, de devenir leur propre médecin.
Voilà le fil conducteur de ma démarche. En étudiant les différentes écoles et leurs thérapies, j'ai découvert que s'il y avait des choses très bonnes à glaner dans la plupart d'entre elles, le sectarisme dominait. Je retrouvais partout la même prétention "nous on a raison, les autres ont tort", comme dans la médecine classique. Je développai alors une vision personnelle, une sorte d'Ścuménisme médical.
Considérant que si toute école a du bon dans ce qu'elle propose, pourquoi faudrait-il absolument exclure les autres ? Cette constatation, me fit situer la médecine officielle et les médecines douces dans une vision de complémentarité.

La Fondation "Soleil"

En 1974, j'ai créé une fondation sans but lucratif, la "Fondation Soleil", dont le projet est la recherche sur la santé et le bien être, et les moyens de les préserver. A cette époque, très peu de gens parlaient de la santé avec la même liberté qu'aujourd'hui. On considérait encore que la santé était le domaine exclusif de la médecine.
Notre objectif fut la recherche sur tout ce qui permet d'améliorer la santé, avec un slogan "la santé ça s'apprend". Nous avons voulu montrer que la santé n'était pas le fruit du hasard, mais le résultat d'un certain mode de vie, et que si les habitudes modernes mènent tout droit à la maladie, on peut aussi changer ces habitudes et retrouver la santé que l'on a perdue. Voici, en gros, notre philosophie :
Si la santé s'apprend, son apprentissage doit être amusant, agréable et facile, parce qur l'on apprend mal ce qui ennuie. Pour trop de gens santé veut dire privations. Nous voulons démontrer qu'une démarche santé est en fait une démarche de mobilité. La santé c'est une dynamique du changement, car tout changement apporte le bénéfice de la nouveauté.

Le secret c'est le changement

Dès qu'on s'enferme dans une habitude, une école alimentaire ou un système sectaire, eh bien on en perd l'effet positif parce que l'on retombe dans une routine. L'important ce n'est pas de trouver le bon régime mais d'en changer souvent.
Voilà ce que j'ai appris auprès de mes patients : le secret c'est le changement. La santé est un apprentissage où l'on passe d'un jeu à l'autre en s'amusant. En observant les enfants j'en ai déduit que la bonne santé de la plupart d'entre eux vient de leur constante mobilité, de leurs gestes imprévisibles et spontanés, de leur aptitude au jeu.
Même constat avec les animaux sauvages, ils sont rarement malades parce qu'ils suivent leur instinct. Quelques expéditions chez les peuples naturels, m'ont permis de constater que, leur vie libre, sans contrainte, très proche de la nature leur permet également d'ignorer la maladie. Ils n'ont pas encore appris à se "dénaturer" comme nous l'avons fait en Occident.
Cette somme d'informations, j'ai voulu la partager avec le public, en créant les Editions Vivez Soleil. Notre but est de renseigner nos contemporains sur la santé, en leur communiquant des informations, dénuées de tout sectarisme, présentées dans un langage facile à lire, agréable et amusant, sans prôner une école plutôt qu'une autre, mais en soulignant la valeur de toutes les écoles.
Ainsi, nous avons publié un Guide des Régimes, qui montre que la plupart des régimes alimentaires sont bons à condition d'en changer souvent, mais qu'ils sont toxiques quand ils deviennent habitude et routine.

Une vision holistique

L'étude des médecines anciennes traditionnelles, que ce soit celle des Incas, des Chinois, des Aztèques ou celle des peuples dits primitifs, nous a démontré que la santé n'est pas le fruit du hasard, mais qu'elle dépend du mode de vie.
L'apprentissage de la santé doit donc tenir compte de la dynamique fondamentale de l'être humain qui est d'avoir quatre corps, et non pas un seul comme on le croit trop souvent en Occident. Nous avons un corps physique certes, mais aussi un corps émotionnel, un corps mental, un corps spirituel.
Cette notion pluridimensionnelle de l'être humain permet de l'intégrer dans une vision dite holistique, ­ c'est-à-dire qui s'occupe de l'être dans son entier, ­ des éléments qui autrement s'opposent.
La majorité de gens opposent l'esprit à la matière, leur vie physique à leur vie spirituelle. Ce sont ces conflits qui les rendent malades. Pour illustrer ce fait, j'utiliserai une image, celle du cheval qui galope.
Quand un cheval galope il a quatre pattes qui fonctionnent en parfaite harmonie. Eh bien la santé, c'est galoper avec nos quatre "corps" en harmonie.
Quand l'énergie circule d'une manière équilibrée dans nos quatre corps, nous sommes en bonne santé. Mais lorsqu'il y a un blocage d'énergie, s'il y a trop d'énergie dans une patte et pas assez dans une autre, nous entrons en déséquilibre.

 
Le syndrome de la "patte avant-gauche"

Cette image m'a toujours guidé parce que je rencontre souvent des gens prisonniers de ce que j'appelle le syndrome de "la patte avant-gauche", qui ne s'occupent que de leur corps physique, mais ignorent leur corps spirituel ou leur corps mental. Inversément, il y a des gens qui méditent toute la journée, qui sont plongés dans une vie spirituelle intense, mais ne s'occupent ni de ce qu'ils mangent ni de la santé de leur corps physique.
Et l'on comprend mieux pourquoi des gens vous disent qu'ils ont tout essayé sans succès : ils ont fait un régime, se sont soignés à l'homéopathie, ont subi l'acupuncture, ils ont fait de la méditation, et malgré cela ils se sentent toujours aussi malades et mal dans leur peau.
La véritable raison c'est qu'ils ont fait toutes ces choses les unes après les autres, neutralisant en quelque sorte les effets bénéfiques de chaque cure successive.
J'ai constaté que la synergie des moyens complémentaires sur tous les plans, donne des résultats tout à fait magiques.
Le corps humain a une tendance à se régénérer naturellement. La maladie n'est pas notre ennemie, elle représente l'effort que fait notre corps pour retrouver son équilibre. Ce qu'il faut donc, suivant en cela la sagesse des médecines anciennes, c'est aider le corps à se guérir ­ il fait ça très bien lui même, -­ plutôt que de croire à tout prix que nous sommes plus intelligents que lui et de le bombarder de produits chimiques et de médicaments de toutes sortes, ou d'user de toutes sortes d'éléments d'intervention qui l'empêchent de faire son travail.
On sait maintenant, avec tous les travaux de la recherche moderne, qu'une tumeur, par exemple, n'est que l'expression d'un conflit émotionnel. Enlever la tumeur en croyant qu'on a enlevé un cancer est aussi ridicule que d'enlever l'ampoule rouge qui s'allume au tableau de bord d'une voiture, et de croire qu'on a réparé le moteur.
Cette vision holistique va connaître de plus en plus de succès dans les années qui viennent, parce que loin d'exclure la médecine classique, elle l'intègre dans un ensemble plus large. Il ne s'agit pas de refuser les hôpitaux, les transfusions, la chirurgie, mais d'intégrer la médecine technologique dans une approche qui englobe l'aspect, émotionnel, mental et spirituel de l'individu aussi bien que son aspect physique.
Cette démarche passionnante donne d'excellents résultats. Elle redonne le pouvoir à l'individu.

 
Le voyage intérieur

J'ai beaucoup étudié les médecines anciennes, mais plus particulièrement le chamanisme, cette médecine des peuples qui n'ont pas de livres. Quand il a besoin d'un renseignement, le chamane, plutôt que de consulter un ordinateur ou d'ouvrir un dictionnaire, va à l'intérieur de lui-même, et demande à ses ancêtres ce qu'il doit faire.
A l'aide d'un simple tambour, et en fermant les yeux, on apprend à aller en soi, et on accède à un fonds de culture extraordinaire, sans avoir à passer par le crible de notre cerveau gauche.
Il y a au fond de nous-même un trésor extraordinaire d'informations que nous pouvons utiliser gratuitement. Quand on veut savoir à quoi sert une plante, par exemple, plutôt que de lire un livre de botanique, eh bien on va le demander directement à la plante !
Au cours du "voyage intérieur" chacun peut parler avec une plante, avec un arbre ou un animal. Cette vision chamanique nous ouvre la conscience de ce que, en tant qu'être humain nous ne sommes pas seulement un corps de matière, mais que nous existons aussi en tant qu'être spirituel.
Outre notre corps physique, nous possédons ce que nous appelons une "âme", le "moi supérieur", un "maître intérieur", etc., qu'importent les mots. Ce qui compte c'est que cette partie spirituelle soit accessible par le voyage intérieur et par l'ouverture du cerveau droit.
Quand nous sommes dans le cerveau gauche, où l'intellect, la "raison" de Descartes règnent en maîtres, nous côtoyons aussi les problèmes qui vont de pair, à savoir le stress et la pollution.
Mais quand nous passons dans le cerveau droit, nous entrons en communication intuitive avec notre "moi supérieur", et nous en recevons en retour une information extraordinaire.

Je m'initie au channeling

Il y a vingt ans, j'eus l'occasion de me rendre à l'Institut Monrœ, en Virginie (USA.) où Robert Monrœ qui a découvert le "voyage hors du corps", enseignait la "relaxation profonde" et l'exploration des "états altérés de conscience".
A l'époque, je me sentais très nerveux. Négligeant mon corps physique, vivant en intellectuel pur j'avais besoin d'apprendre à me détendre et à dormir. En fait ma motivation n'allait pas plus loin que ça, à l'époque, mais tout d'un coup j'ai découvert bien davantage, en particulier ceci : quand le corps dort mais que l'esprit reste éveillé, on comprend soudain qu'il y a autre chose dans l'univers que le monde matériel.
C'est là que j'ai commencé à avoir des contacts avec mes "guides" spirituels, et à faire ce qu'on appelle aujourd'hui du "channeling", c'est-à-dire entrer en communication avec des êtres qui vivent non pas sur notre plan matériel, mais dans des mondes de lumière.
Cette découverte m'a à la fois bouleversé et déconcerté. Bouleversé par les fulgurantes intuitions me venant de ces guides spirituels, mais déconcerté car je mis pas mal d'années à assimiler le phénomène, à m'y intégrer.
Au début, mon esprit rationnel rejetait ces phénomènes. Mais comme je les vivais, dans mon esprit et dans ma chair, il fallait bien que je fasse avec. Du coup j'ai passé pas mal de temps à m'informer auprès de différentes écoles, à interroger des médiums, des "channels".
Je me suis rendu dans des pays où les techniques de communication spirituelle sont très développés, comme le Brésil par exemple, où quinze millions de personnes croient à la transcommunication spirituelle.
Le Spiritisme a fleuri au Brésil alors qu'il disparaissait en France où il était né, tué par le rationalisme moderne. Ces passionnantes recherches m'ont montré qu'il n'était pas nécessaire d'opposer la raison et l'intuition, que l'on pouvait avancer dans l'étude des phénomènes spirituels sans nécessairement trahir son intellect.
Je sais qu'il est bon de rester sceptique, c'est le rôle de notre cerveau gauche d'analyser, d'évaluer, de réfuter. Il est bon d'analyser rationnellement les choses, mais il ne faut pas que ce cerveau gauche tue le cerveau droit, siège de notre intuition.
Les messages que j'ai reçus au cours de cette quête spirituelle, disent à peu près tous la même chose. Ils se reconnaissent à ce qu'ils "ne jugent pas", ne critiquent pas, ne condamnent pas, ils encouragent, ils donnent des moyens pour vivre mieux.
Ces messages nous rappellent qu'en tant qu'êtres humains nous n'avons pas à avoir peur de la mort, puisqu'elle n'est que la mort du corps physique, et que nous continuons à vivre avec nos trois autres corps, que nous ne sommes pas sur Terre pour souffrir, mais pour évoluer dans la joie et la gaieté.
Fort de toutes ces informations sur la santé de nos quatre corps, j'ai cherché à faire connaître aux autres ces techniques de santé que j'appelais tout à l'heure des "techniques canne à pêche". Au sein de l'association "Soleil" nous voulons rendre les hommes indépendants. Nous ne leur disons pas : voici la nouvelle vérité, la nouvelle religion, dont je suis le grand gourou.
Nous ne leur dictons pas ce qu'ils doivent faire, mais nous leur disons, le grand gourou c'est vous ! Vous avez en vous, par votre intuition, accès à des connaissances qui viennent de vos guides spirituels, de votre "moi supérieur".
Si vous écoutez cette voix et si vous changez vos habitudes, vous serez en bonne santé et connaîtrez le bonheur, destin normal de tout être humain.

Vivre autrement

Tôt ou tard tout homme est appelé à s'éveiller et à découvrir que la souffrance ne vient que de notre ignorance. Nous avons oublié que nous pouvons vivre autrement et qu'il est possible de réapprendre à vivre au naturel, de bien traiter son corps, de laisser libre cours à ses émotions sans taper sur quelqu'un.
Bien de personnes refusant que leur colère débouche sur la violence, la refoulent à l'intérieur. Cette colère refoulée les rend malades. De grosses colères trop longtemps refoulées peuvent provoquer des maladies graves.
Il faut apprendre à faire sortir nos colères en chantant et en dansant. Nous devons extérioriser nos émotions d'une manière non relationnelle, c'est-à-dire non plus en tapant sur nos enfants, sur notre femme, en invectivant nos proches, mais en frappant du poing sur un coussin.
Nous pouvons "décharger" nos émotions, expérimenter notre vraie nature qui est faite de joie et de bonheur. La souffrance, la dépression, la maladie physique ne sont finalement que le résultat des mauvaises habitudes dans lesquelles nous nous sommes fourvoyés.
Je vois se dessiner sur toute la planète un mouvement très intéressant. De plus en plus de gens se disent : "ne pourrions-nous pas vivre autrement ?" Ils essaient de le faire et ça marche !
Au lieu d'opposer nos sous-personnalités, de laisser nos différents "moi" intérieurs se livrer une véritable guerre civile, au lieu de brimer notre entourage, de laisser notre intellect devenir juge ou tyran, nous devons créer des espaces de paix où toutes les parties nous-même pourront s'épanouir !
Nous obtenons cela, soit par des techniques ludiques, où l'on s'amuse à danser, à crier, à pleurer, à se défouler physiquement, soit par des techniques de "voyage intérieur", où nous nous réconcilions avec les parties de nous-même que nous avons délaissées.
Pour moi, ce que l'on appelle le Nouvel Age, est l'accès à une conscience supérieure où les hommes deviennent indépendants. Au lieu de chercher des choses à l'extérieur, d'attendre que les autres changent pour que je sois heureux, je vais chercher mes solutions en moi, sachant que mon bonheur dépend de moi et de moi seul. Apprenons à trouver en nous-même les solutions à nos problèmes et nous serons libres, heureux et en bonne santé.
Ce qui est extraordinaire c'est de voir à quel point cette technique holistique qui s'exerce sur nos quatre corps à la fois, donne des résultats spectaculaires. Même dans des maladies graves comme le cancer ou le sida, lorsqu'un malade a assimilé et mis en pratique ce que je viens de vous dire, il peut voir son corps se régénérer à une vitesse absolument stupéfiante.
Dès que notre corps cesse d'être empoisonné par des pensées négatives, des émotions bloquées, des frustrations et des aliments toxiques, il se remet automatiquement d'aplomb.
Notre message est simple : sortez de la théorie, sortez du débat qui consiste à dire : "j'y crois, j'y crois pas", expérimentez toutes choses par vous-même.

L'expérience N.D.E.

A ceux qui me disent : "je ne crois pas à la vie après la mort", je réponds : "écoutez, cela ne sert à rien d'en parler, je vais prendre un tambour, je vais vous faire faire un voyage intérieur, et vous allez faire vous-même l'expérience d'une NDE. (NDE : Near Death Experiment ou Expérience de mort imminente.) Vous allez rencontrer votre "guide".
Lorsque vous faites quelque chose par vous-même, ce n'est plus un débat théorique, c'est une expérience personnelle. Et là, si ça marche, plus de discussion ou de doute possible.
Les civilisation antiques pratiquaient déjà toutes ces techniques à travers leurs "Mystères".
En Grèce par exemple, la population entière participait aux Mystères d'Eleusis. Le but profond de ces fêtes initiatiques, était de permettre à chacun de voir ce qui se passait de l'autre côté du rideau de la mort. Ceux qui ont fait une telle expérience savent que l'être humain ne meurt pas. Puisqu'ils ont "vu" par eux-mêmes, ils n'ont plus peur de mourir.
Nous assistons aujourd'hui à un réveil fantastique où des millions d'hommes prennent conscience de leur nature spirituelle.

Le truc des "marionnettes"

Un truc que je développe souvent au cours de mes stages, c'est l'exercice des "marionnettes". Il est tout simple : dès que vous faites ce petit geste des deux mains que l'on agite simultanément à toute vitesse pour faire sourire bébé dans son berceau, eh bien ce simple geste a pour effet d'harmoniser nos deux hémisphères cérébraux.
Si vous avez à résoudre un problème grave : une fin de mois difficile, des impôts à payer, une maladie qui vous ronge ou un fils qui se drogue, eh bien ! eh bien agitez vos deux mains, faites "les marionnettes", vous vous mettez infailliblement à sourire et le stress s'en va.
Cela peut paraître naïf, enfantin, mais sachez que le stress est toujours causé par un excès d'activité du cerveau gauche, le mental. On pense à son problème! Et plus on y pense, plus le problème s'impose, grandit, obsède. C'est dans notre cerveau droit que résident les neurones qui gouvernent et régulent notre sens de l'humour, et si je regarde la plus catastrophique des situations avec de l'humour, le drame cesse. La tragédie devient une comédie.
Il y a vingt-cinq ans, jeune médecin, j'avais tout au plus un après-midi de bon par semaine. Le reste du temps je vivais en état de stress permanent. Je me réveillais le lundi matin en me disant : vivement samedi, je pourrai m'offrir une petite sieste, faire l'amour, et prendre un vrai repas ! Je luttais en permanence contre la fatigue, j'étais tout le temps sous tension. Mais j'ai fini par découvrir que je pouvais inverser la proportion.
Aujourd'hui, s'il m'arrive d'être stressé, je ne le reste pas longtemps. Dès que trois pensées se mettent en opposition, que je commence à m'énerver, à me fâcher ou à tout critiquer, que je sens mon taux d'énergie en baisse, je sais quoi faire : je fais les "marionnettes", ou je m'isole pour exécuter quelques exercices de relaxation ou des grimaces devant une glace. Cela me rebranche sur le réseau ludique.

 
En cas de conflit

En cas de conflit avec des gens sérieux, ou quand la moutarde vous monte au nez, quand une discussion tourne mal, agitez vos mains, faites des grimaces, éclatez de rire! On vous prendra peut-être pour un fou, mais je vous jure que cela détendra l'atmosphère !
La nécessité de vivre en s'amusant, m'a constamment amené à faire des choses nouvelles. Parfois on me dit : Schaller, vous faites vraiment beaucoup de choses, vous êtes médecin, vous animez des séminaires, vous écrivez des livres, vous donnez des spectacles et des conférences, est-ce que vous n'êtes pas simplement un petit sauteur touche-à-tout ?
Eh bien j'avoue, si je fais trop souvent la même chose, je m'ennuie. C'est la raison pour laquelle j'ai toujours exploré des voies nouvelles. Quand on entreprend quelque chose de nouveau, on est enthousiaste et ça marche. Ainsi, lorsque j'eus appris l'acupuncture, j'étais passionné et j'obtenais de très bons résultats. Mais dès que cela devint une simple routine, les résultats devinrent moins bons. Il ne faut jamais sombrer dans la monotonie. La gaieté, l'enthousiasme, la mobilité et le changement sont une des clés de notre vitalité.

 
Le meilleur régime

Etre en bonne santé ne veut pas dire se priver, ne plus manger que des salades biologiques dans la tristesse, mais cela exige de constamment changer ses habitudes. A certains moments il faut savourer les plaisirs de la vie, aller au restaurant, faire de bonnes petites bouffes entre amis; à d'autres, il faut se ménager des périodes de retraite pour se régénérer par une ascèse. On ne renonce pas définitivement à ce que l'on aime, mais on se donne le plaisir de découvrir des choses nouvelles, afin de ne jamais s'enfermer dans des habitudes.
Si je vous dis aujourd'hui : "mangez quinze grammes de protéines par jour et vous serez toujours en bonne santé, c'est une information qui, dans trois ans, ne passera plus la rampe, parce que les modes changent. Mais si je vous dis que l'être humain ne doit pas manger trop de viande, qu'il vaut mieux manger beaucoup de légumes et peu de viande, j'affirme une vérité universelle. Il existe des normes alimentaires pouvant mettre toutes les écoles d'accord, et c'est ce que nous avons voulu démontrer. Nous voulons ignorer les querelles de clocher, ainsi que les éminents praticiens qui se battent sur des grammes de ceci ou de cela. Nous nous moquons de ces spécialistes qui s'excommunient allègrement entre eux au sujet de bananes de haricots, d'ananas, ou qui vous interdisent le spagetti ou la pomme-de-terre...
Quand on se place sur le terrain de la mobilité, on peut ne plus rien interdire. Vous aimez les glaces à la vanille, pas de problème, mais vous savez que trop de glaces à la vanille ce n'est pas bon, alors sachez maintenir un équilibre. La santé, le bien être, c'est la recherche d'un chemin individuel. Le drame de notre société est qu'on a cru que la santé était un phénomène de masse. On a vacciné tout le monde, on administre des médicaments lourds à tous, sans discernement.
C'est une des grandes erreurs de notre temps de vouloir soigner la maladie sans tenir compte du malade.
Quelque part, à l'intérieur de lui-même, l'être humain possède le "programme" qui lui permet de s'autoréguler. Comme l'animal sauvage dont l'instinct très sûr le guide en toutes circonstances, nous avons une intuition qui nous relie à notre programme individuel. Le secret d'une vie heureuse, c'est d'arrêter d'obéir aux autres et d'apprendre à s'obéir à soi-même.

Le langage et les mots

Le problème du langage est passionnant. Certains mots ont fait des dégâts considérable. Un exemple. On a longtemps dit que la viande c'étaient des protéines "complètes" alors que l'on considérait les protéines végétales comme des protéines "incomplètes". On en a déduit que manger de la viande c'était mieux que de consommer des végétaux. Eh bien, c'était faux. Il a suffi d'un mot pour égarer des générations sur une mauvaise voie.
Nous possédons en nous un langage de communication intuitive avec la nature qui privilégie notre expérience intérieure aux mots. Pour définir cette partie spirituelle, j'utilise le terme "moi supérieur", d'autres préfèrent "âme" ou "être de lumière", ou encore "maître intérieur".
Ce sont des mots différents, parce que chaque école veut avoir son propre langage, ses propres définitions. Ce qui compte, ce n'est pas le débat théorique, mais l'expérience. Quand j'invite mes patients à effectuer une "expérience intérieure" pour rencontrer leur "moi supérieur", eh bien ils le rencontrent. Qu'importe comment ils le voient : que ce soit un être brillant, ou une forme éthérée, que ce soit Jésus ou Bouddha, cela n'a pas d'importance... L'essentiel c'est la rencontre, l'illumination.

Les guides spirituels

Quand nous explorons le monde qui est en nous, nous découvrons inévitablement un jour ou l'autre que nous ne sommes pas seuls, que des êtres de l'au-delà nous soutiennent dans notre évolution. Ce sont nos "guides spirituels".
En fait, nous sommes entourés de puissances de sagesse et d'amour qui nous aident à franchir les obstacles et à nous maintenir sur le chemin. Le "channeling" consiste précisément à nous ouvrir, à nous mettre à l'écoute de ces êtres, de ces informations, qu'importent le système de culture dans lequel nous vivons ou du vocabulaire dont nous usons.
Pour notre cerveau gauche, un mot c'est un mot, parce qu'il est analytique, mais pour le cerveau droit, ce qui compte c'est l'image et c'est l'expérience. On entre là dans une autre façon d'aborder le langage, où le langage n'est plus un sujet de dispute, où l'on ne se bat plus sur des mots, mais où le langage est porteur d'expériences.
Si, par exemple, je dis : je ne vaux rien. Eh bien plutôt que de savoir si je vaux quelque chose ou pas, l'important c'est de voir l'effet de cette pensée sur mon corps. Et si cette pensée me déprime, eh bien mieux vaut la laisser tomber et choisir une autre pensée, par exemple : je suis un être de lumière, et si le fait de dire : je suis un être de lumière, me permet de me sentir bien, eh bien je vais adopter cette formule-là.
Si cette formule ne convient pas à mon voisin, il doit en changer. Ce qui compte c'est que ces mots, cette idée, ce concept ouvrent la porte à une expérience.
Et quand nous avons le bonheur de participer à une expérience intérieure de type mystique, que nous accédons à un nouveau plan de conscience, à l'extase, à l'illumination intérieure, à cette fantastique sensation de plénitude, d'unité avec la vie, le cosmos, que nous nous sentons être une partie de Dieu, qu'importent les mots que nous utilisons, les mots sont toujours trop petits pour décrire une expérience intérieure. Je le répète, ce qui compte c'est d'ouvrir l'accès à l'expérience.

 
Notre médecin intérieur

Dans toutes les techniques chamaniques, ce qui compte c'est le son du tambour. Que le tambour soit en peau d'élan, de renne, de buffle, qu'il ait deux signes rouges ou trois plumes vertes, qu'importe... A l'origine de toutes les religions et de toutes les philosophies, il y a des concepts très simples, à vocation universelle, des paroles très belles dans leur pureté.
La pollution intellectuelle est apparue lorsque des hommes ont confisqué les vérités essentielles à leur unique profit, pour que la majorité n'ait plus accès à l'information que par leur intermédiaire.
Le message fulgurant du christianisme originel que nous trouvons dans les écrits esséniens, offrait aux hommes le moyen d'être en bonne santé et de communiquer directement avec Dieu. Il est clair qu'à un moment donné les clercs n'ont plus voulu que ces écrits soient divulgués, parce qu'à travers le savoir transmis par ces écrits, la crainte de la mort disparaissait et le prêtre devenaient inutile puisque un prêtre existait au fond de chacun de nous.
Ainsi les Eglises et les systèmes de pouvoir se développèrent en créant à notre insu une monstrueuse machinerie légale, d'une complication telle que les gens simples n'ont plus accès aux informations qui leur permettraient d'être libres.
Voici un exemple assez frappant : un des médicaments les plus extraordinaires, connu depuis des millénaires, c'est notre urine ! Oui, je dis bien, notre urine. C'est un médicament ! Ne riez pas !
En Occident nous l'avons complètement oublié ! Pourquoi? Parce qu'on a voulu absolument nous faire croire que ce qui est bon, c'est ce qui est cher ! Les industriels de la pharmacie et les publicitaires nous serinent à longueur de journée que seuls les hormones ou les antibiotiques que l'on achète en pharmacie sont bons ! On nous a fait croire que notre urine était un déchet. Et nous achetons au prix fort des produits de synthèse, oubliant que le corps humain les fabrique gratuitement, et de bien meilleure qualité que tout ceux que les chimistes nous proposent. Nous accordons une immense confiance au pouvoir médical, oubliant que le meilleur médecin et le meilleur pharmacien du monde sont à l'intérieur de nous.

 
Sortons notre colère

Mais, le monde bouge, les idées essentielles font leur chemin, et il est fascinant de voir aujourd'hui le nombre de personnes qui ne s'en laissent plus compter et qui se remettent à l'écoute de leur médecin intérieur.
La colère est une des choses les plus réprimées dans notre société, parce que la plupart des gens ont peur que si je fais sortir ma colère je devienne violent...
Ce qu'il faut, c'est que la colère sorte de nous sans la violence. Voici un exercice très amusant que j'enseigne dans les entreprises : lorsque, au cours d'une réunion importante, la tension monte et que les participants s'affrontent. Plutôt que d'entrer dans le cercle vicieux des mots qui font mal, des invectives ou des coups, je suggère, d'appliquer le truc du "charabia". Lorsque vous sentez que vous allez éclater, insulter ou frapper votre adversaire dites-lui carrément ce que vous avez à lui dire, ou ce que vous aimeriez lui faire subir, mais dans un simulacre, en gesticulant et criant très fort :
"Apoutghoutshiwormaconstupiloupschitrapouthamerwhiths..." Au bout de trente secondes, vous êtes déchargés de votre tension colérique et tout le monde se met à rire. Vous avez sorti votre colère autrement que par les habituels excès de langage ou les gestes regrettables qui laissent toujours des traces.
Quand nous retrouvons notre "moi supérieur", que nous fusionnons avec lui, nous prenons conscience de tout ce que nous avions perdu jusque là. Nous revenons de là dans un état d'extase pareil à celui que décrivent les saints. La souffrance c'est d'être déconnectés de notre vraie nature, isolés de notre spiritualité.
Finalement c'est ce que disait Zarathoustra : "Le bonheur c'est très simple, c'est des actions heureuses, des émotions heureuses, des pensées heureuses", et ça, ça découle naturellement du fait que notre "moi supérieur" est un être heureux. Ce qui est extraordinaire, c'est de savoir qu'au fond tout le malheur, toute la souffrance ne sont que des créations de notre mental.

 
La volonté

Vous me demandez ce que je pense de la volonté ? Eh bien comme Émile Coué j'estime que la volonté est beaucoup moins efficace que l'imagination. La volonté correspond à un effort. Or pour la majorité d'entre nous, l'idée d'effort ne fait que renforcer le problème. Si je me dis : "je veux maigrir", je risque fort de prendre des kilos.
Pour réussir, il faut au contraire remplacer l'effort, la lutte de la volonté, par le plaisir et le jeu. Si faire ceci ou cela m'amuse, je le fais avec plaisir, dans la joie. Cette énergie ludique me permet en quelque sorte d'utiliser le courant de marée qui m'entraîne vers mon but. Cette énergie secrétée par le non effort, est beaucoup plus performante que l'énergie de l'effort.
Le bon M. Coué avait très bien compris que si je me répète : je vais de mieux en mieux, cela va effectivement beaucoup mieux qui si je dis: je vais faire un effort pour aller mieux !
Pour que l'homme s'épanouisse et se sente bien dans sa peau, il doit être constamment à la recherche des moyens nécessaires à remplacer la lutte et l'effort de volonté par le plaisir, l'amusement, la souplesse, la fluidité et le changement.
Un jour, j'ai reçu un coup de téléphone d'un certain Monsieur Kinou, profession : clown. Il avait longtemps travaillé chez Jean Richard. Terrassé par une embolie cérébrale, à demi invalide, incapable de remonter sur une scène, il passa plusieurs mois à se lamenter sur lui-même. Puis il s'est dit : "il faut que je m'en sorte", et il est tombé sur mon livre Rire c'est la santé.
Conquis, il l'a immédiatement mis en pratique. Chaque fois que quelqu'un l'énervait et qu'il avait envie de le tuer, il lui a "fait" les marionnettes. Au lieu de gémir sur son sort, il a décrété une mobilisation générale de son énergie vitale et de toutes ses facultés. Puis, au grand dam de ses proches, il a décidé de bouleverser ses habitudes. Ce fut une véritable révolution personnelle.
En quelques mois, Kinou recouvra la santé perdue, récupéra la formidable puissance de travail qui l'habitait avant son accident, et, après que nous eûmes fait connaissance, il me persuada de travailler ensemble.
Depuis, il nous arrive d'animer des séminaires, de donner des conférences, de partager avec autrui notre foi, notre enthousiasme et notre savoir, pour le bonheur de ceux qui nous écoutent.

 
Entretien avec Pierre Genève (Paris 1992)


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