LA SORCELLERIE
Théories et Définitions

Qu'est-ce que la Sorcellerie ?

Le Sorcier ou Mage noir, prétend obtenir instantanément ce qu'il désire par l'action conjuguée de sa pensée, de sa volonté et d'un rituel basé sur des correspondances symboliques imaginaires.
Par la foi et la prière,le prêtre demande à Dieu l'accomplissement des désirs de ses fidèles.
L'homme de science étudie et recherche patiemment, grâce aux méthodes objectives, des correspondances réelles qui se révèlent efficaces.

La Sorcellerie

Par définition, la sorcellerie englobe les pratiques magiques en vue d'exercer une action néfaste sur une personne, un animal, un lieu, un objet. Les moyens de cette action sont la suggestion, le sort, l'envoûtement, la possession. L'outil principal du sorcier, c'est la parole, le verbe. Le sorcier est un mage noir, il pratique la magie noire, celle qui agresse, qui envoûte, qui terrorise, qui mutile, qui tue.
Pour se dégager de cette agression, le plus souvent imaginaire, celui qui se croit ou se sent victime de ces agissements, a recours au curé, au désenvoûteur, bon mage, ou bien à un sorcier plus puissant que celui qui lui a jeté le sort.
En fait, la sorcellerie ne se limite pas à la pratique de la magie noire. Elle comporte aussi les notions de révolte contre la divinité officielle, de liberté, d'anarchie, de religion secrète.

La sorcellerie se divise en branches distinctes

La première fait appel à des forces primitives (que je qualifierais de "laïques" , ce que les Anglo-saxons appellent sorcery, où le sorcerer (sorcier) pratique la magie cérémonielle instrumentale - dagydes, voults, objets chargés, - utilisant en général des parties du corps de la victime cible (cheveux, ongles, salive, sang, sperme) ou des objets intimes lui appartenant (slip, mouchoir, protections menstruelles). L'effet de ces travaux occultes est l'envoûtement. Il peut aller de la simple "mise en demeure" à l'envoûtement de mort.

La seconde branche, (que je qualifierais de "religieuse" ) fait appel à la notion de witchcraft, où les witches (sorciers) appartiennent à une secte ou société secrète, à un ordre fermé, puissant et invisible, dont les adeptes forment une corporation, aux lois et aux structures hors normes quoique bien établies et hiérarchisées, qui ont fait pacte avec les démons et leur chef Satan Lucifer (le porteur de lumière).

La sorcellerie est souvent héréditaire

Là, on est souvent sorcier ou sorcière de naissance, (la sorcellerie est héréditaire), on appartient à un monde à part, "inversé" , totalement solidaire, très redoutable : celui des "puissances" . Cette sorcellerie s'oppose à l'ordre établi, à la religion dominante. Ses rites font appel à des méthodes dangereuses (transe, hypnose, drogues, poisons) qui peuvent provoquer chez l'adepte fragile, une sorte d'état second, que les théologiens appellent la "possession démoniaque", état au demeurant fort rare.

Les adeptes de cette forme de sorcellerie la considèrent comme la plus ancienne religion de la terre. Ils font remonter son origine à l'aube de l'humanité, bien avant l'invention de la roue ou de l'écriture. A l'époque où Satan s'était révolté contre Dieu, certains anges prirent le parti du Malin et furent déchus et boutés hors du paradis avec lui.

Peu représentée en France, sinon par des groupuscules plus ou moins folkloriques, qui pratiquent le satanisme sous la forme de cérémonies sexuelles de groupe, et quelques sectes à vocation secrète, cette sorcellerie (witchcraft) est bien enracinée dans le monde anglo-saxon où les coven (sabbats) réunissent de très nombreux fidèles.

La sorcellerie d'aujourd'hui

Les ethnologues, considèrent la sorcellerie européenne contemporaine comme un ultime avatar des croyances magiques populaires en voie d'extinction. Ils attribuent en général ces pratiques aux couches les plus crédules et arriérées de la population, imperméables à la sacro sainte causalité, rejetant leurs difficultés et leur malheurs répétés sur autrui, expliquant leur tenace malchance par la haine, la jalousie ou le désir de nuire d'un voisin qui leur aurait jeté un sort.

Or, malgré le développement de l'instruction et de la pensée scientifique dans nos pays civilisés, cette croyance dans le "pouvoir sorcier" et ses pratiques occultes reste très vif, non seulement chez les pauvres ou les marginaux, mais également dans les classes moyennes et la jeunesse instruite. La notion de sorcellerie paraît ancrée dans ce que Jung appelle notre "inconscient collectif" . Avec la crise économique et spirituelle qui sévit actuellement, elle aurait même tendance à gagner du terrain.

La croyance dans la réalité de la sorcellerie permet à la victime de rejeter la faute de tous les malheurs qui lui arrivent sur un bouc émissaire, le voisin jaloux, le jeteur de sort, le sorcier.

L'accumulation de malchance, les malheurs domestiques à répétition, les maladies imprévues, les pannes ou les accidents d'automobile en série, le chômage, le manque d'argent, la mort subite de proches ou d'un animal familier, ne sont alors plus considérés comme le fruit du simple hasard, d'une malchance passagère, du manque d'hygiène, de l'imprudence, de l'imprévoyance, de la négligence, de la paresse, d'une vie décousue voire de l'alcoolisme ou de la drogue, mais sont attribués à l'action malveillante d'individus ayant le pouvoir de nuire à autrui : les sorciers.

Jusqu'au dernier Concile, les personnes qui se sentaient envoûtées avaient recours à leur curé qui, par sa patiente écoute, sa connaissance des âmes de ses fidèles, les guérissait de leurs phantasmes en réanimant leur foi par des prières, des processions et des bénédictions. Une neuvaine suffisait le plus souvent à lever le sort et à chasser les petits démons. Si l'envoûtement persistait, le prêtre allait faire le tour de leurs champs, des étables et de leur maison le goupillon à la main, administrant au besoin le petit exorcisme et confiant à la maîtresse de maison, avant de repartir, un flacon d'eau et de sel bénits : dans 90 % des cas, tout rentrait dans l'ordre. En cas de possession démoniaque, c'était plus sérieux. Mais les véritables cas de possession sont extrêmement rares. Un ou deux cas par an pour toute la France. Le curé faisait alors appel à l'exorciste nommé par l'évêque. Voilà le schéma le plus courant.

L'envoûtement n'est plus pris au sérieux par l'Église

L'Église post-conciliaire ne prend plus en charge les personnes qui souffrent dans leur âme et leur corps, qui se croient persécutées ou envoûtées. Elle les renvoie à la médecine, au psychiatre, qui n'ont d'autre réponse à leur donner que des poisons chimiques*.

Aujourd'hui où les églises se vident, où le prêtre à l'ancienne se fait rare, où le curé moderne ne croit plus au diable ni aux démons, - c'est à peine s'il accepte l'existence de Dieu, - les personnes à la dérive ne savent plus à quel saint se vouer. Le curé, devenu rationaliste, refuse de considérer leur mal comme étant de son ressort. Or, en présence d'un envoûtement véritable ou imaginaire, la médecine officielle est totalement impuissante. Une personne envoûtée n'est ni folle ni hystérique. Sa souffrance est réelle. Elle est désemparée, elle a perdu ses "marques" , ses références. Les envoûtés que nous avons rencontrés nous le disent : «Il faut avoir été "pris" pour comprendre. Celui qui n'a jamais été envoûté ne peut pas savoir !

Alors, ces êtres paumés n'ont d'autre ressource que de consulter des voyants, des désenvoûteurs, des sorciers, que le bouche à oreille ou les médias prétendent efficaces, et qui ne sont souvent que des charlatans ou des pompes à fric.

Jadis ces croyances étaient tenues secrètes. Elles circulaient de bouche à oreille. On en parlait aux veillées. Aujourd'hui elles sont véhiculées avec complaisance par les médias. Il n'est de semaine sans qu'une chaîne de télévison, un mensuel ou un hebdo de diffusion nationale, une radio très écoutée, ne fasse l'apologie d'un charlatan ou ne relate des faits occultes extraordinaires, renforçant la crédulité des esprits les moins armés.

* Il existe encore en France de très bons exorcistes au sein de l'église catholique. Mais ils sont rares. Spiritisme et Nouvel-Age

L'explosion des découvertes scientifiques et la percée des technologies, au cours des deux derniers siècles, laissait présumer l'éradication de la pensée magique au profit exclusif de la pensée scientifique. Nos pères voyaient l'âge d'or de l'humanité devant eux. Or, l'impuissance de la science à expliquer le monde dans sa totalité, la pollution catastrophique engendrée par un développement industriel anarchique au détriment de l'homme et de la nature, ont inversé notre foi profonde dans le progrès et redonné leurs lettres de noblesse à la Tradition, à la vie sauvage, à la pensée religieuse ou magique.

Le Spiritisme, doctrine basée sur la croyance que l'homme peut communiquer avec les esprits des défunts et les entités incorporelles (les guides), et son prolongement moderne, le Nouvel-Age, religion privée, syncrétique, qui se veut "scientifique", basée sur une vie spirituelle libérée des dogmes des Églises, sorte d'écologie mentale libertaire, avec ses rites et ses croyances empruntés à la Tradition, au chamanisme, aux sagesses orientales ou primitives, tels le voyage astral, les sorties hors du corps, la réincarnation, ont bouleversé le système de croyance de nos contemporains.

La nouveauté dans le domaine de la Magie opératoire et de la Sorcellerie, c'est qu'elles sont sorties de leurs "réserves" africaines ou paysannes, pour se répandre dans les villes et leurs banlieuses, gagnant des populations paumées, ayant perdu leurs racines et leur foi ancestrale. Déçus par la désacralisation de l'image du prêtre, la négation du "merveilleux", l'abandon des pompes et des rites traditionnels, ces déracinés ont peu à peu déserté les églises et les prêches sans conviction, pour se réfugier au sein d'associations spirituelles, de sectes, où des gourous charismatiques, beaux parleurs et chaleureux, les prennent en charge, corps et âmes... et portefeuille.

Dans nos campagnes, le curé post-conciliaire n'accepte plus de rarement de venir bénir une maison, un champ, une étable ou une nouvelle voiture, d'exorciser un malade qui se croit envoûté, de procurer à ses ouailles du sel bénit. Tout juste s'il croit encore un peu à Dieu, aux vertus des prières et de l'eau bénite (en tant que placebo spirituel).

Alors le mage moderne, à la fois médium et sorcier prend la relève. Il apparaît comme le recours. Il est l'homme fort, riche, invincible : l'homme de pouvoir. Celui qui a réussi et à qui tout réussit. Il fait de la publicité, parade à visage découvert sur le petit écran, roule en Mercédès, BMW ou Rolls, parle d'égal à égal avec le médecin, le chercheur, l'ingénieur, le professeur et l'évêque. Le curé était au service de Dieu, il ne prenait rien pour ses "travaux", le sorcier, lui, prend très cher. Or tout le monde croit aujourd'hui que seul ce qui est cher est efficace.

Dans l'imaginaire d'une bonne partie de la population, le savoir sur les sorts peut attirer la chance, procurer de l'argent sans travailler, semer la zizanie et la terreur, donner le pouvoir de vie ou de mort : réalités autrement fascinantes que la laborieuse acquisition d'une culture et d'un savoir scientifique.

Aujourd'hui comme hier, la sorcellerie est l'explication irrationnelle de faits et de phénomènes rationnels. «En sorcellerie l'acte c'est le verbe. La sorcellerie, c'est de la parole qui est pouvoir et non savoir ou information. » (Jeanne Favret-Saada). La sorcellerie c'est la guerre des mots contre la réalité des faits, le conflit entre le verbe et les idées, l'affrontement entre la crédulité et l'intelligence, la lutte éternellement indécise entre le savoir et la connaissance.

Magie et Sorcellerie

Fille de l'Imaginaire et de la Magie, la Sorcellerie personnifie la nuit, les forces obscures, les pulsions mauvaises, les miasmes de notre inconscient.La Sorcellerie aime l'obscurité, la brume, elle est lunaire.Ni science, ni religion, elle est à la fois mythe, rite et pratique opératoire. La Sorcellerie est une force illusoire mais qui agit. Par la prière la religion donne l'espérance ; par l'invocation et le pacte la Sorcellerie espère forcer la chance.

La sorcellerie est un phénomène universel. Sous des formes très diverses, on la retrouve partout, depuis les sociétés africaines les plus primitives aux nations les plus avancées. Pourtant le concept même de «sorcellerie» est très mal connu, peu étudié, et plein de contresens.

La confusion commence avec l'usage des mots : les termes de mage, magicien, magiste, magie, et de sorcellerie, sorcier, sorcière sont souvent mal employés.

Essayons d'y voir clair

La magie est une quête spirituelle, une initiation aux grands mystères de la création, une recherche de l'explication du monde. Elle étudie les forces inconnues, cosmiques, surnaturelles. La magie est pratiquée par des hommes savants qui prétendent disposer de certains pouvoirs. La magie n'implique rien de diabolique, bien au contraire, elle serait d'essence divine.

Si le mage est un maître initié aux grands mystères, le sorcier par contre est «un petit apprenti ne maîtrisant que de petits mystères». L'un connaît les lois et les formules, l'autre est un simple vulgarisateur qui risque, par sa méconnaissance, de déchaîner des forces qu'il ne maîtrise pas.*

* Voir Jean Palou : La Sorcellerie.Que Sais-je ? PUF (1957) et Guy Bechtel : Sorcellerie et PossessionEditions Culture, Arts, Loisirs (1972).

Enfin, si le véritable mage prend appui sur Dieu, le sorcier est lié au Diable. Au XVIe siècle, le célèbre démonologue Jean Bodin donnait la définition la plus claire et le plus simple : «Sorcier est celui qui, par moyens diaboliques, sciemment s'efforce de parvenir à quelque chose.»

Guy Bechtel remarque que le mot «sciemment» est essentiel car il permet de distinguer les cas de sorcellerie des cas de possession. La sorcière fait librement allégeance au Diable. En échange de pouvoirs sur-naturels elle lègue son âme à Satan par un pacte. «Son acte de subordination relève de son libre arbitre ; il est fait «sciemment».

Précisons enfin qu'un magicien n'est ni un mage ni un sorcier, c'est un illusionniste, un prestidigitateur, un artiste qui épate, éblouit par des trucs, des "tours de magie" , et que le terme de "magiste" beaucoup utilisé aujourd'hui, définit le praticien moderne de la magie cérémonielle ou opératoire qui prétend, selon le cas faire appel à des entités soit divines, soit diaboliques ou à l'esprit des défunts.

La Magie et son double la Sorcellerie

La Magie et son double la Sorcellerie existent depuis toujours et subsisteront jusqu'à la fin des temps.

A Altamira, Lascaux et au coeur des Calanques du Var, nos ancêtres des cavernes nous ont légué, en guise de témoignage sur leurs croyances, de véritables grottes-cathédrales. Avec l'aide du démon les sorciers de Pharaon transformaient des bâtons en serpents. Moïse joua les sourciers et les thaumaturges avec la complicité active de Yahvé. La pythonisse d'Endor fit apparaître le spectre de Samuel (ou du diable métamorphosé en Samuel) à Saül.

Tournant sept fois autour de la ville assiégée, les Hébreux aux sons magiques de leurs trompettes firent tomber les murailles de Jéricho.
En Grèce, les dieux de l'Olympe, s'immiscent quotidiennement dans la vie des hommes par des procédés magiques.

Chacune à sa manière, Hécate, Lilith, Médée, Circé ensorcellent les hommes sur lesquels elles ont jeté leur dévolu.
Lors de leurs sorties nocturnes, les sorcières prétendaient chevaucher Diane, un bouc ou un balai en guise de monture.
Dieu des sorciers, Saturne, était considéré comme le Grand Maléfique.

Les Druides commandaient au temps, à la foudre, et maîtrisaient les forces de la nature.
Jésus, fils de Dieu, grand faiseur de miracles, fut tenté par le démon.
Saint-Jacques le Majeur retourna contre Hémogène le Magicien les démons qu'il prétendait commander.
Saint-Antoine et saint Benoît chassaient les démons par leurs exorcismes.
Merlin l'enchanteur, le fée Viviane, savaient charmer et ensorceler les humains à leur guise.

De nos jours, les prêtres défroqués, les imams dévoyés, les marabouts-escrocs et autres mages noirs ont pris la relève de Nicolas Flamel, de La Voisin, de Cagliostro, du Comte de Saint-Germain ou d'Aleister Crowley le sulfureux sorcier-espion. Chaque âge a les sorciers qu'il mérite.

SORCELLERIE ET MAGIE

La Magie est le royaume de l'imaginaire, le royaume du verbe, des mots, par opposition à la réalité matérielle qui demeure le royaume des faits. Sa langue est universelle et me semble aussi éternelle que la crédulité des foules. Fille de l'Imaginaire et de la Magie, la Sorcellerie personnifie la nuit, les forces obscures, les pulsions mauvaises, les miasmes de notre inconscient. La Sorcellerie aime l'obscurité, la brume, elle est lunaire. Ni vraiment sciences, ni tout à fait religions, la Magie et la Sorcellerie apparaissent comme des dérives de l'ésotérisme.

La Magie est à la fois mythe, rite, savoir et pratique opératoire. La Magie blanche ou théurgie, prétend agir pour le Bien en faisant appel à des forces surnaturelles. La Sorcellerie ou magie noire (goétie) fait appel aux puissances malfaisantes. Pour un être raisonnable, ces forces invoquées semblent totalement illusoires, pourtant elle agissent.

Par la prière la religion donne l'espérance ; par l'invocation et le pacte avec les esprits, les entités démoniaques ou le Diable, la sorcellerie veut "forcer" le destin, imposer le succès.

«On serait presque tenté d'écrire que la Magie est une forme secrète et brutale de la religion.» Ce qui pourtant la différencie, c'est qu'elle prétend contraindre les forces spirituelles auxquelles elle s'adresse, tandis que les religions espèrent seulement les convaincre. A la prière persuasive, la Magie substitue la contrainte mécanique. A ce titre elle constitue un rite d'exorcisme; rite qui forme partie intégrante des pratiques religieuses. Le Mage est un initié, il "reçoit" son pouvoir.

Envoûtement et désenvoûtement

L'envoûtement consiste à agir à distance sur une personne (ou un animal), par l'intermédiaire de sa représentation symbolique : photo récente, mais plus généralement effigie de cire de glaise ou de bois.

Le sorcier truffe sa figurine de rognures d'ongles, de sang menstruel ou de sperme et agit sur elle avec des aiguilles. Le désenvoûtement vise à neutraliser le maléfice et à protéger la victime en renvoyant le mauvais sort à l'envoyeur. Tout cela se passe évidemment au niveau du psychisme des personnes concernées, mais la réalité du phénomène est incontestable.

Le transfert

Les Églises considèrent que le désenvoûtement est du ressort de la psychiatrie et non plus des prêtres. Les exorcistes "laïcs" profitent de cet espace vacant pour occuper le terrain. Ils disposent à cet effet d'innombrables modes opératoires, rituels magiques, recettes secrètes visant à délivrer leurs clients de leurs maladies, de leurs maux, de leur infortune.

L'une des pratiques les plus courantes et les plus spectaculaires consiste pour un sorcier à lier rituellement un "malade" à une plante, à un arbre (notamment un chêne ou un sapin vigoureux) et à leur transférer le mal. Il existe dans nos forêts des arbres réputés "prendre la maladie".

Le retour d'affection

Cette industrie florissante draine aujourd'hui des sommes considérables vers la poche des escrocs qui la pratiquent ouvertement et sans scrupules (on parle de centaines de millions d'euros). Le désarroi entraîné par la trahison et l'abandon d'un conjoint conduit souvent une personne délaissée vers l'officine d'une sorcière ou d'un marabout afin qu'ils ramènent le fugueur au bercail grâce à une opération magique. L'opération inverse consiste à "forcer" une personne à vous aimer !

Satanisme

Apparaît aussi, ici et là, un autre phénomène inquiétant. Des personnes souvent très jeunes se proclamant satanistes, se livrant à des rituels dangereux tant pour leur esprit que pour leur intégrité physique.

Les "messes noires" de nos ancêtres au cours desquelles "un prêtre dévoyé sacrifiait un foetus humain ou un bébé abandonné, sur le ventre d'une jeune fille nue allongée sur un autel consacré, devant un crucifix renversé", ont fait place à des cérémonies pouvant aller jusqu'au viol rituel et au sacrifice humain. Le nombre de tombes profanées de nos cimetières témoigne aussi de cette folie.

Les protections

Les Églises considèrent la prière comme la protection la plus efficace contre les infestations démoniaques. Les sorciers, pour leur part, préparent des gris-gris, des amulettes, des pantacles, des talismans chargés de protéger contre le mauvais sort, les manigances occultes, les envoûtements. Ils organisent aussi des "cérémonies" plus ou moins spectaculaires pour frapper l'imaginaire de leurs clients.

 


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