- Astrologue et écrivain égyptien, il légua à la postérité un ouvrage curieux "La clepsydre", dans lequel il établit le thème fantaisiste de toutes les célébrités de son époque.
- Souvent imitée ou copiée cette oeuvre lui valut autant de louanges que d'ennuis de la part des puissants dont il parlait, selon que son horoscope leur fût favorable ou défavorable.
- On lui doit aussi cette surprenante prédiction de la fin de l'Empire romain, environ 1200 ans après sa création et «500 ans après la naissance d'un "fils de Dieu" qui mourrait sur la croix».
LES CHALDÉENS
Astrologues et Voyants de la Rome impériale
Thrasylle
Astrologue de l'empereur Tibère
(Rhodes v. 50 av.J.-C. - Capri 36 ap. J.-C).
- Astrologue, ami et confident de Tibère, Thrasylle l'ancien fut l'un des devins les plus célèbres de l'antiquité. La petite histoire prétend que Tibère fit sa connaissance à Rhodes où le mage pratiquait les sciences divinatoires apprises auprès des Chaldéens.
- Tibère (Tiberius Julius Caesar) né à Rome vers 42 av. J.-C. mort à Misène 37 ap. J.-C., est le fils de T. Claudius Nero et de Livie.
- Après que, en 38 av. J.-C., sa mère se fut remariée avec Octave (le futur empereur Auguste), Tibère peut espérer entrer dans la famille de son beau-père par adoption.
- Conseiller d'Auguste qui l'initiera aux arcanes du pouvoir, le jeune Tibère se voit confier des missions de confiance tant aux armées que dans la haute administration. En vue de son adoption qui lui permettra d'en faire son héritier et successeur, Auguste obligera Tibère à répudier sa femme Vipsania Agrippina qu'il chérissait, pour épouser sa fille Julie (11 av. J.-C.).
- Mais Julie n'était pas une femme de tout repos. Menant une vie de débauche, se prostituant sans vergogne à des affranchis voire même à des gladiateurs, elle ridiculisait constamment son époux. Tibère haïssait Julie et rongeait son frein.
- En 6 av. J.-C., Tibère jaloux de Caïus et de Lucius Caesar, petits-fils et héritiers présumés de l'empereur au même titre que lui, quitta sa femme et son palais pour se retirer à Rhodes où il demeurera en exil jusqu'en 2 apr. J.-C.
- Ce fut dans cette île que Tibère fut initié aux sciences divinatoires, notamment à l'astrologie, par des Chaldéens et fera la connaissance de Thrasylle qui deviendra son maître en astrologie et en magie opératoire, son conseiller et son plus fidèle ami.
- Durant toute sa vie, Tibère manifestera de surprenants dons de voyance qui étonneront ses contemporains. Dans les "Annales", Tacite raconte comment, à Capri, lors d'un entretien avec Galba alors proconsul, Tibère l'ayant sondé sur différents sujets, finit par lui dire en grec : «Toi aussi, Galba, tu goûteras durant quelques jours à l'empire», lui prédisant ce pouvoir que le proconsul obtiendra si tard et pour très peu de temps.
- En 2 apr. J.-C., les deux princes concurrents de Tibère à l'Empire, disparaissent opportunément.
Auguste autorise alors son gendre à revenir à Rome
- Tibère ramène Thrasylle de Rhodes dans ses bagages. Dans sa villa de Capri, l''empereur consultait volontiers les devins et les astrologues qu'il recevait dans une partie élevée de sa maison dont la terrasse dominait une falaise rocheuse à pic sur la mer.
- Une légende prétend qu'un esclave vigoureux mais sourd et muet, seul dans la confidence, lui amenait par des escaliers secrets l'homme dont Tibère se proposait d'éprouver la science et le pouvoir occulte. Et, au retour, son homme de confiance le précipitait dans la mer, afin d'ensevelir avec lui les secrets de son maître.
- Tacite relate comment Thrasylle fut amené par le même chemin. Le devin consulta les étoiles, étudia le ciel de Tibère, lui révéla quelques faits précis de son passé.
- Il lui promit l'Empire, lui dévoila très habilement l'avenir. Ses réponses ayant frappé le prince, il lui demanda si lui-même avait fait son horoscope et ce qu'il pensait de l'année, du jour où il était.
- Thrasylle observe de nouveau la position des astres, hésite, pâlit; et ses observations ne faisant qu'augmenter sa surprise et sa frayeur, il s'écrie : « pour moi le moment est critique, je touche presque à ma dernière heure».
- Tibère l'embrasse, le rassure sur le péril qu'il avait deviné, et dès lors regardant ses prédicitions comme un oracle, il l'admit dans sa plus intime confiance.
- Un autre auteur, Publius Manlius Cunctor, raconte que Thrasylle prédit ce jour-là à Tibère son adoption par Auguste et qu'il hériterait bientôt de l'Empire mais que, sitôt intronisé, il ferait tuer Julie et se débarrasserait de son fils adoptif et de son demi-frère.
- Or, ces prédictions se réalisèrent à la lettre. Car, si Auguste adopta Tibère en vue de lui léguer l'empire, il adopta également Agrippa Postumus afin de garder deux fers au chaud. Et pour mieux assurer l'avenir de l'Empire, Auguste obligea même son fils adoptif et gendre à adopter son neveu, Germanicus, bien que Tibère eut déjà un fils légitime, Drusus le jeune.
- Comme Thrasylle l'avait prévu, en l'an 14, à la mort d'Auguste, Tibère succède sans difficultés à l'empereur et peut enfin donner libre cours à sa vengeance. Dans un premier temps, il fait tuer Julie son épouse tant haïe mais également Agrippa Postumus son rival potentiel au trône. Quelques années plus tard il fera empoisonner Germanicus dont la popularité lui faisait trop d'ombre et afin de préserver les chances de son fils Drusus d'accéder à l'Empire.
Lecture des livres sibyllins
- A part ces quelques faits, nous connaissons peu de choses de la vie de Thrasylle. On dit qu'il conseilla utilement Tibère dans ses décisions politiques, lors de ses interventions en Germanie ou en Arménie, et que Tibère lui confia l'administration épineuse de l'interprétation annuelle des Livres sibyllins. Ces recueils antiques, attribués à la Sibylle de Cumes et précieusement conservés au Capitole, représentaient en fait les seuls livres sacrés de la Rome païenne.
- Reconstitués après l'incendie du Capitole par un collège de pontifes, - il était en effet, de l'intérêt du pouvoir impérial de garder la haute main sur leur interprétation, et d'éviter une dérive des prêtres qui en avaient la gestion et la garde. La lecture de la page de l'oracle correspondant à l'année en cours par le grand pontife au cours d'une cérémonie solennelle durant laquelle il interprétait aussi les prodiges survenus, avait une énorme influence sur le peuple.
Une prophétie suprenante
- L'histoire romaine retient également une prophétie de Thrasylle prononcée lors de la reconquête de l'Arménie par les Romains dans leur guerre contre les Parthes. Bravant le danger de mort qui attendait les astrologues dont les prédictions ne se réalisaient pas, Thrasylle affirma que Paetus serait battu par les Barbares.
- Négligeant l'oracle, le consul décida de gagner l'Arménie malgré les auspices les plus sinistres. Comme il passait l'Euphrate sur un pont, le cheval qui portait les ornements consulaires, saisi d'effroi sans cause apparente, revint sur ses pas; une victime qu'on tenait attachée auprès de quelques fortifications commencées, franchit les ouvrages à demi construits, et s'enfuit hors des retranchements. Le feu prit à des javelots de légionnaires : prodige qui frappa d'autant plus que les Parthes ne combattaient qu'avec des armes de trait. Les Parthes mirent les légions romaines en déroute et firent de nombreux prisonniers.
Thrasylle-le-Jeune
- Le fils de Thrasylle, Thrasylle-le-Jeune, initié aux sciences divinatoires par son père, devint à son tour un astrologue réputé. On lui doit de nombreuses prédictions d'une précision extraordinaire touchant à la famille impériale et à son entourage.
- Mais Tacite affirme que Thrasylle-le-Jeune profitait du très efficace système d'informateurs mis en place par son père avec la complicité de Tibère pour se tenir au courant de tous les secrets, complots et rumeurs de Rome et de son empire.
Pammène
(37-68)
- Voici le récit de Tacite : «Le consulat de Caïus Suétonius et de Lucius Télésinus amena de nouvelles calamités. J'ai parlé d'un Antistius Sosianus, exilé pour des vers contre Néron.
- Cet homme ayant appris toutes les récompenses qu'on prodiguait aux délateurs, et toute l'ardeur du prince à verser le sang, il n'en fallut pas davantage pour réveiller son caractère inquiet, prompt à saisir les occasions.
- En exil dans le même lieu se trouvait Pammène, un fameux astrologue, que son art avait mêlé à beaucoup d'intrigues. La conformité de leur sort les eut bientôt liés. Persuadé que ce n'était pas sans objet qu'il venait sans cesse des courriers à Pammène pour le consulter sur son art, Antistius découvre que Publius Antéius lui fournissait de l'argent tous les ans, et il n'ignorait pas que l'amitié d'Antéius pour Agrippine l'avait rendu odieux à Néron, que ses richesses étaient bien propres à exciter la cupidité, que cela seul en avait perdu un grand nombre.
- Antistius intercepte les lettres d'Antéius à Pammène; il dérobe encore des papiers que Pammène tenait soigneusement cachés au fond de son cabinet, lesquels contenaient l'horoscope d'Antéius et celui d'Ostorius.
- Muni de ces papiers, Antistius Sosianus écrit au prince que si l'on voulait suspendre un moment son exil, il irait révéler des secrets importants, qui intéressaient la sûreté de l'empereur; qu'Antéius et Ostorius n'attendaient que l'occasion; qu'ils cherchaient à pénétrer leurs destins et ceux de César.
- Sur le champ on expédie des galères, et on ramène en diligence Sosianus. Dès qu'on eut connaisance de la délation, on jugea Ostorius et Antéius condamnés d'avance, et personne n'eût osé signer sur le testament d'Antéius, si l'on n'eût été autorisé par Tigellinus même.
- Il avait prévenu Antéius de ne point différer ses dernières dispositions. Celui-ci, après avoir pris du poison, dont la lenteur lui parut insupportable, s'ouvrit les veines pour précipiter sa fin.» Ainsi débute dans le livre XVI des Annales de Tacite, le passage où il fait allusion au célèbre voyant Pammène.
Prédictions de Pammène :
- Agrippine, mère de Néron, consulta secrètement Pammène sur le destin de son fils. Il lui répondit "qu'il régnerait pour tuer sa mère !" "Soit, dit-elle, pourvu qu'il règne !" (Tacite, Annales).
- Sous le consulat de Memmius Régulus et de Verginius Rufus, Pammène prédit à Poppée qu'elle donnerait un enfant à Néron, une fille, mais qu'elle ne vivrait pas. Poppée envoya un messager à Pammène pour lui dire qu'elle exigeait de lui qu'il lui fît naître un fils car si la prédicition première du mage venait à se réaliser, elle le ferait tuer. Poppée donna naissance à une fille, Augusta, qui ne vécut que quatre mois.
- Pour échapper à la vindicte de Poppée, Pammène réussit à se rendre invisible, aussi, les deux sbires chargés de le poignarder, trouvant un autre exilé à sa place, l'exécutèrent.
- Pammène reparut quelques jours après alors qu'on le disait mort. Sa renommée en fut plus grande encore. Il devint le protégé de Tigellinus, favori de Néron et complice de ses débauches et de ses crimes.
- Pammène prédit à Tigellinus, cinq années avant que l'événement ne se produisît, qu'un immense incendie détruirait la ville de Rome le 14 des calendes d'août (19 juillet), jour anniversaire de celui où les Gaulois avaient pris et brûlé Rome en l'an 390 avant J.-C. Il lui prédit aussi que Néron, alors en pleine gloire, se suiciderait, abandonné de tous.
- Statilia Messalina, dite Messaline la jeune, maîtresse de Néron, épouse d'Atticus Vestinus fit interroger Pammène sur son destin. Il lui prédit qu'elle épouserait Néron après l'assassinat de son mari.
- On consulta les livres de la Sibylle de Cumes (livres sibyllins) et d'après leur réponse, on fit des prières publiques à Vulcain, à Cérès, à Proserpine.
Histoire des sciences divinatoires |
---|
VOYANTS, ASTROLOGUES ![]() Harkhebis, Chaeremon, Bérose, Aratus ou Aratos Hipparque de Nicée, Thrasylle, Pammène
|
Haut Science & Magie Accueil N° 49 Ère chrétienne |