A propos de l'étrange phénomène de transfert d'une maladie à une plante ou à un arbre, je voudrais témoigner d'une expérience personnelle, tout à fait extraordinaire. Bien que je demeure à l'écoute sans parti pris et l'esprit ouvert, sans préjugés, mon scepticisme à l'égard des phénomènes occultes reste profond. Pourtant, certains événements bizarres survenus dans ma vie m'ont laissé muet d'étonnement et incapable d'en donner une explication rationnelle. La guérison de ma tuberculose fait partie de ces mystères.
Témoignage: Transfert magique.
LA MORT DU VIEUX CHENE
- Je me souviens que mon oncle, nous racontait, qu'étant jeune curé, frais émoulu du séminaire, il ne croyait guère au diable et vitupérait les procès de sorcellerie de jadis.
- - Maintenant, disait-il, je suis beaucoup plus réservé car dans notre ministère, on voit bien des faits étranges, allez!"
- Il ne croyait plus que les magistrats du XVIIe siècle, tel un Nicolas Rémy, avaient condamné et fait brûler les sorcières à la légère. Il estimait que ce qu'on leur reprochait, c'étaient bien des crimes de droit commun.
- Car il a vu des faits, l'oncle Bernard. Même dans sa famille.
- Fils de fermiers, il avait dix ans, lorsque une de leurs vaches eut le charbon. Sa mère lui dit:
- - Va chez l'oncle Arthur (un peu rebouteux et qui guérissait en secret hommes et bêtes), et dis-lui que la vache est tombée sur la litière.
- Il y courut.
- - Bon, dit l'oncle, comment qu'elle se nomme?
- - Fifine!
- - Et quelle couleur qu'elle a?
- - Noire et blanche...
- Les mains jointes, il marmonna quelques paroles incompréhensibles, puis prit le futur curé par le bras:
- - Ta vache est guérie, mon garçon, allons déjeuner.
- A la même heure, la Fifine qui râlait sur sa litière, se leva et recommençait à manger.
- L'oncle Arthur raccompagna son neveu à la ferme. A table, le père dit à son frère:
- - Mais dis? moi, le mal qu'elle a la Fifine, où donc que tu le portes?
- - Ailleurs, pour sûr.
- - Mais où crénom?
- - Sur une autre bête dans la forêt pardi.
- - Alors tu pourrais aussi bien l'envoyer sur un homme?
- - Bien sûr et il en mourrait.
- Le père secoua la tête incrédule. Ils firent un pari et l'oncle Arthur dit que, la prochaine fois, pour le convaincre, il enverrait le mal d'une bête malade sur un chêne de la forêt.
- Quinze jours après, un cheval des Muller fut atteint d'un mal inconnu et condamné par le vétérinaire. Ils firent appel à l'oncle Arthur qui alla voir son frère pour lui rappeler leur pari. Le cheval fut guéri, mais dans la forêt ils virent le chêne fort mal en point. Le feuillage avait séché. L'arbre dépérissait visiblement. Ils eurent beau l'examiner ils n'y virent aucune blessure secrète, aucun trou suspect. A la Noël il était mort.
- L'oncle Arthur, qui venait de gagner son pari, expliquait encore que ce qui dissuade ceux qui jettent des sorts, c'est qu'on peut les renvoyer sur eux.
G. A. Epinal
Il s'agit-là d'une guérison magique assez commune, telle qu'elle est encore pratiquée par quelques sorciers de nos campagnes. Le mage transfère le mal de la personne ou de l'animal envoûté sur un émissaire extérieur, par une série d'opérations occultes qui varient selon les provinces ou les pays. Plusieurs témoignages de nos lecteurs relatent des expériences de ce type.
Marc Schweizer 1990
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Je lègue ma tuberculose au vieux poirier La mort du vieux chêne
J. LM. Paris
JE LÈGUE MA TUBERCULOSE AU VIEUX POIRIER |
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