TÉMOIGNAGES
sur quelques faits étranges


EMMANUEL SWEDENBORG
(1688-1772)

swedenborg

Cet illustre savant suédois (1688-1772), que Balzac admiratif surnomma "Le Bouddha du Nord", étudia les lettres, la philosophie (il obtint son Doctorat en 1709 à l'université d'Uppsala), la théologie, les mathématiques, l'économie politique, la géodésie, avant de se passionner pour le mysticisme et les sciences occultes.

Il voyage beaucoup à travers l'Europe, où toutes les sociétés savantes l'accueillirent triomphalement. En Angleterre, il travailla auprès de Newton. Brillant orateur, il est élu à l'Académie royale de Stockholm. Anobli, il se voit confier de hautes responsabilités administratives au sein de l'Etat.

Dans la nuit du 7 au 8 avril 1744, Emmanuel Swedenborg connut une première vision au cours de laquelle il eut la sensation ineffable d'être touché par la grâce divine.

Un an plus tard, à Londres, un personnage lumineux lui apparaît et lui annonce qu'il a été choisi pour expliquer aux hommes le sens spirituel des saintes Écritures.

Puis les visions se succèdent jusqu'à cette fameuse vision de 1757 où il assista au Jugement Dernier.

Il transmit ses idées dans de nombreux ouvrages (Arcanes célestes, Le Ciel et l'Enfer, l'Amour divin et la Sagesse divine, la Vraie Religion chrétienne), etc.

Selon sa doctrine, le monde invisible n'est que le prolongement du monde visible. L'homme ne meurt pas. A la fin de sa vie terrestre il s'endort pour s'éveiller à la vie éternelle qui se perpétue dans l'Invisible.

magie

Swedenborg rejette le dogme de la Trinité, proclamant qu'il n'y a qu'un seul vrai Dieu, l'Éternel créateur, le Sauveur et le Régénérateur : Jéhovah, et que le Christ n'est autre que le "messager humain de Dieu".

Deux siècles avant les sœurs Fox et Allan Kardec, Swedenborg jeta ainsi les bases d'une doctrine nouvelle qu'il appela "pneumatologie" et dont l'essentiel fut repris par les théoriciens du Spiritisme.

Les écrits de cet érudit et philosophe suédois eurent quelque influence sur le courant romantique. Plus d'un siècle avant l'émergence du spiritisme il affirmait communiquer avec le monde des esprits.

On le prétendait même investi de pouvoirs métagnomiques à ce point exceptionnels qu'il aurait décrit en direct, en 1756, l'incendie qui ravageait Stockholm dont il se trouvait pourtant éloigné de plusieurs centaines de kilomètres. On affirme aussi qu'il indiqua précisément la date de sa mort, bien des années avant que celle-ci ne survienne à Londres.

L'histoire de Swedenborg offre un remarquable exemple de double vue, que nous allons rapporter, parce qu'il a été contrôlé par Kant.

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Voici dans quels termes le grand philosophe allemand rend compte de son enquête à son amie Chralotte de Knobloch :

Pour vous donner, ma gracieuse Demoiselle, quelques moyens d'appréciation [quant aux facultés de Swedenborg] dont tout le public encore vivant est témoin, et que la personne qui me les transmet a pu vérifier en lieu et place, veuillez me permettre de vous apprendre le fait suivant :

Ce fait me paraît avoir la plus grande force démonstrative et devoir couper court à toute espèce de doute.

C'était en l'an 1754 que M. de Swedenborg, vers la fin du mois de septembre, un samedi, vers quatre heures du soir, revenant d'Angleterre, prit terre à Gothembourg.

M. William Castet l'invita en sa maison avec une société de quinze personnes.

Le soir, à six heures M. de Swedenborg qui était sorti, rentra au salon, pâle et consterné, et dit qu'à l'instant même il avait éclaté un incendie à Stockholm, au Südermalm, et que le feu s'étendait avec violence vers sa maison. Il était fort inquiet [rappelons que la maison de Swedenborg était disposée d'une façon spéciale, pour faciliter ses communications avec les Esprits], et il sortit plusieurs fois. Il dit que déjà la maison d'un de ses amis qu'il nommait, était réduite en cendres, et que la sienne propre était en danger.

A huit heures, après une nouvelle sortie, il dit avec joie : «Grâce à Dieu, l'incendie s'est éteint à la troisième porte qui précède la mienne.» Cette nouvelle émut fort la société, ainsi que toute la ville. Dans la soirée même, on en informa le gouverneur.

Le dimanche, au matin, Swedenborg fut appelé auprès de ce fonctionnaire qui l'interrogea à ce sujet. Swedenborg décrivit exactement l'incendie, ses commencements, sa fin et sa durée.

Le même jour, la nouvelle s'en répandit dans toute la ville, qui s'en émut d'autant plus que le gouverneur y avait porté son attention, et que beaucoup de personnes étaient en souci de leurs biens ou de leurs amis.

Le lundi au soir, il arriva à Gothembourg une estafette que le commerce de Stockholm avait dépêchée pendant l'incendie. Dans ces lettres l'incendie était décrit exactement de la manière qui vient d'être dite.

Le mardi, au matin arriva auprès du gouverneur un courrier royal avec le rapport sur l'incendie, sur la perte qu'il avait causée et sur les maisons qu'il avait atteintes, sans qu'il y eut la moindre différence entre ces indications et celles que Swedenborg avait données. En effet, l'incendie avait été éteint à huit heures

Que peut-on alléguer contre l'authenticité de cet événement ? L'ami qui m'écrit a examiné tout cela, non seulement à Stockholm, mais il y a environ deux mois, à Gothembourg même ; il y connaît bien les maisons les plus considérables et il a pu se renseigner complètement auprès de toute une ville dans laquelle vivent encore la plupart des témoins oculaires, vu le peu de temps écoulé depuis 1756. (1759).

stockholm

Lecture à distance

En 1649, à Dijon, un étudiant se lamentait de ne pouvoir parvenir à déchiffrer le sens d'un certain passage d'un auteur grec. S'étant endormi avec cette préoccupation d'esprit, il se vit, en rêve, transporté dans la bibliothèque de Stockholm où il put consulter un ouvrage dans lequel se trouvait l'explication tant désirée. Il y en avait dix lignes qu'il se remémora et put reproduire à son réveil.

Avec l'esprit de suite du vrai observateur, il écrivit sur le champ à Chamot, ambassadeur à Stockholm, pour le prier de signaler le fait à Descartes (qui était à ce moment l'hôte de la reine Christine) et lui demander d'en contrôler l'exactitude.

Descartes, vivement intéressé à cette requête, s'empressa de se rendre à la bibliothèque, il y trouva le livre à la place repérée par le visionnaire et, sur la page indiquée, les dix lignes du commentateur helléniste que l'étudiant avait reproduite à son réveil.

(Observation rapportée par Swedenborg.
Revue "Light" (1929), reproduit de Psychica N° 102).

diable

Pour en savoir plus:

Ouvrages de Swedenborg sur Google Books:

Œuvres

Biographie

Histoire d'un visionnaire par le Dr Gilbert Ballet (1899)


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