Histoire des sciences divinatoires

 

VOYANTS, ASTROLOGUES
PROPHÈTES ET DEVINS


 

Ère chrétienne
APOLLONIUS DE THYANE
(v. 4 av. J.-C. - 97 ap. J.-C.)

Philosophe néoplatonicien, Apollonius naquit à Tyane (Cappadoce) à une date inconnue, (certains prétendent qu'il vit le jour quatre ans avant Jésus-Christ), et mourut en 97 ap. J.-C, à l'âge de cent ans à Éphèse où il avait fondé une école de philosophie. Il avait un don de clairvoyance très prononcé et fut d'ailleurs l'auteur d'ouvrages traitant d'astrologie et de divination.
Grand voyageur, excellent orateur, Apollonius exhortait les foules à réformer leurs mœurs, à brider leurs désirs égoïstes, à vénérer les dieux. Apollonius prédit la fin de l'Empire romain pour l'an 1230 de la fondation de Rome, ce qui correspond assez exactement à l'année que les historiens retiennent dater la fin de l'empire romain d'occident (476).
En 86, l'empereur Domitien fit construire sur le mont Palatin un gigantesque palais où, pour la première fois à Rome, fut érigé un trône monumental réservé au monarque. Apollonius annonça publiquement que l'Empereur en jouirait dix années, après quoi il mourrait assassiné et qu'un vieillard lui succéderait pour peu de temps. Il prédit également avec exactitude le jour de sa propre mort.

 
Une prédiction surprenante

Un jour de l'an 96 discourant devant le peuple de sa bonne ville d'Éphèse, il s'arrêta soudain dans sa péroraison et s'écria: Frappe, frappe le tyran! Le coup est porté! Il est blessé! Il chancelle! Il tombe!
Au même moment, à des centaines de lieues de là, l'empereur Domitien était assassiné et Nerva, âgé de 70 ans lui succéda pour quelques mois.
Les fragments d'une vie d'Apollonios par Philostrate (IIe siècle) sont parvenus jusqu'à nous et quelques auteurs de l'époque ont relaté d'intéressantes anecdotes sur sa vie. On lui attribua d'extraordinaires miracles, notamment d'avoir rendu la vue à un soldat aux yeux crevés au combat, ressuscité une jeune fille. On opposa parfois sa vie à celle du Christ. Tous deux prophètes et thaumaturges, l'un demeura païen l'autre fonda une nouvelle religion triomphante.
Caracalla lui fit élever un temple et, après sa mort, il fut vénéré comme un dieu et ses statues ornèrent de nombreux édifices religieux.
Parmi les ouvrages qui lui sont attribués figure un "Traité d'Astrologie" dont serait tiré le curieux "Nuctaméron" cité par Eliphas Lévy dans son "Dogme et rituel de Haute magie".
L'Astrologie passa peu à peu de la main des "mathématiciens" aux mains des devins et devineresses populaires. Jusque là science noble pratiquée par l'élite, l'Astrologie devenue très à la mode dans l'Empire romain tomba dans le ruisseau. La Rome impériale accueillit sans discernement bonimenteurs et charlatans venus du monde entier, qui se vantaient de maîtriser les arcanes des astrologues Égyptiens ou Chaldéens dont la réputation était ancienne.
Quelques praticiens de qualité surent cependant maintenir le flambeau de la "haulte science".

 
SAINTE PRISCILLA
(v. 4 av. J.-C. - 97 ap. J.-C.)

On connaît peu de choses de cette sainte légendaire qui vécut au Ier siècle de notre ère. Elle fut sans doute l'épouse du martyr Manius Acilius Glabrio et la mère de saint Pudens (Larousse).
Vivant à une époque de sévères persécutions, la légende dorée affirme qu'elle aidait les pauvres, guérissait les malades par la prière et l'imposition des mains, consolait les chrétiens en leur prédisant avec force détails encourageants leur future vie au Paradis.
Grâce à ses prédictions imagées et précises d'une vie meilleure après leur mort, les croyants voués au martyre enduraient les tortures qui leur étaient infligées en chantant et louant Dieu.
Sainte Priscilla a donné son nom à la plus ancienne et à la plus importante catacombe de Rome. Elle fut promue "Patronne des Voyantes et des Voyants" lors d'un Convent réunissant astrologues, guérisseurs et voyants du monde entier en Angleterre, à la fin du XIXe siècle.
Sainte Priscilla est souvent confondue avec une autre dame romaine, d'origine juive, vivant à la même époque, sainte Prisca, ou Priscille, épouse d'Aquilas, dont il est fait mention dans les Actes des Apôtres et les épîtres de saint Paul. On fête les Priscilla le 16 janvier.

 
LES GNOSTIQUES D'ALEXANDRIE
(v. 4 av. J.-C. - 97 ap. J.-C.)

La gnose historique traditionnelle, est liée, en tant que connaissance initiatique, aux débuts du christianisme.
Elle se propose d'apporter à ses adeptes, la certitude du Salut. Mais cette forme de connaissance semble déjà présente dans les spéculations mystiques juives qui donneront naissance à la Kabbale.
Elle se présente comme la connaissance absolue, capable de faire accéder l'âme humaine dès son séjour terrestre à la lumière éternelle en la transformant.

 
CLAUDE PTOLÉMÉE
(v. 100- v. 170)

L'un des derniers astrologues dits "mathématiciens" fut Claude Ptolémée. Au IIe siècle de notre ère, cet astronome, mathématicien et géographe de grande réputation popularisa et vulgarisa l'astrologie.
Il fut l'un des premiers à attribuer des qualités aux signes du zodiaque, comme la force pour les natifs du Taureau ou le courage pour les natifs du Lion. Considéré comme le père de l'astrologie chrétienne occidentale, l'orient musulman l'adoptera à son tour, beaucoup plus tard, comme maître.
Dans le domaine de l'Astronomie, il fit autorité durant près de quinze siècles, bien que sa science ait été entachée par sa croyance en la théorie géocentrique qui plaçait notre terre au centre de l'univers.
L'une des œuvres de Ptolémée, la "Syntaxe mathématique" (ouvrage comprenant deux parties : la Tétrabible et le Centiloque) fut l'un des ouvrages les plus répandus de la science astronomique et astrologique aux premiers siècles de notre ère. Elle fut reprise plus tard par les Arabes sous le titre l' "Almageste" (la très grande).

 
DENYS l'AÉROPAGITE
(Ier siècle ap. J.-C.)

Membre de l'aéropage, converti par saint Paul, il fut le premier évêque d'Athènes, martyr et saint. On ne connaît ni sa date de naissance, ni celle de sa mort.
Sa vie appartient davantage au monde de la légende qu'à celui de l'histoire. On lui attribua la paternité de quelques livres dont l'auteur serait un mystérieux "Faux Denys", ayant vécu aux IV-Ve siècles.
Denys eut la réputation d'un homme doté de nombreux charismes dont ceux du "parler en langues étrangères" sans les avoir apprises, du don de clairvoyance et de divination, du don d'interprétation des rêves, de celui de guérir les malades voire même de faire repousser les membres amputés.
Selon la tradition, il aurait le premier prédit l'avènement d'un empereur chrétien et la conversion de tout l'Empire au christianisme.

 
FIRMICUS MATERNUS
(MATERNE)
(? env. 150-200)

Un autre nom émerge de la grande nuit astrologique qui s'est étendue sur le monde : Firmicus Maternus, un mathématicien et juriste romain amateur d'astronomie et d'astrologie, né à Syracuse.
Materne affirme que l'astrologie se fonde sur la «connaissance de l'âme humaine grâce au jugement personnel et à l'intuition du praticien» c'est-à-dire la psychologie.
Dans ses ouvrages, notamment le "Mathesis" (Matheseos Libri), il étudie l'influence des planètes sur le destin des hommes, dresse l'horoscope de personnages historiques ou légendaires tels Oedipe, Pâris, Homère, Ulysse, Platon, Archimède, César et Cléopâtre. Selon la légende, il doit sa célébrité à sa prédiction de l'assassinat des 18e, 19e et 20e empereurs romains, entraînant la fin de la dynastie des Antonins et l'avènement des Sévères.

Des auteurs affirment que Firmicus Maternus fut l'un des premiers astrologues à codifier les 3 décans du mois lunaire.


 
CARPOCRATE
(IIe siècle)

Philosophe platonicien d'Alexandrie, Carpocrate vécut au IIe siècle de notre ère. Nous savons peu de choses de lui, car même les dates de sa naissance et de sa mort nous sont inconnues.
Confronté aux idées du christianisme naissant, théologien gnostique adepte des sciences divinatoires, Carpocrate conçut "un monde visible créé par des anges déchus de leur pureté originelle qui se seraient unis à la matière universelle.
La plupart des âmes humaines s'amalgamèrent à des corps mortels en punition d'une faute primordiale commise dans le monde invisible. Seules quelque-unes d'entre elles restées fidèles à Dieu, telles les âmes de Jésus, de Platon, de Socrate et d'Aristote, se seraient incarnées pour la plus grande gloire de leur maître."
Vers 160, il fonda la secte gnostique des Carpocratiens dont les adeptes véhiculèrent sa doctrine souvent fluctuante et confuse jusqu'au IVe siècle. Pour subsister, les adeptes s'adonnaient à l'astrologie, à l'oniromancie et à quelques autres sciences divinatoires. plus secrètes.

 
Des excès de tous ordres

Comme d'autres groupuscules gnostiques, les disciples de Carpocrate se livrèrent à des excès de tous ordres à l'abri de l'immunité que leur conférait une doctrine considérant le Mal comme une création de Dieu au même titre que le Bien. Rejetés tant par les philosophes traditionnels que par l'Église, Carpocrate et ses adeptes furent pourtant courtisés et recherchés par quelques grands et riches personnages de leur temps dont ils favorisèrent les turpitudes, les débauches voire les crimes, par l'impunité que leur conférait leur doctrine permissive.

 
ÉPIPHANE D'ALEXANDRIE (Né vers 160)
Fils de Carpocrate, il inventa la "Phallomancie"

Le fils de Carpocrate, Épiphane, mourut à l'âge de 17 ans dans des circonstances troubles. Très précoce - il sut lire et écrire dès l'âge de quatre ans - il eut le temps de composer un "Livre de la Justice", où il préconisait la mise en commun des biens, des femmes et des enfants avec, en appendice, un curieux manuel de voyance dont les prédictions étaient basées sur la forme et les replis du sexe féminin de la consultante ou sur le dessin sinueux et le gabarit des veines et des nodules du pénis du consultant.
Dans les années 60 du siècle dernier, en Californie, des adeptes du New-Age vivant en communauté, considéraient Épiphane comme leur précurseur et l'adoptèrent comme le Saint Patron de leur nouvelle religion.

 
SAINT AGAPE ou AGAPIT
(v 214-275)

Saint Agape ou Agapit vécut à Palestrina (Latium) sous le règne de l'empereur romain Aurélien. La Légende dorée affirme qu'enfant très précoce, il lisait et écrivait couramment le latin et le grec dès l'âge de trois ans, qu'il était doué de clairvoyance et pouvait prédire des jours et des mois à l'avance les événements qui allaient survenir.

 
Prédictions

Ainsi, vers l'âge de 15 ans, le jeune Agape annonça la mort de l'empereur Claude II et "l'avènement d'un empereur cruel qui se prendrait pour le Soleil et mourrait assassiné moins de dix ans après son accession au trône".
Cette prédiction étant parvenue aux oreilles d'Aurélien qui venait d'être proclamé empereur par ses soldats, le monarque fit comparaître le jeune voyant devant le préfet de la cité.
Torturé et condamné en sa qualité de chrétien, pressé d'abjurer sa foi, l'adolescent demeura ferme dans ses convictions et prédit même, sous les quolibets de la populace, que dans quelques années, grâce au signe de la Croix, un Empereur honoré et puissant embrasserait la foi chrétienne.
Agape fut frappé de verges, jeté dans un cul de basse-fosse grouillant de serpents et de vermine sans jamais renoncer à sa foi. Ses bourreaux le brûlèrent avec des charbons ardents, versèrent de l'eau bouillante sur sa tête, sans le faire plier.

 
Il chantait les louanges du Seigneur

Devant la foule qui le conspuait, le jeune garçon, plongé dans un état second, chantait les louanges du Seigneur, prophétisait, et s'adressant personnellement aux personnes présentes qui l'insultaient, leur annonçait à voix haute les choses bonnes ou affligeantes qui allaient leur arriver. Ainsi, au gouverneur de la cité il annonça une mort soudaine et prochaine. Au tribun Anastase qui assistait sans broncher à ses tortures, il prédit sa conversion au christianisme.
Pour le faire taire, des gardes lui brisèrent la mâchoire, lui coupèrent les oreilles et les pouces, lui arrachèrent un œil. Sans le faire plier.
L'adolescent fut jeté dans la fosse aux lions, mais les fauves pourtant à jeun, refusèrent de le dévorer ce qui mit le gouverneur si fort en colère qu'il en mourut d'une attaque sous les yeux de la foule atterrée.

 
Mis à mort

Agape fut décapité, mais sa foi rayonnante, sa résistance à la torture, sa résolution sans faille et son étonnant don de voyance, amenèrent de nombreuses conversions dont celle du tribun Anastase qu'il avait prédite.
L'Empereur Aurélien mourut assassiné à la fin de l'été 275, au moment où il s'apprêtait à partir en guerre contre les Perses.
Plus tard, l'Empire romain devenu chrétien, on édifia une basilique en l'honneur de saint Agape martyr dans sa ville de Palestrina.
Patron des podologues, il est invoqué pour favoriser l'apprentissage de la marche chez les petits et pour faciliter la guérison des fractures du pied ou des chevilles. On fête saint Agape (ou Agapit) le 18 août.

 
HYPATIE ET SYNÉSIUS
(370 - env. 415)

Une des dernières étoiles éclatantes au firmament de l'Astrologie antique fut Hypatie, la fille du philosophe Théon.
"Née en 370, nous dit Néroman, elle enseignait à Alexandrie devenue chrétienne, la philosophie néo-platonicienne, les beautés de la géométrie et les secrets des astres."
Son destin croisa la route de Synésius de Cyrène. Ce philosophe néo-platonicien lui aussi, était né à Ptolémaïs (Cyrénaïque), en 370, la même année qu'Hypatie.
Il eut un destin curieux. Adoré par ses concitoyens, devenus chrétiens, pour avoir à plusieurs reprises protégé sa cité contre des incursions barbares, cet agnostique fut nommé contre son gré évêque de Ptolémaïs.
La légende prétend que venu à Alexandrie pour étudier les mathématiques, il rencontra Hypatie dans la rue. Les deux philosophes, néo-platoniciens, tombèrent amoureux fous l'un de l'autre et vécurent quelques années de bonheur.
Constatant qu'ils étaient nés tous deux le même jour, Hypatie dressa leurs horoscopes et s'aperçut que leur destin commun écrit dans le ciel voulait qu'ils mourussent de mort violente, le même jour de l'an 414 (ou 415), dans la ville de leur naissance.

 
Hypatie garda le secret pour elle

Au jour fatidique, pour protéger son amant dont elle savait qu'il était né à Ptolémaïs et non à Alexandrie, elle le quitta de bon matin le laissant endormi dans leur demeure.
Ayant revêtu ses plus beaux atours, elle descendit dans la rue pour gagner l'école où elle enseignait. Longeant un marché, elle fut reconnue par des moines chrétiens fanatiques qui l'insultèrent et excitèrent la foule contre elle.
Assaillie par la lie de la populace, les vêtements arrachés, son corps admirable mis à nu, elle fut lapidée puis dépecée par les voyous qui abandonnèrent sa chair aux chiens errants, aux vautours et aux corbeaux.
Quant à la fin de Synésius, il en existe plusieurs versions.
L'une affirme que le philosophe, mourut le même jour que sa maîtresse, s'empoisonnant pour ne pas survivre à celle qu'il aimait.
Une autre version prétend que Synésius, évêque malgré lui, retourna à Ptolémaïs, où il mourut de sa belle mort, sans jamais trahir les convictions agnostiques et la philosophie néo-platonicienne qu'il partageait avec sa compagne.

 
Hypatie : Faits historiques

Très jeune, Hypatie montra un vif intérêt pour toutes les formes de la connaissance et surpassa son père sur son propre terrain.

Elle enseigna à son tour les mathématiques, la géométrie, disserta sur "L'Arithmétique" de Diophante, sur les "Coniques" d'Appolonius, et les travaux astronomiques de Ptolémée, travaux aujourd'hui perdus.

Seules les lettres qu'elle a écrites à Synésius où notamment celle où elle parle de la construction d'un astrolabe et d'un hydroscope sont parvenues jusqu'à nous.

L'Histoire affirme également qu'avant de connaître Synésius et de devenir son amante, la jeune et belle Hypatie séduisit l'empereur Arcadius et se laissa épouser par le philosophe Isodore.
 
Une vie exemplaire

La vie exemplaire d'Hypatie et de Synésius et leurs communes convictions, marquent la transition entre le monde érudit de l'antiquité païenne et celui de la science du Moyen-Age soumise aux dogmes religieux. Hypatie, philosophe, astronome et mathématicienne pratiqua spontanément l'astrologie comme la plupart des grands esprits de l'époque. Or, contrairement à une idée reçue mais tout à fait fausse, l'Astrologie n'a jamais été totalement condamnée par l'Église.

 
SIMÉON STYLITE
(v. 390-v.459)
Saint ascète syrien, il vécut durant 40 ans sur le sommet d'une colonne

Siméon Stylite (de stulos=colonne) qui vécut en Syrie dans la première partie du Ve siècle de notre ère est l'une des figures les plus extraordinaires et les plus pures des ascètes que suscitèrent les Églises chrétiennes d'Orient.
Les charismes extraordinaires dont bénéficia Siméon et les mortifications incroyables qu'il s'imposa tout au long de sa vie, ont été attestés par ses amis et ses disciples.
Né vers 390 à Sis en Cilicie, il fut berger durant sa prime jeunese, gardant les troupeaux de sa famille. A l'âge de treize ans il eut une vision qui l'incita à entrer dans un monastère où il s'initia à la prière, à la méditation et à l'art de l'éloquence sacrée.
Quelques années plus tard, au cours d'une autre vision, un ange montra à Siméon la foule en blanc de tous ceux qui seront sauvés par lui. Mais pour cela, il doit se soumettre à une acèse parfaite et une soumission totale à Dieu.

 
Un sceptre doré

Un autre jour, près de l'autel d'un martyr, l'ange lui remit un sceptre doré qui lui donnerait autorité sur les croyants pour accomplir sa mission en prononçant ces paroles : "Avec ce sceptre tu paîtras l'Église du Christ." Exemple parfait d'une ordination charismatique directe.
Vers l'âge de 23 ans, Siméon se fit admettre dans une autre communauté à la règle plus stricte, où régnait une extrême austérité.
Les moines n'y prenaient qu'un repas par jour, mais Siméon tint à les surpasser en se contentant d'un repas par semaine. Il tenait à conduire son ascèse à la perfection. Aussi, pour meurtrir sa chair, avait-il enroulé autour de son corps une corde de feuilles de palme nouée très serré.
Or la puanteur qui s'éleva de la plaie incommoda les autres moines et le trahit. On dut, pour l'en débarrasser, tailler à vif dans la chair occasionnant une douleur si forte qu'il en perdit connaissance.

 
Une ascèse excessive

Le supérieur du monastère ne pouvait admettre au sein de sa communauté un jeune moine qui voulût se distinguer des autres par une ascèse excessive. Il le fit surveiller, tester, contrôler, épier pour voir s'il se livrait à d'autres pratiques illicites, s'il accomplissait des miracles.
Suspecté de Messalianisme, hérésie qui affirmait que l'on pouvait accéder au salut par une méthode ascétique extrême aux résultats garantis, il fut exclu du couvent.
Siméon partit vivre dans un ermitage, au pied de la montagne. Il se soumit à une totale abstinence durant le temps du carême, inaugurant ainsi une pratique qu'il allait observer durant plus de vingt-cinq ans.
Bien qu'il se fût retiré loin du monde, les visiteurs accoururent nombreux pour écouter ses prédications, solliciter ses dons de voyance et obtenir sa bénédiction.

 
Soif de miracles

A cette époque charnière du développement des Églises chrétiennes, les croyants avaient soif de miracles. Ils considéraient la valeur et la sincérité des gens d'Église à l'aune de leurs charismes, des miracles qu'ils accomplissaient. Dans l'Église, le débat théologique sur la disparition des charismes a d'ailleurs été très vif. (lire Philippe Escolan).
On disait : les simples croyants, chrétiens de base vivent sous la Loi, mais les ascètes et les moines vivent de leur Foi.
Les moines estimaient être la preuve vivante du maintien des dons spirituels, des charismes dont furent dotés les premiers disciples du Christ.
Ainsi, tous les jours, après ses prédications bi-quotidiennes des personnes en proie au doute venaient titiller et éprouver Siméon dans sa retraite. Lors d'une longue période de sécheresse, un cultivateur provoqua le saint homme devant plusieurs témoins, le mettant au défi de reproduire les miracles d'Élie : faire tomber la pluie.
Or, avant même que Siméon à genoux n'eut formulé sa prière, une bourrasque de vent tourbillonna sur la montagne et une pluie diluvienne s'abattit sur la contrée.
A tel autre qui lui demandait pour le tester de lui dire qui il était, Siméon répondit : "Tu es Ibas d'Apamée, sellier et marchand de tentes, tu as deux femmes, six enfants et trois concubines, et tu mourras demain, frappé par la foudre, sur le chemin de Damas".
Au consul romain Aetius venu incognito rendre visite au saint homme, il prédit qu'il battrait les Huns et mourrait assassiné.

 
Ermitage du Mont admirable

Après avoir séjourné trois ans dans cette retraite de plus en plus envahie par les curieux, Siméon gagna la cime lointaine du Mont Admirable et y vécut dans une sorte d'enclos à ciel ouvert, avec pour seul abri une hutte de palmes qu'il s'était aménagée. Son ermitage fut vite repéré et une foule de plus en plus exigeante et bruyante vint perturber sa tranquillité et le détourner de ses prières et de sa méditation.
Ses prédications, ses dons surnaturels de voyant et de thaumaturge attiraient un tel flot de visiteurs qu'il résolut de s'éloigner encore et de s'installer au sommet d'une colonne, sur le promontoire rocheux d'une vallée aride. (D'où son surnom : le sylite, de stylus=colonne).

 
Le stylite

La première colonne sur laquelle il vécut, avait quatre mètres de haut, la dernière, dit-on, près de dix-huit mètres ce qui obligeait les disciples à escalader une longue échelle pour lui apporter de l'eau et de la nourriture.
Le diamètre de la plateforme ne dépassait pas deux mètres, et il y vécut le jour durant debout ou accroupi, dormant recroquevillé en chien de fusil. Il portait une simple tunique et un collier de fer. Quand il priait, à genoux, il entrait souvent en extase durant plusieurs heures.
Les témoins de l'époque rapportent que la voix grave de Siméon portait au loin, que ses prêches et homélies étaient notées par des clercs et circulaient parmi les fidèles.
De son perchoir il guérissait à distance les aveugles, les lépreux, les paralytiques. Il prévenait ses fidèles de malheurs imminents : séïsme, sécheresse, destruction des récoltes, famine, peste, attaques de brigands, invasion de sauterelles.
Ces prédictions de catastrophes loin de démoraliser ses ouailles les incitait à se mettre sous sa protection. Ainsi, lorqu'ils passaient à travers ces malheurs annoncés, ils attribuaient leur sauvegarde aux pouvoirs d'intercession du saint homme.

 
Tremblement de terre

On raconte qu'un jour, en pleine homélie, la terre se mit à trembler et que les fidèles agenouillés virent vaciller la colonne au sommet de laquelle prêchait le saint homme.
Siméon ne se départit pas de son calme et, agenouillé, il pria le Seigneur d'épargner ses ouailles et de faire cesser le tremblement de terre qui heureusement ne fit aucune victime dans les parages. Considéré comme un miracle, cet événement fit davantage pour sa gloire que cent guérisons.

 
Jaloux de sa renommée

Les prêtres séculiers et les religieux du pays jaloux de sa renommée, le soupçonnèrent d'abord de s'infliger de telles mortifications par esprit d'orgueil.
Les Pères du désert lui enoyèrent même un émissaire lui demandant de descendre de sa colonne et de suivre la route des Pères "approuvés". S'il refusait, ils menaçaient de le faire descendre de force.
Cependant, respectueux de l'autorité de l'Église, Siméon affirmait qu'il était prêt à se soumettre à l'ordre de l'évêque de quitter sa colonne si ce dernier l'exigeait.
Mais ces dignitaires rivaux s'appropriant sans scrupules les dons que les pèlerins destinaient à l'ascète, ne mirent pas leur menace à exécution et finirent même par l'encourager à y demeurer.
Dans ses prêches, Siméon n'oubliait jamais d'ordonner à ses fidèles de respecter les prêtres, de leur obéir en toutes choses et d'accepter les lois de l'Église, ne voulant pas se mettre à dos le clergé.
Siméon, fut sans doute le premier ascète ayant adopté cette voie extrême de vivre sur une colonne. Mais nul ne peut l'accuser d'avoir été un être fanatique. Jamais, même sous les insultes des mécréants, les quolibets des badauds, les menaces et les provocations, il ne se départit de sa patience, de sa douceur et de sa bonté proverbiales.
Si Siméon a été le premier « stylite » il fut suivi, pendant de nombreux siècles, dans la chrétienté orientale, par une longue théorie d'émules. Au Mont Athos, à l'aube du XXe siècle, les visiteurs signalaient encore la présence d'un dernier stylite.

 
Une vie de tortures

S'infliger une vie de tortures, comme le fait également le fakir, excite dans notre société matérialiste et raisonnable une certaine répulsion. Mais cela coïncidait avec la mentalité de l'époque et du lieu; et Siméon parvint ainsi à propager avec fruit et fort loin la foi et la morale chrétiennes.
Selon John Coulson, "d'innombrables croyants ou de simples curieux venaient quotidiennement assister à sa prédication. Des déserts environnants, les Bédouins accouraient pour l'entendre.
Les Perses, les Arméniens et les Géorgiens se pressaient en foule autour de lui. D'un village égyptien fut envoyée vers lui une délégation. Il invita les villageois à procéder à une juste répartition des eaux d'irrigation. Des empereurs le consultaient et sollicitaient la médiation de ses prières. L'empereur Marcien lui rendit visite incognito.

 
Correspondance

On dit aussi qu'il entretenait une correspondance suivie avec de hauts personnages, tels l'empereur Léon ou le patriarche Jean d'Antioche qui le consultaient régulièrement. Coulson écrit encore :
"Il persuada l'impératrice Eudoxie d'abandonner l'hérésie monophysite". Il envoya même, affirme un de ses biographes, ses compliments à sainte Geneviève, lui annonçant que Paris résisterait à l'invasion des Huns et la requérant de prier pour lui.
Durant les dernières années de sa vie, sans que personne en sût rien, il souffrit d'un ulcère au pied. Mais avec fermeté et courage il poursuivit son ministère, convertissant d'innombrables juifs et païens à la religion chrétienne.
Bénéficiaire d'un grand nombre de visions et destinataire de révélations divines, Siméon reçut l'ordre de ne les révéler qu'à ses disciples les plus proches.
D'innombrables témoignages, tant de ses amis et de ses disciples que de ses adversaires, sont les garants de ses miracles et de ses prédictions. Siméon mourut le 2 juillet ou le 2 septembre de l'an 459.
Il fut inhumé en grande pompe et un sanctuaire fut élevé en sa mémoire attirant des milliers de pélerins.
On fête les Siméon le 5 janvier.

 
PROCLUS
(né à Constantinople en 412, mort à Athènes en 485)

Il étudia les œuvres d'Aristote puis celles de Platon avant d'enseigner la philosophie à de nombreux élèves. Adepte d'une ascèse rigoureuse, il pratiqua le jeûne, l'abstinence et demeura fidèle aux purifications rituelles de la religion grecque jusqu'à la fin de ses jours. Proclus fut le conseiller écouté de plusieurs hommes d'État influents, mais les aléas de la politique lui valurent quelques exils forcés au cours desquels il étudia, enseigna, sans jamais désespérer ou se laisser distraire par un destin provisoirement contraire.
La thèse philosophique centrale de Proclus, différente de celle de Plotin, affirme que "l'unité de l'Ętre est faite d'un processus au terme duquel les êtres qui se dégagent le l'Un primitf lui sont à la fois consubstantiels et différents, suivant un modèle inclus dans l'Un." Esprit ouvert et curieux de tout, il s'intéressa aux sciences, aux religions, aux phénomènes mystiques, fréquenta les saints et les devins, s'adonnant lui-même à l'occasion à des exercices de voyance ou de magie.
Des contemporains prétendent que Proculus était doué de dons de voyance exceptionnels et qu'au cours de ses longs jeûnes il aurait été même vu en état de lévitation.

 
SAINTE THAÏS
(IVe siècle ap. J.-C.)

Il ne faut pas confondre cette élèbre courtisane égyptienne du IVe siècle ap. J.-C, devenue sainte, avec la Thaïs grecque, maîtresse d'Alexandre-le-Grand.
Sainte Thaïs vécut une jeunesse ardente et tumultueuse. D'une beauté extraordinaire, elle fut adulée par ses nombreux et riches amants qui la couvrirent de cadeaux. La petite histoire affirme qu'elle devait une partie de sa renommée à ses dons de voyance qu'elle exerçait au cours même de ses joutes amoureuses.
La Légende dorée dit que «sainte Thaïs se vautra dans toutes les turpitudes et les fornications imaginables, qu'elle profana dans la débauche tout ce que le ciel lui avait donné d'esprit et de beauté, que sa propre mère fut l'instrument dont l'enfer se servit pour la plonger avec une fureur épouvantable dans tant d'ordures, que sa jeunesse se passa dans tous les dérèglements les plus infâmes et les plus déshonorants pour une personne aussi belle et cultivée qu'elle l'était.»

 
Phallomancie

En effet, c'était sa mère elle-même qui l'avait initiée à la prostitution, lui avait enseigné les arts divinatoires, notamment la «phallomancie», technique qu'elle prétendait plus rigoureuse que la chiromancie.
Selon la Tradition chrétienne Thaïs fut convertie à la foi par Paphnuce, un anachorète rencontré dans le désert au cours d'un voyage en Haute Égypte. La jeune hétaïre avait tenté de le séduire, comme elle séduisait tous les hommes, mais Paphnuce résista à ses avances.
Surprise par ce refus auquel elle n'était pas habituée, Thaïs concentra son regard sur le visage de Paphnuce et eut une vision au cours de laquelle elle ressentit distinctement qui il était, quelle force l'habitait, quelle puissance il représentait.
La jeune pécheresse tomba à genoux et demanda à l'apparition ce qu'elle devait faire. Paphnuce lui demanda:
- Connais-tu Dieu, créateur du Ciel et de la Terre?
- Oui, lui dit-elle; et bien plus je sais qu'il est un paradis pour ceux qui le servent avec fidélité et un enfer pour ceux qui le méprisent.
- Alors comment, lui dit Paphnuce, peux-tu vivre comme tu vis depuis tant d'années, en te préparant pour toi-même une place en enfer?
Ces paroles du saint homme, jointes à la grâce du Seigneur, tombèrent telle la foudre sur la courtisane et la renversèrent sur le sol comme jadis saint Paul sur le chemin de Damas.
Touchée par la grâce, Thaïs donna tous ses biens aux pauvres, fit retraite dans une étroite cellule murée où nul ne pouvait pénétrer. Elle vécut le reste de ses jours de pain sec et d'eau sans jamais se plaindre.
Trois ans durant, Thaïs médita solitaire, prononçant chaque jour ces seules paroles:
«O vous qui m'avez créée, ayez pitié de moi.»
L'anachorète qui la convertit devint évêque et mourut en odeur de sainteté. Bien que resté célibataire, Paphnuce s'opposa au célibat du clergé et c'est grâce à son influence que dans les Églises d'Orient, un homme peut continuer à vivre avec son épouse après son ordination.
La conversion de Thaïs inspira peintres, poètes et musiciens. Le musée du Louvre possède un tableau de Philippe de Champaigne : Paphnuce libérant Thaïs. Anatole France publia une biographie de la sainte. Jules Massenet composa un opéra relatant sa vie.
Les prostituées considèrent Thaïs comme leur sainte patronne.
On fête les Thaïs le 8 octobre.

 
SAINT CÉSAIRE
(470-543)

Saint Césaire fut Évêque d'Arles. Entré à l'âge de 20 ans au monastère de l'Ile de Lérins, il en devint cellérier. La légende dorée affirme que dans le calme des nuits parfumées de l'île il dialoguait avec les anges et étudia patiemment la voûte du ciel et les astres nocturnes. Il prit des notes de ses observations qui reposèrent plus de mille ans sans être divulguées.
Ce ne fut que sous la Révolution, après que son descendant Mgr de Lau ait été guillotiné, que l'on retrouva dans ses papiers de famille les "études d'astrologie" du lointain ancêtre et ce qui deviendra la célèbre "prophétie de Saint Césaire".
Sa sœur, sainte Césarie, fut la première abbesse du couvent de religieuses fondé par son frère. On dit que ce fut la première communauté de femmes d'Occident, dotée d'une structure véritable et d'une organisation sans faille.

 
SAINTE HUNE
(VIe siècle)

Née au VIe siècle de notre ère, décédée presque centenaire vers l'an 600. Nous avons à notre disposition peu d'éléments vérifiés de la vie de sainte Hune.
Nous savons qu'apparentée à un roi de Bourgogne de l'époque mérovingienne, elle fut sans doute l'épouse contrainte et malheureuse d'un seigneur franc. La Légende dorée, par contre, fourmille de récits fabuleux à son sujet.
Enfant mal aimée d'une famille désunie, Hune fut reléguée aux cuisines avec les domestiques du château de la Hunière, tandis que son père guerroyait au loin aux côtés de son roi et que sa mère se livrait aux caresses de ses nombreux amants.
L'amour sincère et l'affection que lui portaient les servantes, l'amitié des lavandières qu'elle accompagnait dans leur travail, permirent à la fillette de vivre une enfance simple mais heureuse.
Cette vie au contact de gens pauvres, sans culture, illettrés aux manières frustes restés païens, n'empêcha pas la jeune Hune d'acquérir un caractère fort, une vive foi chrétienne que ses dons innés mirent très tôt en valeur. Elle jouissait, en plus de ses autres qualités, d'une très grande beauté, qu'un mémorialiste du temps qualifiait de "surnaturelle".

 
Prédictions spontanées

Dès son plus jeune âge, Hune surprit son entourage ancillaire par des prédictions spontanées et inattendues telles que : "demain arrivera au castel beau seigneur le roi" et le lendemain en effet, apparaissait à l'improviste le roi qui soupa au château en compagnie de sa suite. Ou encore : "L'hiver prochain manquera le pain et gèlera la rivière", "la mort règnera bientôt sur nos terres par guerre et maladie", "la fière Gondebaud accouchera d'un beau bébé pour la Noël", "mon grand frère Thibault se mariera peu après Pâques mais sa jeune épouse mourra en couches", "au temps des prochaines moissons, la lune chassera le soleil qui deviendra noir comme le diable, hommes et troupeaux s'affoleront, mais le Bon Dieu y remettra vite bon ordre" toutes prédictions qui se révèleront exactes.

 
Voyance

La plus célèbre de ses voyances : "Notre bon roi sera jeté au fond d'un puits où il mourra noyé avec sa femme et son fils", frappa tous ses proches lorsque l'on apprit la mort terrible de Sigismond. La renommée du don de clairvoyance de la petite châtelaine fit très vite le tour du comté et parvint aux oreilles du curé du bourg et des bourgeois d'alentour, suscitant à la fois curiosité, méfiance et intérêt. A l'âge de dix ans, Hune, accoutumée d'accompagner les lavandières au ruisseau de la propriété, les aidait à rincer et à étendre le linge au soleil jusqu'à la tombée de la nuit.

 
La bonne aventure

Elle participait aux chants et aux bavardages de ces robustes femmes agenouillées à longueur de journée, partageant leurs chants et leur frugal repas. Lors de la pose, elle leur disait la bonne aventure, mêlant toujours le bon Dieu, la sainte Vierge et l'Enfant Jésus à ses prognostications naïves pleines de morale et de bon sens.
Plus tard, Hune, devenue très jolie, eut de nombreux soupirants dont elle repoussait les avances avec douceur. Ainsi, à l'âge de 11 ans, elle déclara à l'abbé qui venait sonder son père pour qu'il la donnât en mariage à un seigneur de la contrée : "Aussi sûr que mon père mourra avant notre bon roi et que vous même serez un jour évêque, je vous le dis, jamais je n'appartiendrai en corps ou en esprit à un autre maître qu'à monseigneur notre doux Jésus".
Mariée de force à un vieux noble brutal, Hune refusa farouchement de partager la couche du soudard et, ayant résolument préservé sa virginité, trouva refuge dans un couvent où elle consacra sa vie au service de Dieu, secondant humblement les sœurs dans leurs travaux ménagers les plus pénibles.

 
Le ménage des malades et des pauvres

Nonne non cloîtrée, elle allait faire spontanément le ménage des malades et des pauvres, lavait le linge et soignait les plaies des lépreux, sans jamais perdre sa joie de vivre et son don de clairvoyance.
On dit que pour consoler ses malades les plus gravement atteints, elle leur parlait d'un roi lépreux qui régnerait à Jérusalem. (Allusion au roi Baudouin IV ?)
Hune connut une longue vie bien remplie qu'elle acheva en odeur de sainteté. Patronne des Lavandières, sainte Hune fut, selon le capitaine Lacroix, celle aussi des Cap-horniers, peut-être par un clin d'œil d'humour maritime, ou par simple analogie nominative. Sainte Huva que l'on trouve mentionnée dans certains textes et confondue avec sainte Hune, serait selon John Coulson une apellation altérée de sainte Hune. On fête les Hune le 15 avril.

 
SAINTE WALBURGE
Waldburga ou Walpurgis
(710-779)

Walburge, sœur de deux saints anglais, saint Willibald et saint Winebald (ou Wunibald), vécut vers 710-779 de notre ère. Elle se rendit célèbre très jeune par ses prédictions et ses prophéties notamment celles touchant à l'avenir d'Ethelbald roi de Mercie qui allait conquérir Londres et tout le sud de l'Angleterre.
Walburge prit le voile à Winborne devenant religieuse bénédictine. Pour la remercier de l'avoir par ses voyances encouragé à établir son pouvoir, le roi Ethelbald l'aida dans sa mission en Allemagne où elle accompagna saint Boniface en compagnie de ses deux frères. Abbesse du couvent d'Heidenheim fondé par son frère, elle y fut souvent consultée par les grands de ce monde de passage en Franconie.
A la fin du IXe siècle, ses reliques furent transférées dans l'église d'Eichstätt qui prit le nom de Sainte-Walpurgis, lieu où reposent également les corps de ses frères et de saint Boniface.
Sa fête se célèbre le Ier mai en Allemagne et le 25 février en France.
C'est d'elle, de son nom, de sa renommée de missionnaire chrétienne en terre païenne que vient la légende de la nuit de Walpurgis au cours de lquelle on chassait ou brûlait sorciers et sorcières se donnant rendez-vous sur le Blocksberg pour se livrer à un joyeux sabbat. Thème repris par Gœthe dans son Faust.

 



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